Au lendemain du naufrage du bateau Le Joola, le 26 septembre 2002, qui avait fait 1918 morts et 64 rescapés, l’ancien président du Sénégal, Abdoulaye Wade, avait appelé les Sénégalais à une introspection. Onze (11) ans après ce drame, l’Association nationale des familles des victimes et rescapés du naufrage du Joola (Anfr Joola) fait l’état des lieux.
«Paix et introspection», tel est le thème retenu pour commémorer le 11e anniversaire du naufrage du bateau le Joola du 26 septembre 2002. «Il est important de s’arrêter un instant, après une décennie, de voir ce qui est à l’origine de ce naufrage. De voir ce que les gens ont appris de ce naufrage», campe le président de l’Association nationale des familles des victimes et rescapés du naufrage du Joola (Anfr-Joola), Moussa Cissokho. Concernant le comportement des sénégalais, le président de l’Anfr Joola note une indiscipline à tout point de vue. Il estime qu’il est important d’alerter les consciences, «pour que les Sénégalais adoptent un nouveau type de comportement qui irait dans le sens de s’éloigner de tout ce qui pourrait mettre en danger la vie de l’homme». Il rappelle par ailleurs qu’il faut alerter les consciences pour montrer que le naufrage doit beaucoup apprendre aux Sénégalais et à tout le monde. Avant d’ajouter qu’ils sont retournés à leurs vieilles habitudes, un mois après le naufrage du bateau Le Joola. Une observation que les citoyens sénégalais eux ont constaté.
Laisser-aller
Au volant de sa voiture, ce chauffeur de car rapide confirme qu’il a commencé à faire de la surcharge, trois semaines après le naufrage. «Ce sont les clients eux-mêmes qui provoque cette surcharge. Si on leur dit que c’est plein, ils disent que ce n’est pas grave, donc on est obligé de faire avec», confie ce chauffeur de 67 ans. Trouvé en train de remplir sa gourde d’eau, Ousmane Fall, la quarantaine, teint noir informe, tout en sueur, que chaque jour, il y a un Joola en l’air. «C’est le Sénégal tout entier qui est exposé au danger, du fait que chacun fait ce qui lui plait. Dans les cars comme dans les salles d’attente, le constat est le même». Pas loin de lui, Moussa déclare que boire l’eau de puits est un risque, surtout en ces temps de pénurie d’eau. «On utilise tous les moyens pour avoir de l’eau, sans se soucier de l’hygiène et cela peut être la cause de maladies», renchérit-il. Ramatoulaye, un seau d’eau sur la tête, est d’avis qu’avoir eu à chercher de l’eau depuis plus de 10 jours, peut pousser la population à des actes désespérés.
Aïssatou Doucouré NDIAYE
L’Archidiocèse de Dakar participe aux cérémonies commémoratives
L’Archidiocèse de Dakar prendra part aux différentes célébrations commémoratives qui seront organisées au Sénégal, à l’occasion du 11ème anniversaire du naufrage du bateau «Le Joola». Gardant en mémoire la consigne de son Eminence le cardinal Théodore Adrien Sarr de ne jamais oublier cette tragédie, le vicaire épiscopal a cru devoir «nous rappeler notre devoir de mémoire et de prière pour le salut de tous ces frères et sœurs disparus». L’Abbé Joseph Touré de poursuivre : «Qu’ils reposent tous dans la paix du Seigneur. Cette année, pour marquer l’anniversaire, nous vous proposons la formule simple de la célébration qui est de mise tous les deux ans. Cette simplicité ne doit rien enlever à la ferveur digne d’un si grand événement à la dimension internationale». C’est ainsi qu’il est prévu, ce jeudi, dans la communion, de prier aux intentions des naufragés dans toutes les paroisses à la célébration eucharistique du jour. Au cimetière Saint-Lazare de Béthanie, il est prévu une journée de prière et de recueillement, de 7H30 à 18H. Au Cimetière des naufragés à Mbao, il est envisagé, en partenariat avec le collectif des familles des victimes du naufrage, une prière interreligieuse, à partir de 10H et à 16H45. Quant à la cérémonie officielle, avec dépôt de gerbe, en mémoire des victimes du naufrage, elle aura lieu à la Place du Souvenir.
Safiétou DIOP