mercredi, avril 24, 2024

ZONE CFA Des bourses régionales encore peu convaincantes

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Nombre restreint de sociétés cotées, rareté des intro – ductions, faiblesse des volumes échangés, réglementation boursière peu flexible, faible appétence du grand public pour l’épargne boursière et conservatisme des entreprises à faire appel aux marchés… Ce sont là cer – taines contrariétés qui atteignent sous les latitudes francophones de la zone CFA des niveaux rarement égalés. Deux bourses régionales – Bourse Régionale des Valeurs mobilières (BRVM) d’Abidjan qui a démarré ses activités depuis 1998 et Bourse des Valeurs mobilières d’Afrique centrale (BVMAC) opérationnelle depuis 2008 – pour deux communautés régionales dis – tinctes (UEMOA et CEMAC), mais une même appréciation :  » Peut mieux faire  » Revue de détails

Liquidité du Marché

mesurer le volume des échanges réalisés, c’est jauger du niveau de vitalité d’une bourse, évaluer de manière objective son dynamisme ou apathie. Le second qualificatif sied malheureusement mieux aux places régionales de la zone CFA que le premier, et la comparaison avec les autres places boursières du continent devient vite cruelle : un million de $ de titres traités quotidiennement en moyenne sur la place d’Abidjan, c’est 5 fois moins qu’à la bourse de Nairobi et 17 fois moins qu’à Lagos. Il s’agit pourtant d’un point crucial, car pour exister et apparaître sur les écrans radars des investisseurs institutionnels internationaux, la liquidité est primordiale. A l’heure de la mondialisation financière, de la libre circulation des capitaux et de la recherche du rendement supérieur sur toutes les places financières émergentes de la pla- nète, elle est souvent la question que les gérants se poseront avant de considérer une place bour- sière : liquidité ou pas ? Y répon- dre par la négative revient à être ignoré des grands fonds d’inves- tissement internationaux et à demeurer pour longtemps une petite bourse exotique à la péri- phérie de la planète Finance. Un cercle vicieux qui reste pour l’heure le lot commun des bourses régionales de la zone Cfa

Freins institutionnels et culturels

A quoi attribuer ce retard de la zone CFA ? De nombreux obser- vateurs relèvent fort justement que la réglementation boursière des deux bourses régionales à jusqu’à présent été peu favorable aux petites sociétés à fort poten- tiel de croissance et qu’il n’y a par exemple pour l’heure pas de segment réservé aux PME. Un comble quand on sait que ces dernières constituent une propor- tion écrasante du tissu entrepre- neurial des communautés écono- miques régionales de l’UEMOA et de la CEMAC. Une rigidité que cherchent à éviter nombre d’autres places boursières du continent, notamment dans les pays anglophones (Kenya, Tanzanie, Ghana, Nigeria, Afrique du Sud), en mettant en place des dispositifs allégés d’admission à la côte pour les petites et moyennes entreprises. L’origine du blocage serait-elle alors d’ordre culturel ? L’explication par le prisme de la culture devrait toujours être envisagé avec circonspection, mais c’est un fait que nombre d’acteurs du monde de la Finance, familiers des deux aires linguistiques, mentionnent sou- vent ce point. En un mot comme en mille, épargnants tout autant que chefs d’entreprise des pays francophones envisagent encore trop souvent la bourse comme un choix subsidiaire. Blocages politiques S ans parler des difficultés poli- tiques, qui ont parfois profondé- ment affecté le bon fonctionne- ment des bourses régionales. Dans l’UEMOA d’abord, où la BRVM d’Abidjan aura souffert pendant près d’une décennie du contre- coup de la crise ivoirienne, la locomotive économique de l’Union (1/3 du PIB de la commu- nauté). Dans la zone CEMAC ensuite, où les bisbilles inces- santes entre le Cameroun, déjà bénéficiaire d’une bourse des valeurs à Douala, et le Gabon, siège de la BVMAC, n’a cessé d’empoisonner le dossier de la bourse régionale. Résultat : la Bourse des valeurs mobilières d’Afrique centrale vivote toujours depuis son lancement, car le Cameroun ne se résout pas à fusionner le Douala Stock Exchange avec son homologue de Libreville. Une querelle de clo- cher très mal vue des acteurs de la scène financière régionale, et qui contribue plus que tout à faire de la BVMAC une coquille vide

Un avenir à écrire

On l’aura bien compris, la brève histoire des bourses régionales de la zone CFA a souvent été dif- ficile et peu glorieuse. Avec la reprise de l’activité économique en Côte d’Ivoire, la Bourse d’Abidjan a repris des couleurs : les volumes de transactions entre 2011 et 2013 ont plus que doublé et l’indice BRVM Composite s’est apprécié de près de 25% depuis le début de l’année. De même, la direction de la BRVM, qui dispose depuis peu d’un nou- veau système de cotation en continu, a annoncé que 9 nou- velles entreprises rejoindraient prochainement la cote et qu’un compartiment dédié aux PME serait lancé courant 2014. Des déclarations à prendre au condi- tionnel et à confirmer dans les faits, mais qui traduisent en tous les cas un changement de pers- pective bienvenu et ouvrent de nouvelles possibilités. De quoi peut-être enfin susciter l’intérêt d’un public plus large et attirer plus d’investissements étrangers. Quant à la BVMAC, elle a fina- lement réussi, après bien des remous et malgré le boycott assumé de la Commission des Marchés financiers du Cameroun, l’introduction en bourse de l’entreprise agroali- mentaire Siat Gabon. Une vic- toire à la Pyrrhus, mais une vic- toire quand même. Reste à trans- former définitivement l’essai et à capitaliser sur la durée.

FINANCIALAFRIK.COM

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