Ibrahima Ndiaye qui quitté son village de Sindima Douma dans la commune de Yarang Balante depuis plus d’un an vers une destination inconnue est cité dans une affaire de violence sur des femmes et d’incendie volontaire. Les raisons de l’exil du jeune activiste âgé de 24 ans sont alors peu à peu connues.
Tout est parti de la mort dans des circonstances douteuses d’une fillette de 7 ans dans cette partie sud-est du département de Goudomp. Si les parents de la victime invoquent une mort naturelle, Ibrahima Ndiaye, lui, pointe un doigt accusateur sur des femmes qui, bravant la loi d’interdiction de cette pratique ancestrale, auraient excisé la jeune fille et dont la mort fait suite à une hémorragie.
A la tête d’un mouvement dénommé « Ne touche pas ma fille» Ibrahima Ndiaye s’en est ouvert au Maire de la commune et promet de riposter contre ce qu’il considère comme une atteinte grave à l’intégrité physique de la jeune fille voire sa vie. « Je lui ai demandé de porter l’affaire devant la justice au lieu se faire justice », témoigne l’édile de la commune.
Le jeune activiste et sa bande qui n’entendent pas de cette oreille ont mis leur menace à exécution. Si l’on en croit aux témoignages du maire les femmes supposées responsables de cette bévue ont esquivée des injures et des agressions physiques. Alertées pour éviter le pire, des forces de l’ordre qui sont intervenues ont trouvé sur place des jeunes déterminés à en découdre avec « des femmes exciseuses »,coupables selon eux ,de la mort de Mariama Camara.
Il s’ensuit une confrontation soldée par une émeute qui est à l’origine d’un incendie qui a ravagé plus d’une dizaine de cases dont celle du chef de village.
Sentant que les carottes sont cuites Ibrahima Ndiaye, cité comme cerveau de ce trouble à l’ordre public, prend la clef des champs.
Persécutée à cause de son acte, sa famille s’inquiète de son absence prolongée et des charges qui pèsent sur lui. « Des individus armés et non identifiés viennent s’enquérir de ses nouvelles », rapporte son frère Boubacar Ndiaye. Pire, des convocations de la brigade territoriale de Samine et des menaces de morts proférées à l’encontre du jeune activiste qui est activement recherché perturbent le sommeil de ses parents. (sedhiounews)