Mounass, est une jeune dame, la trentaine révolue, taille courte, noirceur d’ébène, avec des dents d’une blancheur éclatante. Mounass, une brave paysanne, n’aura pas la chance de goûter à sa nouvelle récolte de riz. Elle était à sa seconde grossesse, son aînée a 8 ans. Elle avait en charge un orphelin, fils de sa coépouse qui a perdu la vie le jour où elle a eu ce garçon de 4 ans. Mounass est mariée à Sossoutou, dans la commune de Bignaarabé, département de Médina Yéro Foulah, est décédée le 8 décembre dernier à l’aube au district sanitaire de Kolda. Cette jeune dame qui a suivi normalement ses consultations prénatales, selon son époux, est venue une semaine avant s’installer à Kolda commune pour attendre l’heureux événement.
Hélas ! Le jeudi 7 décembre dernier, sentant les premières contractions, elle fait le chemin à pied, avec une cousine, pour rallier la structure de santé. Discutant tranquillement jusqu’au district. Son mari, un paysan conseiller municipal de la localité, vient très vite les rejoindre. Vers 4h du matin, la sage-femme demande au mari d’aller acheter quelques médicaments pour évacuer son épouse vers l’hôpital régional. Laye jette un dernier regard sur une épouse qui, malgré la douleur, parvient à lui envoyer un sourire. Le dernier d’ailleurs. 5mns plus tard, il revient sur ses pas pour constater que Mounass a fermé les yeux pour toujours. Le bébé qui faisait mouvement dans le ventre s’est calmé. Elle va rejoindre, pour toujours, sa coépouse partie, elle, après avoir accouché. Laissant derrière elle des orphelins à bas âge et un époux inconsolable. Plongeant Sossoutou, ce village centenaire, dans la consternation.
Le même jour, dans la commune de Coumbacara, une autre jeune dame, mariée en avril dernier, a aussi perdu la vie avec sa grossesse, dans son Niampayo anonyme. Ainsi meurent les femmes dans cette partie sud du pays, en donnant la vie
Source : Sud Quotidien