jeudi, janvier 16, 2025

Contribution : L’Apôtre Malick et le Prophète Idrissa

Ne ratez pas!

 Qu’est-il devenu, le professeur Malick Ndiaye ? Je ne saurai répondre à cette question mais j’ose croire qu’en bon Ndiayène, il a pris ses distances du Président Macky Sall et de son entourage. Nul ne comprendrait, en effet, qu’après sa tentative (vite) avortée de ternir le régime en place avec les moyens les plus sales qui soient au monde, Malick hantât encore dans les allées de ce pouvoir qu’il a tenté de phagocyter, de connaitre de l’intérieur pour mieux l’attaquer, le détruire.

Quel sort le pays a-t-il réservé au livre du professeur ? Hormis les alertes incendiaires d’une certaine presse « faits-divériphage » et qui ne vit que de ragots, le peuple sénégalais en général, et les intellectuels du pays en particulier (à qui était destiné ce livre) l’ont tout simplement ignoré.

L’on me rétorquera que, en bon éternel perdant qu’il ne cessera jamais d’être, le professeur n’a pas publié son livre au bon moment ; que le colonel Ndao avait publié le sien ; que la situation à l’université qui a abouti à mort d’étudiant était grosse de tous les dangers ; que l’hivernage avait mis la nation en sens dessus dessous ; que …

Pour ma part, je retiens deux postures infâmes, que dis-je ? deux coups de traitrise du Professeur qu’il a portés de la manière la plus ignoble possible à son « bienfaiteur » ! Cet intellectuel qui mourra de ne pas être devenu le Sartre de notre pays, cet « idiolectuel » qui effectue des entrainements de loucheries pour que son regard lui donne le look louche de Sartre, cet homme aussi versatile que les caméléons dont il a bu lait enfant, comme Obélix tombé dans la marmite du druide, enfin, ce complexé de la parole et du geste s’est suicidé à l’autel des intérêts bassement personnels et des calculs « politichiens » dangereux et déshonorants pour la République, en publiant un livre dont on dit qu’il divulgue des secrets sur la marche de la présidence. Ousmane Tanor Dieng, Moustapha Niang et Amath Dansokho voudront bien accepter que le pauvre Malick vienne se former chez eux à la stature d’homme d’état !

En réalité, notre Sartre national (donnons-lui ce titre, le temps d’un bref article !) a bien préparé son coup, en tant que taupe du Prophète Idrissa dont il rejoindra bientôt le CA 2017 en compagnie de Moubarack qui n’a de baraka que l’insouciance des sénégalais à savoir distinguer la bonne graine de l’ivraie. Notre Malick, donc, s’est assis sur sa queue (cassée, diront les méchants esprits), a aboyé moins, a beaucoup léché les bottes des administrateurs de l’APR, pour entrer dans les bonnes grâces de l’entourage de M. le Président. Celui-ci, du reste, avait beaucoup hésité avant de lui donner un poste à ses côtés : il s’était même proposé d’en faire un fonctionnaire dans les institutions internationales selon certains proches de la présidence.

Car, au fond, le président Macky savait comme tous les sénégalais que l’Apôtre Malick n’annonçait rien de bon ni personne de bien, que ses visions étaient creuses, mais il ignorait que l’Apôtre Malick était de mèche avec le Prophète Idrissa dont il était la taupe. La mécanique devait prendre : pendant que Moubarak au sourire sataniquement béat préparait une campagne promotionnelle bidon pour Idrissa, l’Apôtre devait publier son livre et créer ainsi un « tir groupé » qui fédérerait l’ensemble des anti-Macky autour de l’ancien premier ministre.

Bref, venons-en aux faits.

L’aveugle Apôtre n’a retenu de son compagnonnage avec le Président que sa haine de la communauté d’origine de ce dernier. Oh ! On peut comprendre certains « wax-sa-xalateurs »qui toisent les communautés non-wolofs avec le regard du vainqueur. Mais on ne pardonnera jamais à un professeur d’université, philosophe, sociologue et « politologue » de la taille de Malick d’utiliser les arguments et arguties des « radio-thuriféraires » grassement payés de Wade, Pape Diop ou Idrissa Seck pour occuper les espaces des médias les moins contrôlés et où toutes les dérives sont permises sans qu’un seul journaleux réagisse en recentrant leurs errements sur les notions républicaines (qu’ils ignorent peut-être de bonne foi). Ces mercenaires de la parole sont ceux qui regardent l’imitateur insipide Lamarana agresser les Peuls, Saaneekh et Kouthia trucider Bambaras, Soninkés et Mandjacks, des DJ de radios nationales refuser la parole à des gens qui ne savent parler wolof.

Le Sénégal de l’hypocrisie est le seul pays où l’on laisse une communauté dite dominante s’offrir la gueule des autres communautés, sans qu’aucune institution de la république n’arrête ce massacre.

