Les populations de 27 villages polarisés par Diambanouta dans le nouveau département de Médina Yoro Foula sont très remontées contre les pouvoirs publics du fait du nouveau découpage administratif. Elles ont non seulement boycotté les élections locales, mais aussi boudé la Goana. Elles disent continuer à tourner le dos aux programmes de l’Etat tant que celui-ci n’aura pas revu sa copie par rapport à ce découpage qui leur aurait profondément porté préjudice.
La fronde continue dans les 27 villages polarisés par Diambanouta dans le département de Médina Yoro Foula. Les populations de cette contrée se disent lésées par le nouveau découpage administratif érigeant Koulinto et Bignarabé en communautés rurales, en lieu et place de Diambanouta. Comme argumentaire, à travers une déclaration qui nous est parvenue, elles évoquent la position de Bignarabé, « située à seulement six kilomètres de Kolda ». Pour ce qui est de Koulinto, « c’est sa population avec seulement quatre concessions et l’inexistence de la moindre infrastructure sociale de base qui pose problème », lit-on dans le document.
A Diambanouta et environs, l’intime conviction des habitants est que « si l’on veut réellement rapprocher l’administration des administrés et leur faciliter certaines choses, Diambanouta est le mieux placé. Nous sommes mieux loti aussi bien sur le plan géographique et en termes d’infrastructures. Et nous invitons ceux qui pouvaient douter de cette situation à venir sur le terrain procéder au constat », ajoute les signataires de ce texte.
Les populations soutiendront faire des pieds et des mains pour que, dans les meilleurs délais, des correctifs puissent être apportés, mais sans aucune suite favorable. C’est pourquoi, pour manifester leur colère à la face du monde, et en tant que militants du Pds, elles ont purement et simplement décidé à l’unanimité de ne point voter au cours des élections locales. Leurs 2704 cartes sont effectivement compilées et gardées quelque part. Elles comptent garder la même attitude pour les échéances à venir.
Mieux, les habitants de ces 27 villages ont aussi boudé le riz envoyé récemment dans les deux nouveaux chefs lieu de communauté rurale que sont Koulinto et Bignarabé pour les besoins de la Goana 2. Ils entendent « tourner le dos aux différents programmes de l’Etat ».
Joint par nos services, leur porte-parole signifiera que « les pouvoirs publics n’ont pas fourni l’effort d’associer les communautés à ce découpage dont eux seuls maîtrisent les critères mis en avant. En tous cas, ils sont de nature à plomber le développement de cette partie du Fouladou où, pourtant, les populations ont aussi le droit de s’épanouir pleinement dans la plus grande cohésion sociale ». Une façon de mettre en exergue les petits problèmes qui commencent à faire surface entre les habitants de Koulinto, Bignarabé d’une part, et ceux des 27 autres villages répartis entre les deux communautés rurales.
C’est dire que partout, les complaintes sont les mêmes, le nouveau découpage administratif n’a pas fait que des heureux. Bien au contraire, il est devenu source de conflits entre des communautés qui jadis vivaient en parfaite harmonie et en paix. C’est le cas dans le Balantacounda tout comme à Marsassoum où la protestation avait fait plusieurs blessés par balles à l’issue d’affrontement avec les forces de l’ordre.