vendredi, mars 29, 2024

La BSI, plus ancienne banque de Suisse italienne, coulée par un scandale en Malaisie

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La BSI, la vénérable banque de Lugano (sud de la Suisse), fondée en 1873, doit disparaître d’ici un an sur ordre des autorités suisses, en raison de son implication dans un vaste scandale de corruption en Malaisie.

La société publique 1MDB (1Malaysia Development Berhad), créée en 2009 à l’arrivée au pouvoir du Premier ministre Najib Razak pour moderniser le pays, ne cesse de défrayer la chronique depuis un an, en raison de soupçons de corruption. Le scandale, dans lequel est impliqué le Premier ministre malaisien, porterait sur le détournement de 4 milliards de dollars, dont une partie a été retrouvée sur des comptes bancaires suisses et gelée.

Dans cette affaire, l’autorité de surveillance des marchés en Suisse (Finma) a dénoncé mardi le « comportement fautif particulièrement grave » de la BSI (Banca Svizerra Italiana), l’accusant de « graves lacunes en matière de lutte contre le blanchiment ».

En conséquence, la Finma « autorise le rachat intégral de BSI par EFG International », une opération annoncée début février, « à condition que BSI soit entièrement intégrée puis dissoute dans les douze mois ».

En outre, la Finma a ouvert des procédures à l’encontre de deux anciens responsables de la banque, et va confisquer 95 millions de francs suisses (86 millions d’euros) à la BSI.

Parallèlement, le procureur général suisse a ouvert une procédure pénale à l’encontre de la banque car il soupçonne « l’existence de défaillances dans l’organisation interne de la banque ».

« En raison de ces défaillances, la banque n’aurait pas été en mesure d’empêcher » les infractions qui sont sous enquête en Suisse depuis août 2015 dans le cadre de l’affaire 1MDB et qui portent sur le blanchiment d’argent et la corruption d’agents étrangers.

La Finma indique également qu’elle avait déjà averti la BSI fin 2013, et que la direction de la banque avait continué malgré tout à maintenir les relations avec certains clients concernés.

Dans le cadre de ce scandale aux multiples ramifications, la Suisse a inculpé en avril 2016 deux ressortissants des Emirats pour escroquerie, corruption et faux en écriture notamment.

La Suisse a également demandé l’entraide judiciaire du Luxembourg et de Singapour pour enquêter sur ce dossier. Des enquêtes sont aussi en cours au Royaume-Uni et aux Etats-Unis.

– Démission du PDG –

Etablie à Lugano, la BSI est également présente à Bellinzone, Chiasso, Locarno, Crans-Montana, Lausanne, Genève, Zurich, Nassau, Hong Kong et Montevideo, et emploie quelque 1.900 salariés dans le monde, dont près de la moitié en Suisse. Fin 2015, elle gérait 84,3 milliards de francs suisses d’actifs.

Au début de l’année 2016, le gérant de fortune zurichois EFG International, coté en Bourse et contrôlé par la famille grecque Latsis, a annoncé le rachat de BSI pour un montant de 1,33 milliard de francs (1,19 milliard d’euros).

Elle appartenait auparavant à la banque d’affaires brésilienne BTG Pactual, dont le patron André Esteves a été incarcéré fin 2015 au Brésil pour son implication présumée dans le vaste scandale de corruption Petrobras.

EFG International a annoncé mardi que les pénalités imposées par la Finma « seront déduites du prix de la transaction » et que l’opération devrait être finalisée, comme prévu, « au plus tard au cours du quatrième trimestre de 2016 ».

De son côté, la BSI a déjà annoncé mardi la « démission avec effet immédiat » de son directeur général de BSI, Stefano Coduri, remplacé par Roberto Isolani, membre du conseil d’administration de BSI.

Un peu plus tôt, à Singapour, la Banque centrale a annoncé la fermeture de la succursale de la banque suisse dans la cité-Etat et qu’elle avait demandé aux procureurs publics d’enquêter sur six cadres de BSI Bank Limited, dont son ancien directeur général, pour d’éventuelles infractions pénales.

L’Autorité monétaire de Singapour (MAS) a fait part à la BSI de son « intention de lui retirer son statut de banque d’affaires à Singapour pour violations graves des règles en matière de lutte contre le blanchiment d’argent, mauvaise surveillance de la gestion des opérations bancaires et faute grave de la part de certains membres du personnel de l’établissement ».

Source: RTLInternational

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