jeudi, mars 28, 2024

En Syrie, l’attaque chimique, une « ligne rouge » déjà franchie

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En frappant militairement le régime syrien après une attaque chimique, le président américain Donald Trump a pris jeudi le contrepied de son prédécesseur Barack Obama qui, dans des circonstances similaires, avait reculé.

Le 21 août 2013, la communauté internationale n’a aucun doute. La « ligne rouge » édictée par Barack Obama vient d’être franchie, avec un raid aux armes chimiques près de Damas imputé au régime syrien.

Après le massacre de la Ghouta, un banlieue est de la capitale syrienne où quelque 1.400 âmes sont fauchées – selon le renseignement américain – par un bombardement au gaz sarin, tous les regards se tournent vers Washington.

Barack Obama, deux jours plus tard, se dit prêt à frapper l’armée du président Bachar al-Assad. Londres et Paris, ses principaux alliés militaires occidentaux, soutiennent son discours de fermeté. Il faut punir Bachar al-Assad.

Mais, à la surprise générale, aux Etats-Unis comme sur la scène internationale, il décide de soumettre cette décision à un vote du Congrès, écartant de facto une action militaire à court terme.

Entre temps, l’ex-président a pris acte du rétropédalage de l’allié britannique, après un vote négatif du Parlement qui exclut toute participation militaire pour des Britanniques traumatisés par la guerre d’Irak.

De fait, les Etats-Unis n’interviendront jamais directement contre Damas sous l’administration de Barack Obama, soucieux de maintenir le fragile équilibre géopolitique et militaire régional.

A la place, Washington s’accorde avec Damas, à l’issue d’âpres négociations, sur le démantèlement de l’arsenal chimique syrien, qui débute en octobre 2013.

L’opération conduite sous l’égide de l’OIAC, l’organisation des Nations unies pour l’interdiction des armes chimiques qui a d’ailleurs obtenu pour cela le prix Nobel de la paix en 2013, devait en théorie permettre la neutralisation de ces armes du gouvernement.

– ‘fier’ –

Reste qu’aux Etats-Unis comme à l’étranger, la décision controversée du président Obama le place sous le feu des critiques, lui reprochant sa paralysie sur le dossier syrien.

Mercredi encore, au lendemain d’une nouvelle attaque chimique imputée au régime de Bachar al-Assad par Washington, Donald Trump juge que son prédécesseur en porte une part de responsabilité. De « nombreuses lignes » ont été « franchies » impunément, souffle le bouillant milliardaire.

Il en est sûr: l’attaque est « la conséquence de la faiblesse et du manque de détermination » de l’administration précédente, qui n’a « rien fait » à part décréter la fameuse « ligne rouge ».

Le président François Hollande restera lui aussi longtemps amer vis-à-vis de cette reculade américaine, qui entachera durablement les relations entre les deux dirigeants. La France, elle, était prête à s’engager aux côtés des Américains.

Conscient des critiques, Barack Obama a jugé utile, avant de quitter la Maison Blanche mi-janvier, de revenir sur cet épisode, et s’est dit « fier » d’avoir renoncé à frapper le régime de Bachar al-Assad.

« La perception était alors que ma crédibilité était en jeu, que la crédibilité de l’Amérique était en jeu », s’est souvenu l’ancien président. « En appuyant sur le bouton pause à ce moment-là, je savais que cela aurait un coût politique pour moi. »

« Le fait que j’ai été capable de m’abstraire de la pression immédiate et de réfléchir à ce qui était dans l’intérêt de l’Amérique, pas seulement par rapport à la Syrie mais aussi par rapport à notre démocratie, a été l’une des décisions les plus difficiles qui soit », a-t-il répondu.

Après le raid mené mardi sur Khan Cheikhoun, qui a fait au moins 86 morts, Donald Trump se trouvait face à la même équation: frapper Damas, avec tous les risques que cela comporte, ou maintenir le statu quo, quitte à être comparé à Barack Obama.

Source:: RTLMONDE

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