vendredi, avril 19, 2024

Dans le Cher, Macron en « immersion » dans la France du quotidien

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Des commerces de Vierzon à un atelier de réinsertion à Bourges, Emmanuel Macron est retourné mardi au contact des Français pour discuter de leurs tracas quotidiens, en démentant être entré en campagne comme l’en accusent ses opposants.

Après une matinée passée à échanger avec des habitants, le chef de l’Etat a dit sentir que la 5e vague de Covid-19 mettait « un coup au moral » des Français qui « sont hyper résistants » mais « moins positifs qu’il y a deux mois ».

M. Macron va rester éloigné de l’Elysée jusqu’à mercredi soir, le temps d’une « immersion », selon son entourage, dans le Cher et l’Allier, deux départements ruraux du centre de la France qui avaient peu voté pour lui en 2017.

Masque sur le nez, il l’a commencée dans la rue principale de Vierzon, 25.000 habitants, où il a été interpellé par les commerçants et quelques habitants, retenus derrière des barrières, sur leurs inquiétudes face à la crise sanitaire, aux problèmes sociaux de la région ou aux difficultés de hôpital local.

En réponse, il exprime à chacun sa compréhension tout en mettant en avant des mesures prises depuis le début du quinquennat sur tous ces dossiers.

Ainsi, lorsqu’un ex-agent d’entretien se plaint de ne percevoir que 800 euros de retraite, Emmanuel Macron cite la « revalorisation » du minimum vieillesse.

Et à un journaliste qui lui demande s’il ne fait pas ainsi campagne, il répond par la négative: « Je me déplace depuis quatre ans et demi, parfois pour le meilleur, parfois pour le pire ».

Et il ajoute un peu plus tard: « les gens ne sont pas du tout dedans (dans la campagne), ils sont dans le sanitaire, dans l’économique, ça me frappe ».

Cherchant depuis plusieurs mois à se présenter comme président de « l’unité », il tente d’éviter toute polémique. Ainsi, lorsqu’un passant se déclare « pour (Eric) Zemmour », il plaide pour « prendre de la hauteur » car « notre pays a besoin d’ambition et de bienveillance », mais aussi de « calme ».

A un patron de discothèque qui lui lance: « C’est encore nous que vous fermez » après la décision prise lundi de mettre leurs établissements en veille pendant quatre semaines, il « s’engage » à les rouvrir « au plus vite ». « Il ne faut pas croire qu’on vous stigmatise », lui assure-t-il.

– Conseil des ministres en visio –

Après Vierzon, Emmanuel Macron s’est arrêté pour déjeuner au relais routier de Bourges. Dans l’après-midi, il a d’abord rencontré des auxiliaires de vie sociale de cette ville.

« On n’est pas assez rémunérées » et « on a beaucoup de frais annexes » qui tendent à augmenter, comme le carburant, se lamente l’une d’elles. Au président, qui prend des notes, elle raconte son travail solitaire, et de ce fait risqué.

« Il faudrait revaloriser les indemnités kilométriques mais il faut que le gouvernement travaille avec les départements », qui versent ces indemnités, répond Emmanuel Macron.

Le chef de l’Etat s’est ensuite rendu dans un atelier textile de réinsertion, discutant avec des demandeurs d’asile afghan, kazakh, vénézuélien ou colombien.

Il présidera mercredi le Conseil des ministres en visio-conférence depuis Moulins, dans l’Allier, alors que le gouvernement sera réuni à l’Elysée.

Puis, à Vichy, il fera le point des projets de la ville soutenus par l’Etat et échangera avec une cinquantaine d’associations locales pour marquer « les 120 ans de la loi sur la liberté d’association ».

L’étape sera particulièrement suivie, le nom de la sous-préfecture de l’Allier faisant encore écho au régime de Pétain qui gouverna la France entre juillet 1940 et août 1944. Selon les médias locaux, Emmanuel Macron pourrait se recueillir devant une stèle en l’honneur des juifs déportés.

Cette période de la Seconde Guerre mondiale a récemment resurgi lorsqu’ Eric Zemmour, avant d’officialiser sa candidature à la présidentielle, a suscité un tollé en affirmant que le maréchal Pétain avait contribué à sauver des juifs français.

Avec ce déplacement, encadré par deux séquences internationales, le président cherche à ne pas se laisser distancer par les candidats déclarés à la présidentielle, désormais tous en mouvement depuis le choix de Valérie Pécresse pour représenter Les Républicains.

Dans un sondage Elabe pour BMFTV et L’Express publié mardi, Emmanuel Macron devance la candidate LR au premier tour, avec 23% des intentions de votes contre 20%, mais il est donné battu par Valérie Pécresse au second tour, par 52% contre 48%.

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