jeudi, avril 25, 2024

Après cinq mois Free, la filiale Tigo donne un gout amer aux abonnés

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De l’euphorie à la désillusion. Voilà les sentiments qu’a engendré la filiale Tigo aux abonnés à qui n’ont pas encore «compris» le jeu de Xavier Niel. Cinq mois après son arrivée sur le marché sénégalais, le trublion français du Net peine à casser les prix, montrer techniquement ce qu’il a dans le ventre ou à faire le déploiement nécessaire pour grignoter des parts de marché et presser l’Orange qui offre un jus de 104 milliards en six mois. Une inertie au Sénégal qu’expliquerait, selon la presse française, sa mauvaise passe en hexagone. En effet, ses prix ultra-bas qui ne lui ont pas permis de dégager suffisamment de marge pour réaliser les investissements colossaux nécessaires à sa couverture et dans sa fibre.  Ainsi, contrairement en France ou en Italie, la révolution vendue aux autorités par la concurrence tarifaire attendra.

Enthousiasme décroissant pour l’arrivée de Free au Sénégal. La révolution tant espérée par les abonnés Sénégalais avec l’arrivée de l’opérateur français, qui a complètement changé la donne au pays de Marianne, n’a finalement pas encore l’effet escompté. Irrités par les conditions que leur impose l’opérateur historique dans le mobile-banking et dans le cumul des forfaits, de nombreux usagers de Sonatel ambitionnaient de lui tourner le dos et de jeter leur dévolu sur Tigo, filiale sénégalais de Free de la personnalité incontournable du monde des affaires en France, Xavier Niel. Mais le jour même où des usagers avaient décrété une journée de boycott d’Orange, en juillet, le réseau de son principal concurrent était tombé à cause d’une panne interne en énergie. La poisse ?

Après son opa sur la filiale sénégalaise du Groupe Millicom international cellular au terme d’un feuilleton à rebondissements avec le Groupe Wari qui s’était déjà adjugé le fromage, la firme de Xavier Niel tarde à investir pour presser l’Orange. Lequel opérateur marge à grand pas. Car, la semaine dernière, il a plastronné des bénéfices hors normes de 104 milliards de francs Cfa,  rien que pour le premier semestre de cette année, pour sa filiale sénégalaise qui polarise 5 licences dans la sous-région.

Si Free peine à nous montrer qu’«on a tout compris» (son slogan : Ndlr), c’est que la maison mère serait dans une mauvaise passe. Cela, à cause des difficultés de rentabilité éprouvées en France. En effet, selon la presse française, consultée par WalfQuotidien, le titre de l’Iliad, maison mère de l’opérateur bigophone décroche en bourse. Il aurait perdu, selon le Canard Enchaîné, plus de 33% en six mois. Une dégringolade qui avait poussé le «Garçon de Créteil», Xavier Niel, à virer le directeur général d’Iliad, Maxime Lombardini, le 15 mai dernier. Mais cela n’a pas empêché l’action de poursuivre sa descente en piqué avec de nombreux abonnés qui ont quitté Free.

Le quatrième opérateur français paie, selon le média, le retard dans le déploiement de son réseau 4G, technologie pour laquelle il ne dispose pas encore de licence au Sénégal alors qu’Orange l’exploite à succès. Et selon un expert, interrogé par le média, le modèle de Niel est en danger parce que ses abonnés voient les autres opérateurs faires de grosses promos avec une qualité de réseau nettement supérieure. Car, à force de prôner des prix ultra-bas, le trublion du net est pris à son propre piège. Il ne dégage pas suffisamment de marge pour réaliser les investissements colossaux à sa couverture et dans sa fibre.

A ce nouveau problème de rentabilité s’ajoute des ennuis judicaires. En effet, la légendaire inimité opposant Martin Bouygues, patron du troisième opérateur, Bouygues télécoms, à son concurrent qu’il surnomme «le pornographe», Xavier Niel, avait débouché sur une plainte du premier devant le tribunal du commerce de Paris, en novembre 2014. Bouygues a attrait Free devant la barre pour«concurrence déloyale du fait de pratiques illicites et douteuses».

Si depuis 2009, date à laquelle le gouvernement de François Fillon avait accordé une licence à Free, la firme de Niel s’est adossée sur Orange par des accords d’itinérance dans des zones non couvertes par son réseau propre pour grignoter des parts de marché, il est clair qu’au Sénégal où la réglementation n’offre pas trop de failles, ce concurrent ne lui ferait aucun cadeau. Solide leader de ce marché, Orange ne fera de place à personne pour partager sa très bonne gamelle. Et même les possibilités de bidouillage des débits n’y feront rien. Ainsi, l’Orange risque d’être amère pour la filiale sénégalaise de Niel, également copropriétaire des journaux «Le Monde» et «L’Obs», qui va certainement encaisser le coût de son immixtion dans la chasse-gardée de France Télécoms. La révolution attendra pour les abonnés et pour les autres opérateurs.

WalfQuotidien

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