jeudi, avril 25, 2024

Violences sexuelles faites aux enfants : Muriel Salmona, privilègie la prévention

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Plusieurs cas de violences sexuelles envers des enfants ont été mis à jour. Mais comment en parler aux plus jeunes? Pour le JDD.fr, Muriel Salmona, psychiatre et présidente de l’association Mémoire traumatique et victimologie, explique l’importance de la prévention. De son côté, Play Bac Presse sort jeudi des numéros spéciaux sur le sujet, à destination des enfants et de leurs parents.

 » Il faut clairement expliquer ce qu’est une violence sexuelle. Et ce, dès le plus jeune âge, estime Muriel Salmona, psychiatre et présidente de l’association Mémoire traumatique et victimologie. Jointe par leJDD.fr, elle explique que  » dès la primaire, on peut clairement définir les choses : personne n’a le droit de toucher certaines parties du corps, même par jeu. Surtout que, selon une étude publiée début mars, 21% des victimes de violences sexuelles l’ont été avant l’âge de 6 ans. En maternelle, la prévention passera alors par des  » petits livres, dessins, films avec des petits personnages.

Depuis l’affaire du directeur d’école de Villefontaine écroué pour viols sur plusieurs élèves, les signalements se sont multipliés.  » La non-transmission par la justice des condamnations à l’Education nationale est plus fréquente que nous le pensions. C’est un vrai problème que nous devons prendre à bras le corps, a déclaré la ministre de l’Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem. Mais cette affaire pose également la question de la prévention et de la manière de parler des violences sexuelles aux enfants.

 » Il faut expliquer que ce n’est pas la faute de l’enfant

Comment parler de ce sujet délicat? Muriel Salmona plaide pour une prévention  » à deux niveaux :  » En discuter avec les enfants, mais aussi leur poser régulièrement la question, sinon ils ne pourront pas en parler, surtout s’il s’agit d’une personne qui a autorité sur eux.  » Il faut expliquer que c’est grave, que ce n’est pas la faute de l’enfant. Dire que tous les adultes savent que c’est interdit par la loi. Peu importe ce qu’il te dit et quel que soit l’agresseur, complète la psychiatre, qui regrette que ce sujet soit encore  » tabou.  » La société a comme stéréotype que l’agresseur est un prédateur extérieur. Mais en réalité, dans 95% des cas c’est un proche, et dans 50% des cas un membre de la famille, ajoute-t-elle. Dans 25% des cas, les violences sexuelles sont le fait de mineurs, de  » plus grands.

Muriel Salmona insiste aussi sur l’importance de ne pas  » culpabiliser l’enfant.  » Il ne faut pas dire : ‘il faut’ que tu te défendes, ‘il faut’ que tu fasses ceci…, car  » ce n’est pas à l’enfant d’assurer sa sécurité, précise-t-elle.  » Le focus doit être mis sur l’agresseur, c’est lui qui ne doit pas.

Selon diverses études menées à l’échelle européenne, un enfant sur cinq est victime de violence sexuelle. En 2010, le Conseil de l’Europe avait lancé une campagne intitulée  » Un sur cinq pour enseigner aux enfants âgés de 4 à 7 ans la règle  » On ne touche pas ici, avec un site Internet dédié.  » Il faut enseigner aux enfants que leur corps leur appartient et que nul ne peut le toucher sans leur permission. Communiquer franchement et directement avec les enfants, dès leur plus jeune âge, sur la sexualité (…) les aidera à comprendre ce qui est interdit, peut-on y lire.

 » Violence sexuelle : ce que les enfants doivent savoir

Play Bac Presse (Le Petit quotidien, Mon Quotidien et L’Actu) ont décidé de publier jeudi des numéros consacrés au sujet, intitulés  » Violence sexuelle : ce que les enfants doivent savoir et  » Violences sexuelles, dire non. Ils seront disponibles gratuitement dès mercredi soir sur le site de Play Bac.  » Ce n’est pas la première fois, en 20 ans d’existence, qu’on doit faire ce genre de numéros à cause de l’actualité, explique au JDD.fr le rédacteur en chef François Dufour, qui cite les affaires Estelle Mouzin, Marc Dutroux, Outreau ou encore Natascha Kampusch.

 » Il n’y a pas de sujet tabou (…) Il ne faut pas avoir peur de choquer avec une réalité choquante, précise-t-il.  » Les projets d’articles ont été montrés à plusieurs pédopsychiatres pour connaître leurs remarques éventuelles, ajoute le journaliste. Parmi eux, la psychanalyste Claude Halmos et du psychiatre de l’association L’Enfant bleu, Pierre Sabourin. Pour les plus jeunes (Le Petit Quotidien destiné aux 6-10 ans), l’information a été traitée via une bande-dessinée.  » On a voulu raconter une histoire de pédophilie vraisemblable et écrire tout ce qu’un enfant doit vraiment savoir sur la pédophilie, justifie François Dufour, qui ajoute que  » exceptionnellement, les enfants ne doivent pas lire ce numéro seuls.

Source: senepeople.com

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