Les indicateurs infra-annuels d’activité suggèrent que la croissance du PIB du Sénégal pourrait être d’environ 4 % en 2013, le Fonds monétaire international (FMI) s’attendant, lui, à un taux de croissance de 4,6 % pour l’année suivante, en 2014.
Une mission du FMI dirigée par Hervé Joly, son chef de mission pour le Sénégal, a séjourné à Dakar du 4 au 17 septembre 2013 pour effectuer la sixième revue de l’accord triennal au titre de l’Instrument de soutien à la politique économique (ISPE) approuvé en décembre 2010, indique un communiqué transmis à l’APS.
A Dakar, les membres de la mission ont rencontré le président de la République, les ministres chargés de l’Economie, des Finances, du Budget et de l’Energie, le président et des membres de l’Assemblée nationale, ainsi que des représentants de la BCEAO, d’autres hauts responsables de l’État et les représentants du secteur privé, de la société civile, et des partenaires au développement.
‘’Les développements macroéconomiques récents ont été globalement en ligne avec les projections du programme. Les indicateurs infra-annuels d’activité suggèrent que la croissance du PIB pourrait être d’environ 4 % en 2013, après 3,5% en 2012’’, souligne la déclaration rendue publique à la fin de cette mission.
Elle note que l’inflation ‘’a été très modérée jusqu’à présent en 2013, avec une hausse des prix à la consommation inférieure à 1 % en glissement annuel’’. Elle ajoute que les échanges commerciaux ‘’se sont traduits par une légère réduction du déficit commercial en 2013, à la faveur d’une progression rapide des exportations et d’une hausse modeste des importations’’.
Le communiqué indique qu’un environnement international moins défavorable, l’amélioration de la situation sociopolitique dans la sous-région et la bonne pluviométrie enregistrée jusqu’à présent ‘’devraient constituer un contexte plus propice à la croissance du PIB, qui s’établirait à 4.6 % en 2014’’.
‘’Cette accélération de l’activité serait également soutenue par les investissements d’infrastructures et l’activité d’extraction minière. L’inflation resterait modérée à environ 2 %’’, souligne la même source.
‘’La mise en oeuvre du programme a progressé, mais plus lentement qu’escompté. Tous les critères d’évaluation quantitatifs et objectifs indicatifs du programme à la mi-2013 ont été respectés, y compris la cible de déficit budgétaire en dépit de moins-values de recettes importantes’’.
La mission relève que ‘’le secteur de l’électricité continue par ailleurs à générer des manques à gagner importants, limitant la capacité du gouvernement à financer des dépenses prioritaires pouvant contribuer notamment à une croissance plus forte, soutenue et créatrice d’emplois’’.
Elle indique aussi que la mise en oeuvre des réformes ‘’a, en revanche, pris du retard au cours des derniers mois, et de nombreux repères structurels du programme restent à mettre en œuvre’’
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A Dakar, les discussions entre les autorités et la mission ont porté sur les perspectives budgétaires pour 2013 et 2014 et l’accélération des réformes, qui est l’un des principaux objectifs du nouveau gouvernement, selon le FMI.
‘’Les perspectives budgétaires ont été affectées au cours des derniers mois par les moins-values fiscales’’, notent les responsables du Fonds, soulignant que ‘’le ralentissement des réformes, par exemple dans le secteur de l’énergie ou dans le domaine de la réforme de l’Etat, implique aussi des pressions supplémentaires sur les dépenses en 2014 et sur le moyen terme’’.
‘’Ces développements, ajoutent-ils, compliquent l’atteinte de l’objectif de réduction du déficit budgétaire à 4,6 % du PIB en 2014, mais aussi affectent la composition et l’efficacité de la dépense publique’’.
La mission a encore ‘’réitéré sa préoccupation par rapport à la situation du secteur énergétique, qui constitue un lourd fardeau pour les finances publiques (plus de 2 % du PIB par an) et un frein important à la compétitivité et la croissance de l’économie’’.
Le communiqué annonce qu’à la demande des autorités sénégalaises, les discussions sur la 6ème revue de l’ISPE se poursuivront dans les prochaines semaines, afin de laisser le temps au nouveau gouvernement de préciser ses nouvelles priorités.
APS