vendredi, avril 19, 2024

Bougane Guéye parle

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-A l’occasion du dixième anniversaire de l’Agence Dak’cor qu’il a portée sur les fonts baptismaux en 2003, Bougane Guèye Dany, le Président directeur général du groupe Boygues, jette un regard rétrospectif et prospectif sur sa démarche entrepreneuriale. Non sans apporter la réplique à un certain nombre de rumeurs et contentieux qui accompagnent une fulgurante ascension. Entretien exclusif.

L’Agence Dak’cor vient de fêter ses dix ans. Quel bilan tirez-vous à l’issue de cette première décennie d’activités ?

L’agence Dakcor c’est d’abord un projet de jeunes Africains, pour ne pas dire de jeunes Sénégalais dont je suis à la tête. Ce projet est venu à un moment pour combler le déséquilibre qu’il y avait dans le secteur des agences de publicité. Quand on est venu, il y avait beaucoup de multinationales et beaucoup d’agences étrangères. Les Sénégalais avaient une part très mince pour ce qui concerne le secteur de la publicité. On était véritablement venus pour résoudre ce déséquilibre et je crois qu’après dix ans, on ne peut que se satisfaire du travail qui a été réalisé compte tenu des grandes marques qui nous ont fait confiance et que nous avons accompagnées. Nous avons travaillé sur leur plan de communication, aussi bien au Sénégal que dans la sous-région. Et c’est important de savoir que le parcours qui a été fait par cette agence de communication a été rendu possible grâce à ma vision partagée par l’ensemble de mes collaborateurs. Nous sommes partis de rien. On était trois ou quatre au début ; aujourd’hui le groupe compte 402 personnes qui sont employées dans nos différentes structures, et nous avons à peu près 3500 personnes qui travaillent de manière indirecte sur nos projets. Le travail accompli par l’agence Dakcor est satisfaisant à mon sens, même s’il reste beaucoup à faire parce que je crois qu’il faut que Dakcor pense à s’installer dans la sous-région. On a commencé par la Côte d’Ivoire, on en est aux démarches administratives pour la Mauritanie. Il nous reste des capitales de l’Uemoa où nous devons nous installer. Après dix ans à la tête de cette agence de publicité c’est quand même le moment pour moi de travailler sur d’autres projets beaucoup plus importants du groupe. Voilà un tout petit peu le bilan satisfaisant pour l’instant que je peux tirer de cette expérience qui est Dakcor qui a fait quand même la fierté du Sénégal parce qu’ayant géré énormément de budgets importants pour de grandes marques internationales, au-delà du Sénégal également : au Mali, en Gambie, en Mauritanie, en Guinée-Bissau, un peu partout en Afrique excepté le Nigeria. Il reste des choses à faire et j’espère que les équipes qui partagent ma vision feront en sorte d’accomplir le reste de la mission.

Cette agence a connu un succès fulgurant et bien d’autres entreprises sont sorties de ses flancs. Quelle est la recette de votre succès ?

On a démarré avec une agence de publicité qui est Dakcor. Un an après, on a créé l’Agence d’études stratégiques et de recherche, Adesr, qui s’occupe de tout ce qui est études de marché, sondages et veille concurrentielle. Une année plus tard, on a créé notre propre régie d’affichage publicitaire qui aujourd’hui est la première régie d’affichage publicitaire au Sénégal avec le plus grand parc de panneaux publicitaires. Nous avons également, toujours dans le secteur de la communication publicitaire, lancé une structure qui s’appelle Impactis. C’est une structure qui fait dans l’événementiel. Nous avons quatre ou cinq structures qui sont dans le domaine de la communication, mais chaque structure est sur une branche différente de l’autre. C’est dire que nous avons une vision très claire. J’ai des collaborateurs qui partagent cette vision et au niveau de chaque structure, nous avons des hommes qui les animent. Je suis là pour impulser, pour donner du répondant. Il y a des personnes qui sont en charge de l’animation, de l’administration et du management de ces structures. En 2008 j’ai créé la structure D Media, éditrice de Dakar Life, avec bien sûr Massamba Mbaye sa tête. Quelques temps après on a créé la radio Zik Fm qui à la limite résulte de l’échec de Première Fm qui appartenait à Madiambal Diagne. Madiambal avait fermé Première Fm, il voulait vendre le matériel et il m’a contacté. Au final je n’ai pas acheté le matériel, mais je lui ai plutôt proposé d’être en partenariat avec lui. C’est comme cela qu’on a lancé Zik Fm. Je lui avais promis que dans les six mois on pourrait faire énormément de choses et je crois que j’ai tenu cette promesse. Je remercie également Madiambal de m’avoir fait confiance pour lancer cette structure qu’est Zik Fm. Et je précise qu’à l’époque la fréquence appartenait à Première Fm et pas à Zik Fm. Après Zik Fm on a lancé La Tribune. Notamment parce qu’on était dans une logique de groupe de presse. Pour mettre sur pied La Tribune on n’est pas allés débaucher des ténors ; on a commencé avec des sortants, des stagiaires. Et avec le management, l’engagement, la volonté de l’équipe dirigeante et la compréhension de l’équipe qui anime La Tribune nous a permis d’être au niveau où nous sommes aujourd’hui. Après La Tribune nous en sommes maintenant à Sen Tv. Comprenez que c’est l’œuvre d’un jeune de 36 ans qui est dans la presse, qui a fait un parcours dans la presse, qui a fait Sud Fm Saint Louis, Téranga Fm, Walf Fm, Sud Fm, et Rfm en dernier lieu. Entre temps, j’ai été aux Etats-Unis où j’ai été le correspondant du groupe Walfadjri en Amérique du Nord. Quand je suis revenu j’ai continué également à Walf avant de connaitre des déboires et d’aller vers Sud Fm puis Rfm. Je suis de la profession et je ne cherche pas de l’influence. Je ne cherche pas de l’influence avec mon groupe de presse. C’est un outil qui est à la disposition de la population, dans la mesure où nous faisons un travail d’information (…) Nous essayons de travailler pour ne pas dépendre des annonceurs qui viennent faire de la publicité et pour ne pas aller s’agenouiller devant les gouvernants et leur demander de payer notre facture d’électricité ou nos factures d’imprimerie. Cela nous permet d’avoir une liberté d’expression, une liberté de ton qui fait que véritablement nous ne sommes pas dans une logique partisane. Le groupe DMedia n’est d’aucune obédience politique. Jamais au niveau de notre groupe nous n’avons donné des consignes à telle ou telle entité pour lui demander de travailler pour telle ou telle autre entité politique.

