samedi, avril 20, 2024

Hollywood: Une nouvelle ruée vers le western dans le cinéma…

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« The Revenant », « Les Huit Salopards », « Jane Got a Gun » : le western fait un retour en force dans les salles obscures, et deux films de ce genre fondateur du cinéma américain sont en lice pour les Oscars.

« Quand des studios comme Fox, pour +The Revenant+, ou Weinstein, pour +Les huit salopards+, sortent des westerns à gros budget, on peut parler de renouveau », estime Jeff Bock, de la société spécialisée dans le box-office Exhibitor Relations.

Le western est revisité depuis quelques années par les plus grands réalisateurs : « True Grit », des frères Coen, « There Will Be Blood », de Paul Thomas Anderson, « Django Unchained », de Quentin Tarantino, « Le secret de Brokeback Mountain », d’Ang Lee, parmi d’autres.

« Il y a sans conteste une tendance, avec des réalisateurs prestigieux qui utilisent cette formule pour explorer les questions de la masculinité, qui est bon, qui est méchant, et qu’est-ce que l’Amérique », remarque Dana Polan, professeur au département d’études cinématographiques de New York University.

Ce genre aux dizaines de sous-catégories se fonde sur des codes que chacun réinterprète, comme l’époque de la ruée vers l’or et de la conquête de l’Ouest, les grands espaces, les cow-boys et les indiens, ou encore la loi du plus fort.

La différence avec les classiques ? Les westerns contemporains « ne sont pas dans la célébration », mais dans la critique, remarque Robert Thompson, professeur de culture populaire à l’université de Syracuse.

Des films comme « The Revenant », en tête de la course aux Oscars avec 12 nominations, ou « Les Huit Salopards » (trois nominations), « parlent d’individus solitaires qui cherchent à se venger ou à tirer un profit personnel dans une civilisation en déroute, alors que les classiques parlaient de bâtir une communauté », poursuit Dana Polan.

Si les références du genre comme John Wayne, Clint Eastwood et Charles Bronson mettaient en scène des archétypes d’hommes invincibles, ceux d’aujourd’hui sont surtout peuplés d’anti-héros.

Une tendance qui a débuté avec le vent de contestation de la fin des années 1960, et la montée du féminisme, qui ont soudainement fait pâlir l’aura des cow-boys machos.

– ‘épopée fondatrice’ –

On parle même de western « inversé » pour des films comme « Jane Got a Gun » ou « The Homesman », dont les protagonistes sont des femmes.

Une nouvelle conscience politique et un changement de regard sur l’histoire américaine, notamment sur le sort des Amérindiens décimés et déportés sur les fondations du pays, ont également donné naissance à toute une série de « westerns révisionnistes » à partir des années 1970.

Ils inversent les bons et les méchants traditionnels, comme « Little Big Man » d’Arthur Penn ou, dans un genre plus commercial, « Danse avec les loups » de Kevin Costner.

Le retour en grâce du western n’épargne pas la France, avec notamment la série télévisée « Templeton », qui utilise le mode satirique. Le dernier lauréat de la Palme d’or de Cannes, Jacques Audiard, prépare lui aussi un western.

Il racontait en novembre à l’AFP que le genre permet d’explorer des thèmes qui « peuvent avoir des résonances » avec aujourd’hui, comme celui de « la cupidité sauvage ».

Pour Robert Thompson, c’est aussi une source inépuisable d’inspiration car « c’est l’épopée fondatrice des Etats-Unis, comme l’+Odyssée+ pour les Grecs ».

Le nombre de films produits aujourd’hui est loin d’atteindre celui de l’âge d’or du genre, entre les années 1940 et 1960 : il y avait alors 140 westerns par an, contre 140 par décennie aujourd’hui.

Si les studios privilégient à l’heure actuelle les grosses productions de « superhéros » ou d’action, le western draine encore un public enthousiaste et multigénérationnel qui n’a pas forcément grandi en regardant « Les mystères de l’Ouest ».

« The Revenant » et « True Grit » ou « Les Huits Salopards » sont des « hits » commerciaux ayant rapporté plusieurs fois leur budget.

En termes de cinématographie, l’hommage au genre se fait parfois littéral, comme chez Quentin Tarantino qui a filmé dans le format historique du 70 mm, et fait appel au maître du genre Ennio Morricone pour la musique.

Alejandro Inarritu, réalisateur de « The Revenant », a pris le parti opposé, poussant le western visuellement vers l’avant-garde, avec notamment l’utilisation des effets spéciaux dernier cri, comme dans la scène où Leonardo DiCaprio se bat au corps-à-corps avec un grizzli.

Source: RTLInternational

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