vendredi, avril 19, 2024

Grincement de dents dans les rangs de la Police après les dernières nominations de Macky

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La Police sénégalaise est furieuse. La raison ? Les dernières nominations opérées par le président de la République, au sein de la Police nationale, suscitent l’ire d’une bonne frange des limiers. Ils déplorent une prééminence du copinage sur le mérite, derrière les choix présidentiels.

Le dernier remaniement décidé par le président de la République, au sein de la Police nationale, est, comme qui dirait, une pilule amère, difficile à avaler pour plusieurs cadres de la police. Bon nombre de limiers contactés par ‘’EnQuête’’, fustigent certains choix du chef de l’Etat qui obéissent, selon eux, plus à une logique de copinage qu’à la sanction du mérite. D’ailleurs, depuis les dernières nominations, on note, dans les rangs de la police, une levée de boucliers. Au banc des accusés, la Direction générale de la police nationale (Dgpn) accusée de faire des choix partisans.

Beaucoup de hauts cadres de la police fustigent, en effet, la nomination récente du commissaire Bara Sangharé à la tête de la Sûreté urbaine (Su) du commissariat central de Dakar. Selon les informations glanées par ‘’EnQuête’’, le nouveau patron de la Sûreté urbaine vient à peine d’être titularisé commissaire, parce que sorti de la 44e promotion de l’Ecole nationale de police et de la formation permanente. A la sortie de promo, poursuivent nos interlocuteurs, chaque commissaire est noté et, à la fin, s’il a une bonne moyenne, il est titularisé dans le corps des commissaires de police par l’autorité compétente, à savoir le président de la République.

‘’Bara Sangharé, qui est nommé à la tête de la Su, a été stagiaire, il y a juste quelques mois. Ce qui veut dire qu’il va trouver au sein de la Su des chefs de division qui sont plus gradés que lui. Il va donc devoir commander des commissaires de police plus gradés et plus expérimentés que lui. Pour certains, ils sont issus de la 42e et de la 43e promotion. Pour une cohérence, il va falloir les faire partir pour les beaux yeux de Bara’’, persifle un haut cadre de la police contacté hier par ‘’EnQuête’’.

Selon notre interlocuteur, il est évident que Bara Sangharé va chapoter des commissaires d’arrondissements de Rufisque, Point E, Parcelles-Assainies, Dieuppeul, Jaxaay, plus anciens que lui. ‘’Etant donné que la Su coordonne toute l’activité judiciaire des commissariats d’arrondissement de Dakar, je me demande comment il va établir les tableaux de permanence et leur donner des ordres. Cela va être compliqué et très inconfortable pour lui. On devrait tenir compte de ça. Bara va être confronté à ces problèmes-là. Non seulement il vient d’être titulaire, mais il va trouver au sein de la Su et des commissariats d’arrondissement des gens plus gradés que lui à qui il doit désormais donner des ordres. Ce n’est pas possible’’, fulmine notre interlocuteur qui relève d’ailleurs que les grincements de dents gagnent du terrain au sein de la corporation.  ‘’Qu’est-ce qui nous arrive et pourquoi cela nous arrive-t-il maintenant ? Qu’est-ce qui se passe ? Les règles les plus élémentaires de la Police nationale, en matière de commandement, sont foulées aux pieds. On voit maintenant qu’on place ses amis au détriment de la compétence, du professionnalisme, des règles de bon fonctionnement et de l’orthodoxie en matière de commandement. Ça râle dans les rangs et cela risque de péter’’, soutient-t-il furax.

‘’L’actuel Dgpn a fait un an pour trouver un adjoint’’

Selon bon nombre de limiers, cette situation qui frise le népotisme ne date pas d’aujourd’hui. Elle a commencé depuis les premières nominations avec les directeurs sur proposition du directeur général de la Police nationale. C’est le cas du commissaire divisionnaire Djibril Camara qui est nommé à la tête de la Police des étrangers et des titres de voyage. Le commissaire central de Thiès est plus ancien que lui dans le grade des commissaires divisionnaires. Idem pour le nouveau boss de la Dic, le commissaire Aliou Ba qui, selon certains policiers, n’a pas le profil de l’emploi pour gérer un poste aussi stratégique. Etant donné qu’il a accédé au grade de commissaire en 2015, il est soutenu qu’il n’a aucune ancienneté dans le grade pour occuper ce poste.

‘’Le commissaire de Tambacounda ainsi que d’autres sont plus anciens que lui. Sur le plan professionnel, compétence et moralité, il n’a rien a reproché à ces gens-là. Sa nomination obéit plus à un copinage qu’à autre chose. Ce sont toutes ces raisons qui ont fait que l’actuel Dgpn a fait un an pour trouver un adjoint. Personne ne voulait travailler avec lui. Son actuel adjoint, on lui a tordu le bras pour qu’il vienne occuper le poste de Dga’’, déclame un autre limier approché par ‘’EnQuête’’.

D’après lui, c’est la même situation qui est constatée avec le commandant de la circulation de Dakar qui est sorti de l’école il y a moins de 4 ans. Les commissaires de Guédiawaye et de Rufisque sont plus anciens que lui, car étant des capitaines. ‘’Ces deux pouvaient valablement occuper ces postes, car ils répondent aux normes. Ils le devancent sur plusieurs aspects. A la place, c’est un lieutenant. Alors que ces capitaines sont là. Que des aberrations ! Abdoulaye Diop, quand il occupait la Dsp, il était colonel. Il a été remplacé à ce poste par un commissaire de police. Et là, c’est un capitaine qui le gère. Comme si on avait une pénurie de commissaires valables, professionnellement outillés. Ce n’est pas le cas, mais il faut être poulain ou copain du boss pour être nommé’’, se désole notre interlocuteur.

EnQuête

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