Projet STEP à Kolda : World Vision et ses partenaires apprécient leurs performances
Piloté par World Vision, principal lead et ses partenaires en l’occurrence le réseau entrepreneurial Enablis et le DID (Développement International Desjardins), le projet step entendez: « formation professionnelle pour l’insertion et l’emploi des jeunes » est un ambitieux programme déroulé dans la région de Kolda à travers ses trois départements que sont : Vélingara, Kolda et Médina Yoro Foula avec l’appui technique et financier d’AMC : « Affaires Mondiales du Canada ».
En effet, après trois ans de réalisation, et pendant trois (3) jours, du 24 au 26 février, le réseau entrepreneurial Enablis a regroupé ses partenaires en l’occurrence les ONG, les services techniques et administratifs, les mentors, les chefs d’entreprises et les jeunes, principaux bénéficiaires aux six jarres.
Motif principal de ces rencontres; apprécier globalement les actions réalisées par Enablis dans le cadre du projet et ce depuis 2017 en vue d’apporter les améliorations nécessaires et de poser les jalons d’une pérennisation de ses acquis.
Pour rappel, la région de Kolda est aujourd’hui connue pour son immense attractivité à cause de ses ressources naturelles et des potentialités socio-économiques dont elle dispose. Mais, cet atout contraste d’avec la situation actuelle de la région qui, malgré la jeunesse de sa population regorge le plus important taux de chômage (38%) au Sénégal derrière la région de Matam.
S’y ajoute le spectre de l’émigration clandestine qui attire beaucoup de jeunes préférant l’aventure ambiguë des mers et océans, bravant tous les risques liés à la recherche de cet eldorado, faute de moyens et d’alternatives pour répondre à la question de leur insertion.
Conscient de cette situation, World vision en collaboration avec ses partenaires a jugé nécessaire de mettre en place ce projet qui a démarré ses activités en 2017 avec pour objectif :
« Contribuer à l’accroissement de la prospérité économique des populations de la région par la promotion de l’entrepreneuriat chez les jeunes et femmes âgés de 18 à 24ans, sortis des écoles de formation professionnelle et technique, des déscolarisés en valorisant le leadership local et les potentialités du milieu pour générer des emplois porteurs et durables ».
Dans sa présentation des résultats, les chiffres et tendances relayées par Mr NdiogouCissé, chef du projet pour le compte d’Enablis, ont séduit plus d’un et créée une véritable lueur d’espoir pour des jeunes perdus quant à la conquête de leur avenir professionnel :
615 jeunes initiés à l’entrepreneuriat, 497 bénéficiaires de la formation en élaboration de plans d’affaires, 56 entreprises crées avec 132 jeunes entrepreneurs accompagnés avec une dimension fortement accordée au genre grâce au dynamisme des conseillers autour des secteurs clés tels que : l’aviculture, la restauration, la poissonnerie, la coiffure, la couture, les services, l’embouche, le commerce, les filières agriculture et transformation des produits locaux, la pâtisserie etc.
Du côté des acteurs ayant pris part à la rencontre, les maitres-mots sont ; satisfaction et félicitations pour ces performances appréciées différemment à leur juste valeur :
« En 3ans, le projet step à travers les actions d’Enablis, nous a donné les instruments nécessaires pour prendre en main nos propres destins. Ce qui nous manquait le plus était la confiance en soi et la conscience que nous avons le pouvoir de créer des emplois au lieu d’en demander à l’Etat. Grâce à ce projet, nous avons dépassé tout cela car, nous sommes désormais acteurs de notre insertion » (témoignage d’un jeune issu du YouthReadyModel).
FS est sortante d’une école de formation de la place en restauration, elle se prononce : « J’ai bénéficié d’une formation en restauration pendant trois ans avec mon diplôme de CAP en main. Mais, depuis ma sortie je n’ai pas eu d’opportunités de ce genre pour subvenir à mes besoins. Aujourd’hui, avec le projet STEP, mes camarades et moi avons ouvert un restaurant moderne à SaréKémoet qui nous permet de générer des ressources au point que nous avons chacune une certaine motivation à la fin de chaque mois. Nous travaillons pour nous-mêmes sans attendre qui ce soit, je pense que c’est le plus important ».
Chez les autorités et le personnel d’appui technique, le souhait et surtout le plaidoyer émis est celui de renouveler ce projet pour maintenir le cap des résultats positifs en cours, seule manière de maitriser la courbe du chômage et du sous-emploi.
Pierre Diatta, un des mentors du projet, entrepreneur agricole et propriétaire d’une grande ferme à SibéréKandé, situé à 4km de la ville a reçu plusieurs fois les apprenants des écoles de formation professionnelle dans le cadre des visites d’entreprises. Selon lui :
« Le projet a tout fait, mais doit encore accompagner voire, encadrer ce processus ne serait-ce que pour une deuxième phase step2 avec l’appui des mentors engagés dans ce sens et qui ont déjà mis en place une instance de réflexion pour concrétiser la naissance du futur réseau des mentors de la région de Kolda ». De quoi satisfaire une des composantes majeures du projet qui consiste à renforcer les liens et travailler davantage à rapprocher le secteur public de celui privé par une plus grande implication et intégration des chambres consulaires et des écoles de formation aux corps de métier et ce au plus grand bénéfice des apprenants.
Ghansou Diambang, Sociologue et travailleur social