Une vingtaine de jeunes nigérianes étaient contraintes à la prostitution à Marseille et à Aix-en-Provence. Un rite vaudou était utilisé comme chantage par les proxénètes. L’arrestation de 5 personnes a mis fin à leur drame.
Prostituées africaines et rite vaudou. Ce n’est pas le titre d’un mauvais roman de gare mais l’histoire sordide de travailleuses du sexe à Aix et à Marseille. D’après le journal La Provence, un an d’investigation a permis, la semaine dernière, l’interpellation de cinq personnes.
Le drame de ces jeunes femmes commence au Nigeria, en Afrique de l’Ouest. C’est dans le sud du pays, ou se mêlent richesse pétrolière et misère humaine, qu’ont été “recrutées” une vingtaine de jeunes femmes. Certaines étaient encore mineures au moment des faits. Achetées 15 000 € à leur mari ou à leur famille, elles étaient dirigées clandestinement en Europe, via le Maroc et l’Espagne.
Leur fuite aurait attiré le malheur sur elles
Les acteurs de cette traite humaine leur vendaient ensuite leur “liberté” pour 50 000 €. Jetées sur le trottoir, depuis fin 2012, elles n’ont pourtant pas cherché à fuir. Plus efficace que les chaînes, la magie noire imposait la docilité aux jeunes victimes. Sous la menace d’un rite ancestral les proxénètes les maintenaient ainsi dans une terreur absolue qui les empêchait de prendre la fuite ou même de donner l’alerte.
Une méthode lucrative puisque les enquêteurs auraient retrouvé plusieurs milliers d’euros chez les quatre femmes qui les retenaient. Un cinquième complice est lui soupçonné d’avoir été chargé de rapatrier une partie de l’argent généré au Nigeria.