samedi, avril 20, 2024

Succès sous condition du Plan Sénégal Emergent (PSE)

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Après les PAS (Plan d’Ajustement Structurel) et diverses politiques substitutives comme le DSRP (Document de Stratégie et de Réduction de la Pauvreté) et la SNDES (Stratégie Nationale de Développement Économique et Social), le Sénégal met en place le Plan Sénégal Émergent (PSE).

Le bilan contrasté des plans précédents s’explique surtout par l’absence d’un cadre institutionnel favorable à l’émergence du Sénégal. C’est pourquoi le succès du PSE est conditionné en priorité par l’instauration d’un cadre institutionnel amélioré et sécurisé. Il faut noter, par ailleurs, le rôle de l’État pour instaurer une économie mixte et être attentif à la soutenabilité politique et sociale des réformes nécessaires à la réussite du PSE ; l’économie politique de ces réformes (qualité des réformes, leur faisabilité) étant réalisée au préalable. La communication, le temps, l’adhésion populaire ou soutien sont des variables d’ajustement non négligeables influant sur la réussite ou l’échec des réformes.
Le cadre institutionnel
Plusieurs études suggèrent que l’accent doit être mis en priorité sur la mise en place d’un cadre institutionnel favorable à l’émergence avec de bonnes institutions. Faute de quoi, il y a faiblesse des performances économiques : il sera alors difficile de voir l’émergence se réaliser.
Les institutions visées sont essentiellement les instituions formelles (règles de droit en particulier les droits de propriété, lois, constitutions) et informelles (normes de comportement, des conventions, des codes de conduite auto-imposées, croyances, capital social). Parmi les institutions informelles, nous pouvons également citer les idéologies structurantes (cas des Mourides). Les institutions économiques formelles sont centrées sur les droits de propriété. Leur efficacité dépend du système politique. Signalons la question centrale des coûts de transaction qui constituent la clé de la performance des économies.

Les différences de performances entre pays s’expliquent par le fait que ce sont les mécanismes d’incitations, le respect des règles et la stabilité politique et sociale qui garantissent les droits de propriété et la confiance des investisseurs qui recherchent un cadre institutionnel sécurisant corrélé positivement aussi au rapatriement des capitaux et à l’allongement des horizons des agents.
L’État du Sénégal doit créer un cadre institutionnel incitatif favorisant des comportements de prise de risques, d’innovations et de conquêtes de parts de marché : il s’agit, pour l’essentiel, de la protection de la propriété privée, de la production de règles de droits non dévoyées à même de créer de la confiance et les externalités propres à ce phénomène. Le Sénégal a besoin ainsi d’un cadre institutionnel qui récompense les activités productives, créatrices de richesses, qui promeut les activités à impact positif sur la productivité, qui valorise le travail, le mérite, la compétence.

Le rôle de l’État pour instaurer une économie mixte

La politique économique est un compromis institutionnalisé qui ne peut correspondre à un idéal, qu’il soit libéral ou interventionniste. Les sociétés africaines (sénégalaises en particulier) sont caractérisées par les chevauchements des positions de pouvoir et d’enrichissement, la fluidité entre les espaces publics et privés, ce qui oblige à remettre en question l’opposition État/marché ou public/privé. Ainsi, par exemple, en Afrique de l’Ouest, les Libanais jouent, souvent, un rôle de financiers de l’État, en contrepartie d’avantages divers offerts par les responsables politiques. Dès lors, la privatisation et la libéralisation transforment généralement les rentes liées au contrôle étatique en rentes de monopoles privés. Les lois du marché ne peuvent fonctionner sans  » garde fou »

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