samedi, avril 20, 2024

Groupe consultatif de Paris, une phase très sombre de l’histoire financière du Sénégal

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Le financement de la deuxième phase du Plan Sénégal émergeant (PSE) au Groupe consultatif de Paris est une phase très sombre de l’histoire financière du Sénégal. C’est ce qu’a dénoncé Malick Gakou alors que Macky Sall y a recueilli une promesse de financement de près de 8 000 milliards de Cfa.

Après Karim Wade et Mamadou Lamine Diallo, Malick Gakou, un autre candidat à la présidentielle de février 2019, pourfend le deuxième Groupe consultatif de Paris, avec les promesses de financement évaluées à 7 700 milliards de francs Cfa. Economiste, le leader du Grand parti, dans un texte intitulé : Une ombre de lumière, soutient que cette réunion marque une phase «très sombre» de l’histoire financière du Sénégal en matière de gestion budgétaire et de viabilité des finances publiques. «Aussi, il est à dénoncer avec véhémence les modalités et schémas de financements proposés qui ne respectent pas les conditions optimales de coûts et de risques sur le marché», dit-il, ajoutant qu’un regard rétrospectif sur la mise en œuvre de la 1ère phase du PAP montre de «graves défaillances» techniques et budgétaires.

Il affirme que la première phase du Plan d’actions prioritaires (Pap) (2014-2018) révèle un montant 9 685,6 milliards de FCfa annoncé, mais à l’arrivée, le financement acquis a été évalué à 5 737,6 milliards de FCfa avec un taux faible d’exécution qui s’est situé à 32,82 %. Du côté des Ptf, les financements programmés et non exécutés se situent à 375,446 milliards de francs, selon lui. Par ailleurs, Malick Gakou trouve «déplorable et inquiétant» l’absence totale du financement privé dans les projets PPP. D’après lui, sur les 1 111 milliards qui étaient attendus du secteur privé, aucun financement n’a été réellement obtenu. Ce qui prouve à suffisance le «manque de sérieux» des projets et programmes déclinés dans le Pse.

D’autre part, le candidat du Grand parti affirme que cette deuxième va accélérer la spirale d’endettement du Sénégal. «Le stock de la dette publique s’est établi en 2017 à 6 010,5 milliards (dont 4 664,5 milliards de dette extérieure et 1 346 milliards de dette intérieure) contre 4 112,9 milliards en 2014, soit une hausse de 46,1 %. Le service de la dette extérieure qui était de 106,5 milliards en 2014 soit 19,3 % du total service de la dette est passé à 229,5 milliards en 2017 soit 31,7 % du total service de la dette de l’Etat du Sénégal. Ajouté aux échéanciers contractuels sur les projets en cours (Diamniadio, Ter, Brt, etc.), le financement attendu de la réunion du Groupe consultatif de Paris va inéluctablement porter le niveau d’endettement du Sénégal à un taux supérieur à 70 %», dénonce-t-il, ajoutant que cette spirale de la dette financière constitue une réelle menace sur l’équilibre de nos finances publiques, amoindrit l’espace budgétaire et crée un climat d’incertitude face à l’avenir des générations à venir.

A l’en croire, cette situation est d’autant plus alarmante que le niveau d’endettement du Sénégal dépasse de loin les niveaux observés dans les pays tels que le Mali (35,2 %), la Côte d’Ivoire (33 %), le Burkina Faso (32 %).

En définitive, Malick Gakou soutient que la deuxième phase du Pse ne permettra pas d’atteindre une croissance inclusive. Car selon lui, les études de préfaisabilité et de faisabilité financières des projets et programmes du PAP 2 n’ont pas été rigoureusement menées. Ensuite, le PAP 2 n’est pas résolument orienté vers un développement du capital humain (éducation, formation et santé), la viabilité de l’entreprise nationale, la relance de l’économie rurale, l’approfondissement du secteur financier afin d’assurer une bonne prise en compte des problèmes de financement et, d’une manière générale du renforcement de la compétitivité de l’économie nationale.

En outre, il souligne que les objectifs du financement de la deuxième phase du Pse ont été uniquement déterminés sous la forte influence des dates de l’agenda politique sans tenir compte des contraintes inhérentes à la préparation et à la mise en œuvre des projets d’investissement et des délais d’impact de la réalisation de ces projets sur la croissance et le comportement adéquat de l’économie.

Malick Gakou indique que notre économie est marquée depuis sept ans par une évolution «très faible» de son taux de croissance et qui reste plombée par l’insuffisance des investissements nécessaires au renforcement de la productivité et un niveau de compétitivité de notre production nationale qui est incapable de porter le flambeau de la croissance. Et d’après les prévisions disponibles sur la période 2019-2023, le taux de croissance devrait ressortir en moyenne à 8,9 % qui sont déjà en dessous des taux à deux chiffres qui ont été annoncés à l’entame du Pse 1.

«Nul doute que le Pse 2 arrivera aux mêmes résultats. Les mêmes causes vont produire les mêmes effets avec une accélération dynamique de la pauvreté et de la précarité des ménages. Aussi, je continue à penser que le niveau de croissance attendu de la deuxième phase du Pse, 2019-2023 (8 %) ne permettra pas d’avoir un décollage permettant d’engranger des progrès dans le domaine du développement humain», dit-il encore, avant de conclure : «Le taux de croissance moyen attendu est estimé voisin du croît démographique, ce qui signifie que la création de richesse va rester très insuffisante pour inverser durablement l’approfondissement de la pauvreté, notamment au sein de l’économie rurale dont la contribution à la formation du Pib n’a cessé de se dégrader sous l’influence des contraintes lourdes qui ont continué de peser sur notre agriculture».

WalfQuotidien  

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