vendredi, août 8, 2025

CHERIF L. AIDARA: « Ce sont les gambiens qui souhaitent l’intervention sénégalaise »

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Au lendemain du blocage démocratique en Gambie, de la visite du Président de la République en France et de la crise diplomatique entre l’Israël et le Sénégal,  Chérif Léheib Aidara, président du Mouvement Citoyen Bamtarré-Sénégal passe en revue, dans cet entretien, les stratégies et rapports  de la politique internationale du sénégal. Il est également revenu sur les enjeux  actuels et futurs de son mouvement.Entré en politique en 1998 à l’Alliance des Forces de Progrès (afp) comme membre fondateur  du parti. Monsieur Aidara a passé dix-sept ans dans la politique. Il s’est fait une expérience sur les questions de politiques nationales et internationales.Entretien avec casactu

Êtes-vous favorable à  une intervention du Sénégal en Gambie ?

La question de la Gambie est très préoccupante pour la communauté internationale mais aussi particulièrement pour le Sénégal et pour les gambiens eux-mêmes. Nous pensons que la position du Sénégal est à saluer et à soutenir.  Nous sommes totalement en phase avec la position du gouvernement du Sénégal. Nous pensons que si le dialogue n’arriva pas à raisonner Yaya Jammeh, alors, la diplomatie sous régionale à savoir la CEDEAO, l’union africaine et la communauté internationale, doivent en tirer les conséquences et prendre ses responsabilités.

Comment aider la Gambie à sortir de cette impasse ?

La dictature doit finir et  elle doit être remplacée par un régime démocratique. Nous devons aider la Gambie à avoir des institutions fortes et un état fort. Je pense que cela est possible. Par conséquent le Sénégal est dans une position que nous saluons et nous soutenons.

Etes-vous d’accord que le Sénégal prenne le commandement des opérations militaires en Gambie ?

Dans ce genre d’opérations, la proximité est importante. Le Sénégal, de par sa proximité, maitrise mieux le dossier gambien, grâce à sa position géostratégique mais aussi à son effectif. Je pense que le Sénégal est mieux placé d’ailleurs pour diriger les opérations.

Mais certains estiment que c’est aussi sensible que risqué pour le Sénégal ?

Prendre le commandement n’est pas synonyme d’opposition à un pays. Ce n’est pas être contre un pays ni un peuple mais c’est pour l’instauration d’une démocratie. Je pense que cela a été salutaire à travers le monde. Et tenez-vous bien sur les deux millions de gambiens il y a au moins un million huit-cent-mille qui jugent que Yaya Jammeh doit partir. Donc le Sénégal est dans une bonne position.

L’intervention sénégalaise ne risque-t-elle pas d’attiser la rébellion en Casamance ?

Non. Les gens ont oublié l’histoire. Il y a le cas Koucoye Samba Sagna ici. Quand le Sénégal a dirigé les opérations contre ce coup d’état il n y a pas eu de conséquences néfaste pour notre pays. Mieux, il y a aussi l’opération Fodé Kaba Doumbia. Je pense que cette opération-là a prouvé que le Sénégal a une armée forte et responsable. Nous avons aussi le cas de la Guinée Bissau pendant les événements de 1998 à 2000 où le Sénégal avait envoyé un contingent pour  faire libérer ce pays-là.  Je pense que les exemples ne finissent pas.

Le Sénégal peut s’en sortir à votre avis donc ?

Oui. Les sénégalais sont déjà habitués à ce genre d’opérations. Et, ou on accepte d’encourager le désordre au niveau international ou on installe l’ordre républicain dans un pays frère et ami… Le Sénégal est à l’aise pour faire cette intervention parce que ce sont les gambiens qui souhaitent l’intervention sénégalaise. Je pense que notre pays est bien placé pour faire le travail qui, à coup sûr, peut avoir des conséquences mais pas s désastreuses comme le craint une certaine opinion. Yaya Jammeh n’a pas cette armée qui peut résister en deux jours face au Sénégal.

Que pensez-vous de la visite de Maky Sall en France ?

Le Sénégal a une grande diplomatie. Depuis vingt-cinq ans on n’a pas eu de visite d’état en France. Ça veut dire que la première alternance n’a pas connue de visite d’état. Le président a installé, dés son arrivée, une diplomatie de développement. Il y a eu beaucoup d’accords qui ont été signés. Au minimum sept. Le président a eu à rencontrer de l’ensemble des institutions de la France.

Quelles retombées peut-on retenir de cette visite ?

Cette visite a permis de renforcer d’avantage les liens d’amitiés entre nos deux pays, unis par des rapports très forts datant  de longtemps. La démocratie de notre pays est en marche en atteste la marche de manko wattu Sénégal à Paris.

Où en est la situation de Bamtare Sénégal ?

Au niveau de la Casamance naturelle, Bamtarre a une place de choix. Au début, on avait pensé qu’il fallait limiter nos ambitions à la commune et au département de Kolda. Mais on s’est retrouvé effectivement que le label Bamtaré était exportable partout dans la Casamance naturelle et partout au Sénégal. Bamtaré existe même à Dakar, à l’université nous avons 250 étudiants avec chacun sa carte de membre et nous avons vendu à ce jour plus de vingt-mille cartes de membre. Tout ça démontre la vitalité de Bamtaré si nous nous fondons sur ces facteurs.

Comment marche le parti à l’interne ?

Le comité directeur s’est tenu le 18 décembre pour voir à quel niveau on se situe par rapport au travail qui a été abattu. Les sections ont été visitées, des adhésions fortes ont été enregistrées, depuis des adjoints aux maires, des personnalités de la société civile, des syndicalistes, des groupements de femmes. Tout ceci contribue au renforcement de Bamtaré Sénégal qui est devenu aujourd’hui un mouvement citoyen et politique incontournable dans la région naturelle de la Casamance. Les élections vont bientôt arriver, et Bamtaré va jouer un rôle prépondérant dans le champ politique koldois et sénégalais.

Les élections approchent, quels sont vos objectifs ?

Notre ambition c’est de faire émerger la Casamance naturelle. Et c’est pourquoi  nous avons décidé d’ailleurs de soutenir le président de la république constatant que la plupart des projets étatiques de ce dernier en cours en  Casamance recoupent notre vision sur le plan économique et social.

Quelle analyse faites-vous sur la situation actuelle entre le Sénégal et Israël ?

Si aujourd’hui, on demandait aux sénégalais d’organiser un référendum (êtes-vous pour qu’Israël soit présent au Sénégal ?), la majorité dira non. Cela pourrait ressembler à une contradiction, selon lui, si le Sénégal n’avait pas fait ce qu’il a fait il y a trois jours. Depuis plus de trente ans, le Sénégal dirige le comité d’orientation pour la défense des intérêts de la Palestine. Et, si aujourd’hui, ce  même territoire palestinien est occupé illégalement et de force par l’état hébreux. Le devoir du Sénégal c’est de demander à la communauté internationale qu’Israël arrête la colonisation.

Israël a rappelé son ambassadeur, quelles peuvent-être les conséquences ?

Je dis qu’il n’y aura aucune conséquence sur le plan économique, social et politique. Si on demandait aux sénégalais de continuer la coopération  avec Israël la majorité dira non à commencer par moi-même. Nous saluons la décision du président Macky et sa position est la meilleure.

Source: casactu.com

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