samedi, avril 20, 2024

Lutte contre les mutilations génitales féminines : l’ONG USU et les populations de Kamboua s’engagent !

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Conçues comme un phénomène très lointain dans le temps, les mutilations génitales féminines représentent de plus en plus, une priorité,  un  problème de santé publique eu égard à leurs conséquences sur la maternité,  l’amélioration du statut et de la condition de la femme.

Conscient de cette situation, l’ONG USU demeure du reste convaincu que la santé de la femme  au Fouladou demeure un des maillons de la  politique sociale pour construire une société juste et équitable.

Dans ce sillage, une  grande journée de sensibilisation a été initiée ce jeudi  22 Mai 2014 dans le village de Kamboua  avec en toile de fonds une lecture publique et le dépôt d’un mémorandum auprès des autorités locales.

Pour rappel, les actions d’USU dans la croisade contre les mutilations génitales féminines datent de 2010 avec pour objectif principal :

Mettre fin à la pratique malgré les mécanismes de résistances repérées ça est là et liés surtout à la prégnance de la culture sur les mentalités.

Dans le but de réussir ce pari, la structure s’appuie sur le triptyque prévention par la sensibilisation, accompagnement et  appui d’actions ponctuelles en partenariat avec l’hôpital régional, reconversions socio professionnelles à travers des AGR au bénéfice des exciseuses, le tout en partant de trois leviers principalement  à savoir :

  • Privilégier l’approche communautaire avec une démarche inclusive prenant en charge   le point de vue de chacun ;
  • Respecter la hiérarchie en commençant toujours par rencontrer les notables (chefs de villages, de quartiers, les  religieux) car ces segments sont décisifs dans l’autorisation ou non d’exciser ;
  • Identifier tous  les pouvoirs et les cercles de décision  pour parer aux éventuelles réticences.

La rencontre de ce jeudi a été sans nul doute le résultat de ce long cheminement avec les populations qui ont massivement répondu à cet appel après moult actions de sensibilisations et d’accompagnements.

Dans son allocution, le coordonnateur de USU Monsieur Sény Nanco a magnifié cette rencontre tout en saluant la présence des invités (représentations étatiques (service régional du développement communautaire, AEMO) comme privée (Enda Santé), les  populations) en mettant un accent particulier  sur celle  du  préfet qui a bien voulu sacrifié une partie de son programme  pour se consacrer à sa population.

Comme pour matérialiser cet esprit de partage et de responsabilisation de tous, ont pris tour à tour la parole :

  • Le chef du village de Kamboua pour souhaiter la bienvenue à l’assistance ;
  • L’adjoint au PCR de Guiré Yéro Bocar
  • La responsable des groupements de promotion féminine ;
  • Le représentant des jeunes.

Dans son intervention, Goundo Diao au nom des femmes,  n’a pas lésiné sur les mots pour exprimer le caractère obsolète des mutilations qu’elle considère comme dépassées par rapport à l’esprit du temps. Pour cette leader, le plaidoyer pour l’abandon définitif des MGF tient au fait que ce qui faisait leur raison d’être c’est-à-dire les festivités et rites n’existent plus d’où un non sens à la clandestinité qui prévaut de nos jours.

Elle a également lancé un vibrant appel à ses paires qui doivent toujours incarner le rôle de relais de proximité pour empêcher la pérennité de la pratique avant d’exhorter le préfet à avoir un œil très vigilant sur la situation des femmes dans la zone par rapport à la question de l’accès à la terre et bien d’autres questions connexes.

Dans sa lecture du mémorandum interprété aussi par une animatrice d’USU en langue poular,  Pathé Mballo  s’est appesanti sur les conséquences néfastes de l’excision malgré l’existence d’un maquis juridique et d’une loi celle de l’article 299 du 13 janvier  1999 qui réprime tout acte intenté sur une victime.

« Satisfaction totale pour les activités et tout le travail abattu par USU », telle est résumée la réponse du préfet de Dioulacolon qui a du coup pris l’engagement de transmettre ce mémorandum à qui de droit pour que soient boutées hors de la région les mutilations génitales féminines.

Par ailleurs, Monsieur Gano a bien voulu profiter de cette opportunité pour déplorer le manque d’initiatives des jeunes  dont les activités tournent autour du thé et du ballon. De quoi sensibiliser cette frange sociale à mettre à profit ces rencontres inévitables en choisissant des thèmes relatifs par exemple aux MGF ou à d’autres thématiques d’actualité touchant les populations.

Ghansou Diambang,

Sociologue et travailleur social

Email : gdiambang@koldanews.com

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