samedi, mai 10, 2025

Réponse d’un citoyen à Idrissa SECK, ancien Premier Ministre Monsieur le Président du REEW MI,

Ne ratez pas!

Voilà plus d’une décennie que je vous suis sans vraiment vous comprendre. Je viens de recevoir la lettre que vous m’avez adressée, à travers la livraison du journal L’OBSERVATEUR du samedi 16 et dimanche 17 juillet 2016. Une fois encore, vous venez de m’éblouir.
Président Idirissa, j’en suis encore à me demander, où est-ce que vous puisez la force d’insister face à l’évidence sur votre prétendue innocence par rapport au scandaleux  » protocole de Rebeuss, avec toujours le même style et le même type d’arguments.
Tout au début de votre déchéance gouvernementale en 2004, vous affirmiez avec force insistance que  » jusqu’à l’extinction du soleil, nul ne pourra prouver l’origine illicite d’un seul centime que vous détenez. Et jusqu’à aujourd’hui, aucun fait n’est venu vous démentir. Ce matin, je vous lis :  » je réaffirme comme je l’ai toujours fait, que je n’ai jamais signé un quelconque protocole. Au risque de vous surprendre, monsieur le Président Idirissa, je vous trouve fort bien inspiré, car tout est dans votre discours, pour qui sait vous écouter. Même si par ailleurs, les hadiths ont disparu de votre rhétorique, vous restez toujours incompréhensible, et pour beaucoup vous êtes à la limite du risible.
Cher Président Idirissa, je voudrais, si vous me le permettez, m’arrêter sur ces deux étapes de votre plaidoyer depuis votre entrée à Rebeuss.
Sur le point de départ de la première étape, je dois signaler que je faisais partie de ces citoyens qui vous croyaient, au tout début. D’ailleurs, je faisais même partie de la délégation de l’Alliance JËF-JËL venue vous encourager dans votre somptueuse villa à Point E, juste après votre réception des pages du fameux protocole. Votre domicile ne désemplissait pas, à l’époque. Le citoyen qui a reçuvotre lettre ce matin ne pouvait cautionner ce forfait du pouvoir de WADE sur celui qu’il avait fini d’élever à la  » dignité de victime.
 » Jusqu’à l’extinction du soleil avez-vous dit ! Bien sûr, certains mettront du temps à capter la tournure. Dans notre enfance, on aurait dit  » lorsque les poules auront des dents. Il y a là, comme une sorte de défiance non pas seulement des hommes et des femmes citoyens de ce pays, mais aussi du temps en tant que témoin et acteur à la fois. Ainsi, je m’aperçois que ces slogans robustes, dont vous seul avez le secret, n’ont que le don de se jeter dans les yeux du citoyen comme de la poudre, mais avec la durée tout s’estompe. En effet, le développement des règles et astuces à l’intérieur des sphères de la comptabilité financière et du droit révèlent que tous les experts s’accordent à dire que lorsqu’un manager a envie de tricher dans sa gestion, il lui faut juste un bon juriste et un excellent comptable. En effet, la justice a besoin, pour épingler un délinquant, de l’existence d’un cadre juridique visant le délit dont il est accusé. Or, ces deux  » techniciens des sous maîtrisent mieux que quiconque les « failles existant dans les textes de droit.
Monsieur le Président du REEW MI,
Et si votre secret résidant dans la qualité inestimable de vos juristes et comptables ? Puis qu’en tous les cas, ces deux compétences combinées sont capables impunément de n’importe quelle prouesse en matière de finance, faute de preuve. D’ailleurs, je reste convaincu que Karim WADE aurait pu dire la même chose que vous lorsqu’il a été inquiété par la Cours de Répression de l’Enrichissement Illicite (CREI). Les citoyens sénégalais sont devenus plus lucides que jamais et restent imprégnés des choses qui relèvent de l’à-venir de leur pays. Aussi, sont-ils devenus renforcés et bien édifiés grâce aux scandales financiers à répétition, à l’existence de sociétés écrans et/ou offshore, mais aussi aux dernières éclaboussures des  » Panama Papers (appellation consacrée à la fuite de près de 12 millions de documents confidentiels issus du cabinet d’avocats panaméen Mossack Fonseca). Bref ! vos concitoyens ont bien compris, mais, se réservent le dernier mot.
Monsieur le Président Idirissa, je puis vous affirmer en ce moment que vous avez juste dit au citoyen que je suis, que vous pouvez jouer avec l’argent du contribuable à souhait sans vous faire prendre. Vous qui aimez citer le Coran, je vous invite à jurer la main sur le livre saint, solennellement lors du jury d’honneur que vous convoquerez sans doute, qu’aucun centime de votre immense fortune n’a été acquis illicitement et qu’aucun bien mal acquis ne pourra vous être reproché non pas légalement, mais légitimement, lors de votre passage aux affaires. Si vous le faites, sans procuration, les miens et moi-même vous serons acquis à jamais. Ou bien encore jurez, monsieur le Président Idirissa, la main sur le Coran, que vous n’avez jamais été fautif de délinquance économique durant votre magistère ! Ce n’est pas parce qu’on ne peut pas prouver votre culpabilité que vous êtes innocent, puis que la maîtrise des failles et insuffisances inhérentes aux textes juridiques peut aider à annihiler tout fait de preuve et d’établissement de culpabilité. Mais, attention Monsieur le Président, rien ne résiste au temps !
Monsieur, j’en arrive à la deuxième étape de votre long plaidoyer.
Vous affirmez dans la lettre que vous m’avez envoyée que vous n’avez jamais signé de protocole. Soit ! Cependant, pourriez-vous jurer la main sur le Coran, lors de ce jury d’honneur populaire, que vous n’avez jamais été en contact avec ce fameux document ? Ma conviction est que vous pouvez bien discuter avec les représentants du Président WADE, accepter le principe du financement de sa campagne électorale, récupérer ledit document pour étude, et avoir le réflexe politicien de ne jamais le contresigner. Si l’autre partie considère que vous êtes un homme d’honneur et que votre engagement verbal a valeur de signature, votre élargissement peut bien en résulter, si tant est que pour le pouvoir, d’autres moyens existent pour vous remettre sous les verrous. Quoiqu’il en soit, le fait de ne pas signer ne renvoie pas à l’inexistence du document objet du protocole de Rebeuss. Et cela, le citoyen le sait.
Monsieur Idirissa, au lieu de vous suffire d’un non-lieu, qui est un acte de droit, pourquoi alors, n’avez-vous pas cherché à laver votre honneur devant le peuple en convoquant ce jury populaire dès votre élargissement ? En tous les cas, le citoyen sénégalais se sent terrifié par votre courage et votre force à toujours vouloir le flouer ou le divertir. Il se dit même qu’avec l’approche de l’hivernage, vous êtes certainement en train de dépoussiérer vos anciennes diatribes contre le régime actuel sur les inondations, telles que  » incapacité à faire face,  » mépris des populations démunies,  » abandon de la banlieue et patati et patata.
N’est –il pas plus sage pour vous, Monsieur le Président Idirissa, d’arrêter ? car, tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se casse !

Lamine NDIAYE
Inspecteur de l’Enseignement et de la Formation
Citoyen de la ville de THIES

Source:setal

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