La Russie a admis mardi avoir pulvérisé un de ses satellites en orbite au cours d’un tir d’essai, tout en jugeant « hypocrites » les déclarations de Washington qui l’accuse d’avoir mis en danger l’équipage de la Station spatiale internationale (ISS). Selon les Etats-Unis, cela a généré un « nuage » de débris potentiellement dangereux pour l’ISS et une foule de satellites.
Nos confrères de RTL France ont interrogé l’astronaute français Thomas Pesquet. Selon lui, ce genre d’événements n’arrivent pas souvent mais « créent des complications pour tout le monde« .
Quand la probabilité qu’un débris approche à moins de cinq ou dix kilomètres de la station, on lance les procédures de protection
L’astronaute relativise cependant la dangerosité des débris du satellite pour l’ISS et rappelle les mesures de sécurité. « Tous ces débris sont suivis au radar depuis le sol. On prend énormément de précautions. Ce avec quoi on travaille, c’est des probabilités. Quand la probabilité qu’un débris approche à moins de cinq ou dix kilomètres de la station, on lance les procédures de protection parce qu’on veut une sécurité maximum. Donc dix kilomètres, il y a quand même la place. On ne parle pas d’un nuage de débris qui a frôlé l’ISS« , indique Thomas Pesquet.
« On a normalement des accords entre les agences et des règles, même si elles sont non-écrites, qui font en sorte qu’on essaie de ne pas faire proliférer ce genre de débris en orbite, parce qu’au final c’est tout le monde qui en pâtit« , précise encore l’astronaute.
Un risque pour l’activité dans l’espace?
A terme, les débris peuvent-ils représenter un danger pour les activités dans l’espace ou pour les populations sur Terre? « Il y a de plus en plus de débris parce qu’il y a de plus en plus d’activité. Mais maintenant on fait les choses de manière plus vertueuse. Maintenant en concevant des missions spatiales depuis le début, on pense à la fin de mission. On pense qu’il va falloir désorbiter les satellites en fin de vie. On ne peut pas les laisser éternellement sur des orbites poubelles. On essaie de faire rentrer nos débris dans l’atmosphère, ce qui va les faire brûler, ils ne toucheront jamais le sol donc ce n’est pas spécialement dangereux pour la population« , explique Thomas Pesquet.
Malgré les tensions actuelles, l’astronaute se veut optimiste. « Je pense qu’on arrive un peu au pic de ce problème de prise de conscience qu’on a depuis quelques années. Maintenant on en produit quand même énormément moins. Je pense que ça va diminuer avec les années qui viennent et qu’on va arriver à avoir ce programme sous contrôle« .