vendredi, mars 29, 2024

Cheikh Tidiane Gadio : « Nous n’avons pas encore réussi l’Union africaine que nous voulons »

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La vision fondatrice de l’Union africaine (UA) attend de voir ses objectifs se réaliser, a dit l’ancien ministre sénégalais des Affaires étrangères, Cheikh Tidiane Gadio, qui s’est refusé à parler d’échec à ce niveau préférant garder l’espoir de vivre le rêve des pères fondateurs.

‘’Nous n’avons pas encore réussi l’Union africaine que nous voulons. Cependant, l’UA n’a pas échoué. Parler d’échec signifie que le bilan est définitif, or, l’espoir est toujours là », a-t-il déclaré dans un entretien paru dans le numéro de reprise du magazine francophone Afrique Union.

M. Gadio dit avoir constaté qu’‘’une vision, celle de Léopold Sédar Senghor et d’autres leaders qui voulaient une unité africaine par cercles concentriques à travers les organisations sous-régionales, a prévalu jusqu’ici ».

Il a soutenu que ‘’cette vision n’avait pas atteint ses objectifs ». ‘’Selon lui, cette vision n’a pas atteint ses objectifs ». Certes, a-t-il noté, ‘’les indépendances des pays du continent ont été obtenues. Bravo rien à dire ! De même pour le démantèlement de l’apartheid ».

‘’Néanmoins, a-t-il relevé, les objectifs de développement, d’unité politique pour aller vers le projet des Etats-Unis d’Afrique et ramener la paix et la sécurité n’ont pas été réalisés. Alors quoi dire de l’idée de Kwame Nkrumah qu’il fallait réaliser l’unité de l’Afrique tout de suite ? ».

Président-fondateur de l’Institut panafricain de stratégies, Cheikh Tidiane Gadio a déploré l’absence de cohérence sur la question de la sécurité et la défense en Afrique, soulignant la vulnérabilité des Etats face au terrorisme et à l’économie criminelle.

‘’C’est parce qu’il n’existe pas de système de sécurité et de défenses cohérent qu’il y a des bandes armées qui peuvent se lever et marcher sur une capitale ou des djihadistes qui peuvent entrer dans un pays et occuper 70% du territoire en deux semaines (au Mali) », a-t-il dit.

Pour M. Gadio, le cas malien a été ‘’un puissant révélateur » des faiblesses internes d’Etats qui ont proclamé leur indépendance depuis 50 ans, alors que sur des questions de leur souveraineté ils continuent de dépendre du secours des anciens colonisateurs.

‘’Nous n’avons pas (eu) les moyens pour nous battre contre les djihadistes au point qu’il a fallu l’intervention d’un pays (la France) qui a des liens particuliers avec nos pays », a-t-il regretté.

M. Gadio a par ailleurs invité ‘’tous les Africains à féliciter le gouvernement (…) toute la classe politique et la société tchadiens pour avoir envoyé des fils de ce pays se battre et mourir au Nord Mali ».

L’armée française a lancé, le 11 janvier 2013, l’opération Serval à la demande des ex-autorités de la transition politique au Mali qui sollicitaient un appui de la France pour contenir l’avancée des insurgés armés qui progressaient vers Bamako.

Auparavant, une « mutinerie corporatiste » de militaires basés à Kati, une garnison proche de Bamako, s’était transformée en coup d’Etat, le 21 mars 2012, contre le président Amadou Toumani Touré, qui était en fin de mandat.

Cette action des militaires maliens avait été suscitée par l’occupation du Nord du Mali par les sécessionnistes touaregs, mêlés à divers groupes djihadistes. Ces derniers avaient fini par prendre le contrôle de la rébellion.

A Bamako, les putschistes réclamaient « les moyens » pour aller combattre la rébellion touareg, mais à leur arrivée au pouvoir, le pays était divisé en deux jusqu’à l’intervention militaire menée notamment par la France et le Tchad.

A cet égard, Cheikh Tidiane Gadio a remis sur la table la nécessité pour l’Afrique de disposer d’une force armée stationnées dans des bases militaires panafricaines en remplacement, incidemment, des bases militaires étrangères sur le continent.

‘’Le concept, a expliqué l’ancien ministre sénégalais des Affaires étrangères, serait de prendre 10.000 soldats d’élite africains venant de Tanzanie, d’Afrique du Sud, du Sénégal, du Burundi, du Rwanda, de l’Algérie, du Maroc, etc. ».

Selon lui, ces militaires devraient être bien entraînés, distingués dans leurs armées nationales respectives et mis ensemble sous un commandement unifié, tandis que l’UA garderait le commandement politique.

‘’Cette force africaine devrait être opérationnelle dès qu’elle reçoit le feu vert du président en exercice de l’UA sur recommandation de nos experts et autres conseillers de paix et sécurité », a soutenu l’ancien ministre sénégalais des Affaires étrangères d’avril 2000 à octobre 2009.

Source: rewmi.com

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