jeudi, mars 28, 2024

Drogue à la police sénégalaise : Et si Cheikh Sadibou Keïta n’avait pas tord ?!

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Dans une interview parue ce samedi 17 mai dans le quotidien Tribune, Cheikhna Cheikh Sadibou (tient-tient comme un certain Cheikh Saadibou Ndiaye tombé du haut des Mamelles en 1987…) Keïta, ancien directeur de l’Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (OCRTIS) met les autorités sénégalaise, en commençant par Macky Sall, président de la République, devant leurs responsabilités.

L' »interrogatoire» de M. Keïta qui s’est, si on peut dire, « mis à table» pour « balancer» ses anciens « partenaires» prend le sens d’un « débiefing opérationnel» qu’il n’est possible d’ignorer quand on est si haut perché dans le centre de décision national. Pour ainsi dire, le Président Macky Sall et son administration sont interpellés, car les « indices» livrés par M. Keïta sont d’une telle gravité qu’ils ne peuvent fermer les yeux sur les déclarations de celui qui est devenu « l’indic» du peuple, des contribuables et qu’il convient même désormais de « protéger» avant de procéder à une vaste enquête si ce n’est la « grande lessive». Parce que remontant la « piste», l’ancien patron de l’OCRTIS a « infiltré» le « crime organisé» dans lequel la police sénégalaise n’est pas étrangère, selon lui. L’accusation est grave.

Quand après toutes ses explications, Cheikhna Cheikh Sadibou Keïta se permet de conclure: « Tout était au beau fixe jusqu’à la nomination du commissaire Abdoulaye Niang à la tête de la Police nationale. Une nomination que j’assimile à un scandale», le constat que l’on tire est, qu’il est arrivé au point de « non retour». Une posture ou sacrifice qui renvoie au « point d’impact». Le « mouchard» (ainsi vu par les ripoux) invite les autorités à « analyser» le « point d’impact» par la « balistique» afin de remettre de l’ordre dans la maison « police», voire au-delà.

Sa démarche se comprend, d’autant qu’il y a 7 ans, un rapport du GIABA indiquait aux journalistes présents à une session de formation sur l’investigation, que la masse monétaire CFA avait connu une croissance de 4% dans l’espace de l’UEMOA. Selon ledit rapport, cette forte progression de la circulation monétaire était liée au blanchiment. Une source avait mDavid LYeut avoir de policiers nvitenesacrifice quse. Mais cela est une autre histoire, mion pour « publique un ue parfois fatalême expliqué que le boom immobilier au Sénégal et en particulier dans la capitale, l’ouverture de plusieurs magasins de prêt-à-porter et autres sociétés écrans, relevaient en grande partie du blanchiment. Les conférenciers avaient convenu lors de ces travaux en 2007, que la difficulté pour le journaliste sénégalais était de produire des preuves issues de son investigation sans tomber sous la peine de condamnation pour « recel de violation de secret professionnel» ou encore « recel de violation de secret de l’instruction». Cette grande sévérité planant sur la tête du journaliste lui enlève la possibilité de publier des documents ou des preuves issus d’investigations, quand bien même la protection des sources journalistiques serait l’une des pierres angulaires de la liberté de la presse. Mais cela est une autre histoire, même s’il faut comprendre que la démarche du commissaire Keïta procède justement du travail auquel il invite la presse sénégalaise.

Plusieurs rapports indiquent que la drogue dure d’origine colombienne transite par le Brésil, pour descendre au Cap-Vert ou en Guinée Bissau avant d’emprunter le « corridor de la drogue» qui commence par le « carrefour» Sénégal.

Par ailleurs, avec lucidité et disant ses vérités crues, Keïta « balance» et « ouvre» les portes d’une police « parent pauvre» qui est pourtant chargée de « veiller au maintien de l’ordre», de « redonner confiance aux citoyens. Keïta voudrait une police utile à sa propre communauté, une police qui soit suffisamment bien traitée pour qu’elle assure avec lucidité et conscience, non sans grande estime de soi et du droit des justiciables, la protection des personnes et des biens, qu’il ne procéderait pas autrement. Il le dit bien, il y a un prix à payer pour la protection des personnes et des biens, pour la protection des victimes contre les agresseurs, pour la protection des faibles contre les oppresseurs, par la protection des populations et en particulier des enfants et des jeunes contre les narcotrafiquants.

« L’Etat, lorsqu’il organise certains secteurs, doit prendre en considération les situations dans lesquelles il place les fonctionnaires et évaluer les risques qui en découlent. Le risque majeur en matière de lutte contre la drogue est lié aux grosses sommes d’argent issues du trafic. La drogue génère beaucoup d’argent, à plus forte raison la drogue dure. Le cannabis génère à lui seul beaucoup d’argent et je ne parle même pas de la drogue dure. Donc quiconque évoque un risque de corruption n’a qu’à en chercher la racine à ce niveau. On doit protéger les officiers de police, je l’ai clairement dit au général Pathé Seck dans la correspondance que je lui ai adressée en lui soulignant la nécessité de régler ce problème pour que les choses évoluent dans l’intérêt supérieur du Sénégal. C’est vrai qu’il y a des risques énormes qui entourent le travail des policiers chargés de lutter contre la drogue. Les policiers ne peuvent pas être fondamentalement à l‘abri tant qu’on ne les a pas mis, à la base, dans de bonnes conditions. Notamment en les protégeant, en les mettant à l’abri de la tentation qui pourrait être liée à l’argent de la drogue. Il y a effectivement plein de risque si l’on déploie, sans la considération qui sied, des policiers ou des gendarmes sur le terrain. Ces derniers voient des milliards, ou des valeurs qui représentent des milliards et sont davantage exposés à la corruption du fait de la précarité de leur situation.» N’est-ce pas éloquent ?

Dans ce Sénégal qui ambitionne de se positionner comme le hub financier, aéroportuaire et d’affaires en Afrique de l’Ouest, il ne peut avoir de policiers en proie à la corruption et exposés, sans moyens nécessaires pour travailler, voire se défendre, sans salaires dignes et à la hauteur des risques encourus. L’Etat du Sénégal est interpellé, son chef en premier, le Président Macky Sall. A moins que l’ancien patron de l’OCRTIS soit devenu fou pour tout inv…

David LY / gfm.sn

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