Précisons-le : les adeptes de telles pratiques discriminatoires ne sont pas imbues de la culture wolof profonde, de celle du Cayor, du Baol, du Ndiambour et du Djoloff qui ont cohabité et continuent de cohabiter harmonieusement avec les autres communautés. Il s’est malheureusement installé dans notre pays, une dangereuse sous-culture véhiculée par la langue wolof (et non par les wolofs, Professeur) qui met en exergue toutes les contre-valeurs dont nous n’avons pas besoin, qui dressent les uns contre les autres, qui dédaignent les vrais « badolos » (au sens citoyen du terme) et passent leurs temps à verser dans la flagornerie et les boniments aux « borom teraanga » (entendez, aux riches).

Et Malick est tombé là-dedans ! Et Malick de perdre son esprit critique dans la fange des intérêts et schèmes enfouis dans son inconscient depuis l’enfance, à savoir qu’un Peul ne peut ni ne doit diriger ce pays.

Car, en fait, Malick souffre de ce complexe. Rappelons-nous, il faisait partie de ceux qui reprochaient à Djibo Kâ de gagner les élections à Linguère et à Médina Gounass, taxant les performances électorales de l’enfant de Thiargny de vote ethnique. Mais quand Landing Savané gagne dans le Djibidione, ou Pape Diop à Dakar ou Oumar Sarr à Dagana, l’on trouvait cela normal.

Il faut être malhonnête, hypocrite ou dangereusement lâche pour refuser de considérer qu’en politique, ce sont ceux qui investissent qui sont investis D’ABORD. Et Malick en a bénéficié de cet adage devenu vérité de Lapalisse dans les landernaux politiques du monde entier. Ikl doit le poste qu’il occupait à son engagement (tardif certes) aux côtés des coalitions qui ont soutenu le candidat Macky Sall. Mais que diantre, n’accepte-t-il pas que ceux qui ont mis leurs temps, leur avenir, leur argent leur honneur et leur dignité soient récompensés dans la mesure de leurs compétences à servir la « res publica ». Et je rappelle encore à l’aveugle l’Apôtre que cette chose publique ne s’accommode pas de la stigmatisation, ni la discrimination, encore moins de l’exclusion, autant de travers qui ressurgissent à la face de Malick dès qu’il s’agit de Soninkés, de Diolas, de Peuls, ou de Mandingues (autant dire des làkkkat) qui sont responsabilisés.

En vérité, j’en arrive même à douter (est-ce un excès de ma part ? le cas échéant, je présente mes excuses !) des diplômes de Malick, tout comme ceux de Idrissa Seck du reste ou de Moubarack. Entendons-nous bien : un intellectuel n’est « idiolectuel » parce qu’il a cette capacité de discernement, cette attitude à la fois sympathique et critique devant les faits, cette aptitude d’analyse objective de la soupe sociale et politique mouvante. En rejoignant la grande masse des « wax-sa-xalaateurs » dont il revêt volontiers les habits d’apprentis raisonneurs, Malick se dédit, s’auto-exclut de la belle communauté des intellos connue pour son bouillonnement d’idées hautement citoyennes et républicaines. Les véritables

Je ne veux pas reprendre le mot qui résumera la perception que les sénégalais ont de ce navet du professeur. Mame Matar Guèye l’a bien fait pour le recadrer et tirer la sonnette d’alarme à propos des fossoyeurs du « fragile équilibre communautaire » que connait notre pays et qui, justement, est menacé par des plumitifs ou mercenaires de la plume.

Qui disait que Malick était une taupe d’Idrissa Seck dans la sphère du pouvoir de Président Macky Sall, qui se définit, avec sa si belle formule, comme « sérère d’origine Peule » ? Mais les esprits étroits comme ceux d’Idrissa, de Moubarack et de leur « doungourou » Malick ne peuvent s’encombrer de convenances constructives et utiles à la grande majorité des citoyens, tellement ils sont nombrilistes en haut et en bas. L’abjecte posture de Moubarack, d’Idrissa, de Malick et même d’AB Cissé, est la pire que l’on puisse montrer aux jeunes sénégalais : mettre du sable dans le couscous tant qu’on n’est pas tenaillé par la faim. Convenons que cela est à l’exact opposé du Président Macky Sall qui a arrêté son cortège pour saluer le Président Wade son rival (et non son ennemi le temps d’une campagne !). Les jeunes cadres de l’APR l’ont aussi illustré lors des dernières locales : Assane DIOUF dans le Kaolack, Abdou Khadre DIOKHANE dans le Baol, Issa Amadou NDIAYE dans le Matam, Amadou Tidiane TALLA dans le Vélingara, bien que non investis dans les listes APR, ont battu campagne pour la victoire de ceux qui les ont mis à la touche. C’est vrai qu’eux, n’avaient en tête que de renforcer et consolider le parti du Président Macky SALL et de ses alliés.

Professeur et Apôtre Malick, pour nous autres, Diolas, Mandingues, Peuls, Sérères, Wolofs des profondeurs, le monde continue sa marche inexorable et le Sénégal son objectif vers l’émergence, les chiens peuvent continuer d’aboyer. Mais une chose est sure : 2017 vous réservera encore, à vous et à votre mentor, l’ex-4ème président du Sénégal et futur perdant aux joutes présidentielles en vue, ainsi qu’à tous ses mercenaires du poing et de la plume, la surprise et la déception de vos vies.

Mamadou Amadou NDIAYE dit Baïdy

Consultant en Education et Gouvernance

baydi.ndiaye@ciro-kolda.org

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