Après Sen Tv vous avez également envisagé de mettre sur pied une autre télévision, Banlieue Tv, avant que l’émetteur de ladite structure ne soit saisi par les autorités. Pouvez-vous nous éclairer sur le fond de ce contentieux ?

Nous avons créé la structure Btv en partenariat avec un promoteur qui a une licence qui lui a été attribuée normalement par les services de l’Etat. Je viens de vous dire que Zik Fm n’a jamais eu de fréquence en son nom propre. Nous avons démarré Zik Fm avec la fréquence de Première Fm suite à un partenariat. C’était dans les mêmes conditions qu’on a lancé la structure Btv. Et je dis que Btv c’est une licence qui a été attribuée au nom de BTv, Business Tv au groupe Iam. Cette fréquence de Btv n’a jamais été cédée à DMedia ; c’est un partenariat que nous avons développé avec le groupe Iam. Le ministère de la Communication qui est notre ministère de tutelle a été informé. Me Diop (le directeur exécutif du groupe DMedia, Ndlr) a amené la lettre d’information, c’était le 27 juin. Les services de l’Artp ont reçu la même lettre d’information. Cette fréquence qui appartient à Iam a été attribuée dans les meilleures conditions possibles. Alors quand j’entends dire que DMedia exploite une fréquence qui n’est pas la sienne çà fait rire. Notre attachement à la banlieue ne date pas d’aujourd’hui. Depuis qu’on a créé la structure, on a commencé à avoir des antennes au niveau de la banlieue. Je crois que nous sommes le seul groupe de presse à avoir des bureaux délocalisés dans la banlieue : à Grand Yoff, aux Parcelles Assainies, à Guédiawaye, à Pikine, à Rufisque et maintenant à Yeumbeul – Keur Massar. En ce qui concerne Banlieue Tv, désormais c’est un dossier entre les mains du président de la République et le groupe D Media a décidé de surseoir à ce projet pour l’instant parce que le président de la République a été saisi sur la question. Nous lui faisons confiance par rapport au traitement qui sera réservé à ce projet parce que nous savons et nous sommes conscients de l’intérêt qu’il accorde à ses entrepreneurs ; à nous autres jeunes qui voulons véritablement bâtir et faire bâtir quelque chose. Donc ce dossier est entre les mains du président de la République, et nous attendons la suite qui lui sera réservé.

Vous disiez tantôt que vous étiez parti de rien pour en arriver là, mais d’aucuns disent que vous avez des accointances avec certains hommes politiques et au sein des milieux maraboutiques. On parle notamment de Pape Diop, Malick Gackou et de la famille de Serigne Mbackè Sokhna Lô…

J’aimerais bien commencer par la famille de Serigne Mbackè Sokhna Lô. Serigne Mbackè Sokhna Lô est d’un apport extraordinaire dans ma carrière et dans ma vie en général. Serigne Mbackè Sokhna Lô m’a donné plus que des milliards parce qu’il a fait de moi un exemple sur la voie de la réussite. Je dis bien un exemple sur la voie de la réussite. Vous savez, on est dans un pays où les gens aiment souvent parler des autres sans certainement les connaitre. Moi j’ai beaucoup de respect pour ceux qui entreprennent dans ce pays. J’ai beaucoup de respect pour ceux qui réussissent ou ceux qui sont sur la voie de la réussite. Et je considère que je fais partie de ceux qui sont sur la voie de la réussite. Il me reste énormément de choses à faire, alors si on se permet de raconter des choses sur moi je ne peux à la limite que m’en réjouir. Et je crois qu’avec ces dix ans de la société Dakcor, vous me donnez l’occasion d’éclaircir cette histoire là. Serigne Mbackè Sokhna Lô m’a permis de croire en moi-même. Il m’a inculqué beaucoup de qualités. En lançant ce projet je suis allé le voir ; il m’a dit : « si vous n’avez que 500 000 francs il faudra les mettre dans ce business, y croire, et Dieu vous accompagnera

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