lundi, mai 13, 2024

Un spécialiste liste les facteurs de dégradation de la qualité de l’air

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Les épisodes de poussière en provenance du Sahara et l’activité humaine participent à la dégradation de la qualité de l’air, a indiqué Cheikh Mbengue, biotoxicologue et assistant technique au centre de gestion de la qualité de l’air (CGQA).

« Ces épisodes de poussière désertique constituent un facteur aggravant de la pollution aux particules auxquels, certains groupes d’individus en sont sensibles, » a-t-il confié dans un entretien.

Néanmoins, a ajouté M. Mbengue, « les causes d’origine anthropiques, liées à l’activité humaine sont importantes notamment aux heures de pointes où nous observons des hausses de concentrations ».

Le technicien a souligné que leur part n’est pas à négliger dans le cumul des concentrations de polluants même si, la cause majeure des pics reste les tempêtes de sable et de poussières.

Toujours selon lui, ces polluants qui altèrent la qualité de l’air sont d’origine anthropique (procédés industriels, trafic routier, brûlage de déchets et biomasse à l’air libre, etc.) et naturelle (poussières désertiques).

Sur les impacts sanitaires et environnementaux, a fait noter Cheikh Mbengue, la pollution atmosphérique constitue le premier risque sanitaire d’origine environnementale.

« Selon les dernières estimations de l’OMS en 2018, 7 millions de personnes meurent chaque année à cause de la pollution de l’air ambiant (extérieur) et à cause de la pollution de l’air à l’intérieur des habitations, dont plus d’un million d’individus en Afrique », a déclaré l’assistant au CGQA, une structure du ministère de l’Environnement et du Développement durable.

Effets sur la santé

Il a fait constater que les effets de la pollution de l’air sur la santé se manifestent, le plus souvent, par des irritations des voies respiratoires et le déclenchement de crises d’asthme.

En cas d’exposition prolongée et répétée, les effets de la pollution peuvent évoluer vers une altération de la fonction pulmonaire, des pathologies cardiovasculaires, des cancers pulmonaires, etc.

« L’importance des effets de la pollution sur une personne exposée dépend de son âge et de son état de santé. Les personnes dites plus sensibles (enfants, personnes âgées, personnes atteintes de pathologies cardiorespiratoires) sont particulièrement affectées par la pollution de l’air’’, a-t-il dit.

« Les enfants ont une fonction pulmonaire en développement donc immature et respirent plus près du sol alors que les personnes âgées sont fragiles sur le plan immunitaire », a signalé Cheikh Mbengue.

Selon lui, l’indice de la qualité de l’air (IQA) indique l’état journalier de l’air. Cet indice présente quatre classes adoptées, correspondant chacune à un niveau d’impact sanitaire selon le groupe de population.

« L’IQA est représentée par une valeur entière subdivisée en 4 classes avec un code de couleur pour chaque classe et selon, le niveau de pollution », a-t-il dit.

Ainsi, « l’indice pour un polluant donné correspond à sa concentration exprimée en pourcentage de sa valeur limite », a souligné le technicien.

Les classes d’IQA sont présentées par des couleurs : le vert, le jaune, et le rouge et la couleur orange. Le vert renvoie à un indice satisfaisant et la pollution de l’air pose peu ou pas de risque sanitaire.

Pour le jaune, l’IQA est acceptable. Pour certains polluants, il peut y avoir de légers risques sanitaires pour un nombre limité de personnes notamment celles qui ne sont pas d’habitude sensibles à l’ozone, pourraient manifester quelques symptômes.

Quand la couleur passe au rouge, certains groupes de personnes sont particulièrement sensibles aux effets nocifs de certains polluants.

« Cela signifie qu’ils sont susceptibles d’être affectés pour les plus basses valeurs de pollutions, que le grand public », a expliqué Cheikh Mbengue, soulignant que c’est le cas des enfants et des adultes en activité.

Les personnes atteintes de maladies respiratoires sont soumises à un risque élevé en cas d’exposition à l’ozone, alors que les gens atteints de maladies cardiaques le sont en cas d’exposition au monoxyde de carbone, a-t-il précisé.

« Avec des valeurs d’IQA entre 150 et 200, tout le monde peut commencer à sentir des effets sanitaires qui sont plus sérieux chez les groupes sensibles », a-t-il ajouté.

Quand la qualité est très mauvaise, l’air affiche des valeurs d’IQA supérieures à 200 et déclenchent une alerte sanitaire, car chacun peut ressentir de sérieux effets sur sa santé.

 IQA, un outil d’information et de sensibilisation

« Avec des valeurs d’IQA supérieures à 300, toute la population est affectée. L’alerte générale doit être déclenchée et des mesures d’urgence doivent être prises », a indiqué Cheikh Mbengue.

L’IQA est un outil d’information et de sensibilisation qui permet aux citoyens et aux décideurs de connaître la quantité de polluants atmosphériques présents dans l’air.

Il renseigne sur les pics de pollution et les risques sanitaires qui peuvent en découler après des heures ou des jours d’exposition, a encore expliqué, M. Mbengue

D’autre part, a-t-il ajouté, les mesures se font à partir d’un réseau de 6 stations fixes, réparties à travers les départements de Dakar et Guédiawaye et équipées d’analyseurs d’air ambiant qui mesurent en continu la pollution de l’air.

Le vert indique une valeur d’IQA comprise entre 0 et 50 qui correspondant à une bonne qualité de l’air.

Le jaune montre une valeur d’IQA comprise entre 51 et 100 qui correspond, à une qualité de l’air moyenne.

La couleur orange est pour une valeur d’IQA comprise entre 101 et 200, indiquant à une mauvaise qualité de l’air.

« Les personnes sensibles, c’est-à-dire les enfants, les personnes âgées et celles atteintes de maladies respiratoires sont soumises à un risque élevé. Avec des valeurs d’IQA entre 150 et 200, tout le monde peut commencer à sentir des effets sanitaires qui sont plus sérieux chez les groupes sensibles », a-t-il avancé.

Le rouge renvoie à une valeur d’IQA supérieure à 200 qui correspond à une très mauvaise qualité de l’air. Des valeurs d’IQA supérieures à 200 déclenchent une alerte sanitaire, car chacun peut ressentir de sérieux effets sur sa santé.

’’Avec des valeurs d’IQA supérieures à 300, toute la population est affectée. L’alerte générale doit être déclenchée et des mesures d’urgence doivent être prises’’, a conseillé Cheikh Mbengue.

Le centre dispose en plus d’un camion laboratoire mobile permettant de mesurer la qualité de l’air dans des endroits ciblés, notamment les zones non couvertes par le réseau fixe. Elles sont équipées chacune d’analyseurs d’air ambiant pour les différents polluants.

L’air est prélevé à l’extérieur par aspiration grâce à une pompe, au niveau d’une tête de prélèvement externe à la station de mesure. Il est ensuite acheminé à l’intérieur des analyseurs par des tuyaux collecteurs, a-t-il détaillé.

Les analyseurs détectent la concentration des polluants présents dans l’air prélevé grâce à des méthodes basées sur les caractéristiques optiques ou physiques selon le polluant (chimiluminescence, fluorescence, photométrie UV, atténuation beta …), a ajouté Cheikh Mbengue.

APS

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