vendredi, mai 2, 2025

Hollande en chef de guerre face à une fragile unité politique : « cette unité indispensable »

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Le président François Hollande se pose en chef de guerre après les pires attentats jamais commis en France, mais il aura du mal à établir l’unité nationale de l’après-Charlie, face aux premières critiques, venues notamment de Nicolas Sarkozy.

Dix mois après la première vague d’attentats de janvier 2015, marquée par une unité politique – brève mais quasi-totale – et des rassemblements géants de solidarité à travers la France, le chef de l’Etat a conclu son allocution solennelle à l’Elysée samedi matin par un appel à « cette unité indispensable ».

« Ce que nous défendons, c’est notre patrie, mais c’est bien plus que cela. Ce sont les valeurs d’humanité et la France saura prendre ses responsabilités et je vous appelle à cette unité indispensable », a-t-il dit, dénonçant par ailleurs un « acte de guerre » commis par « l’armée terroriste » de « Daech », l’organisation Etat islamique.

Il recevra Nicolas Sarkozy dimanche matin à l’Elysée. Et tous les chefs de partis représentés au Parlement, dont la dirigeante du Front national Marine Le Pen, à 17H00.

Dans un jeu de miroirs avec son successeur, Nicolas Sarkozy a pris la parole quelques minutes seulement après François Hollande. Et a adressé un premier message politique, en exigeant des « inflexions majeures » pour que « la sécurité des Français soit pleinement assurée ».

« Au-delà du nécessaire état d’urgence, et des contrôles aux frontières », annoncés vendredi soir par M. Hollande, « nous soutiendrons toutes les décisions qui iront dans le sens d’un renforcement drastique des mesures de sécurité qui permettront de protéger la vie de nos compatriotes », a-t-il ajouté, dans un soutien en forme d’injonction.

S’il a remercié « le président Nicolas Sarkozy » pour « son concours » à l’unité nationale, le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis l’a aussi mis en garde contre tout débordement, appelant l’ensemble des dirigeants politiques, à « l’esprit de concorde » et à la « mesure ».

Jean-Christophe Lagarde (UDI) a lui aussi exprimé des réserves, en appelant M. Hollande à « faire réellement la guerre » contre les « barbares de Daech ». Il faut rester « soudés, unis derrière l’exécutif qui a pris les mesures qui s’imposaient », a-t-t-il dit, « mais aussi accepter qu’on nous fait la guerre » et que « nous allons devoir la faire et la faire réellement, pas seulement avec des moyens secondaires ».

– Critique des choix de Hollande? –

Pour le politologue Jérôme Sainte-Marie (PollingVox), ces critiques devraient se faire moins discrètes cette fois-ci vis-à-vis de l’exécutif: après un « réflexe immédiat de solidarité de l’opinion », le président risque « un effet de retour peut-être très douloureux ».

« Autant dans l’épisode de janvier, cela pouvait être très favorable au chef de l’Etat, autant là, peut-être que la répétition des choses peut provoquer une réflexion politique sur les choix élyséens, des critiques. D’une part sur l’efficacité de la prévention, l’aspect sécuritaire, mais également l’aspect diplomatique, +est-ce que les choix français en matière diplomatique sont les bons+? », estime-t-il.

Une tonalité moins critique a été observée chez d’autres responsables politiques.

Parmi les premiers à réagir , l’ex-Premier ministre et candidat aux primaires à droite Alain Juppé a appelé à « l’unité nationale » et « internationale ». « Le choix de l’unité s’impose à tous », a abondé François Bayrou (MoDem).

Jean-Luc Mélenchon (Parti de gauche) a appelé à « refuser la division » afin de « faire échec aux objectifs des meurtriers ». A l’Assemblée nationale, les présidents de groupe ont également très vite affiché leur unité.

Au FN et au sein de l’aile droite des Républicains, en revanche, les coups ont été lâchés dès vendredi soir.

« Ce soir, Paris c’est Beyrouth! Logique pour un pays en voie de libanisation. Nous paierons cher notre lâcheté face au communautarisme! », a tweeté le député Les Républicains des Alpes-Maritimes Lionnel Luca.

Le député du Gard Gilbert Collard, allié au FN, a lui carrément demandé samedi la « démission » du président du gouvernement, des « traîtres à notre nation, à nos vies », des « guignols ».

« Compte tenu de l’impopularité du chef de l’Etat, de la réitération des choses, cet événement profite directement et massivement au FN », à moins d’un mois des régionales, pour l’heure maintenues, estime Jérôme Sainte-Marie.

« Cela valide son diagnostic, ses thèses, sa vision du monde. Le réflexe légitimiste contre le FN pourra exister éventuellement à la marge, mais sera incroyablement limité », selon le politologue.

Source: RTLInternational

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