Hadja Lahbib était la première responsable de l’UE à se rendre en Syrie depuis la chute du régime de Bachar al-Assad.
L’Union européenne va fournir une aide de 235 millions d’euros à la Syrie et aux pays voisins, a annoncé vendredi la commissaire européenne chargée de l’aide d’urgence, Hadja Lahbib, première responsable de l’UE à se rendre à Damas depuis la chute de Bachar al-Assad.
« Je viens ici pour annoncer un nouveau paquet d’aide humanitaire de 235 millions d’euros en Syrie et dans les pays voisins« , a déclaré la responsable européenne aux journalistes à l’issue de sa rencontre avec le nouveau dirigeant syrien, Ahmad al-Chareh. Cette rencontre, la première en Syrie d’un haut responsable de l’UE depuis la prise de pouvoir d’islamistes radicaux le 8 décembre, a eu lieu dans l’ancien palais présidentiel de Bachar al-Assad.
« Ce que j’ai entendu est vraiment encourageant, beaucoup de sagesse. Mais maintenant, nous avons besoin d’action » de la part des nouvelles autorités, a souligné Mme Lahbib, dans l’immense hall de marbre de ce palais, symbole des fastes de l’ancien régime.
« Nous attendons avec prudence de nouveaux développements » de la part des nouvelles autorités, a-t-elle expliqué. « Ce que nous voulons voir maintenant c’est le respect des droits humains, des droits des femmes« , a encore dit la commissaire belge, qui a aussi dans ses fonctions la défense de l’égalité entre les hommes et les femmes.
« Notre financement contribuera aux besoins de base tels que le logement, la nourriture, l’eau potable, l’assainissement, les soins de santé, l’éducation et les situations d’urgence« , a-t-elle expliqué.
Interrogée sur une éventuelle levée des sanctions internationales, réclamée avec insistance par le nouveau pouvoir à Damas, Mme Lahbib a promis que le sujet serait à l’ordre du jour du prochain conseil des ministres des Affaires étrangères de l’UE, à Bruxelles le 27 janvier. Plusieurs pays, dont l’Allemagne et la France, sont favorables à un assouplissement de ces sanctions, dont celles concernant le système bancaire et financier.
La responsable européenne a assuré qu’elle « rendrait compte » des ses entretiens au conseil, sans indiquer si elle préconiserait un assouplissement des sanctions. Mais, a-t-elle rappelé, les sanctions imposées après 2011 et le début de la guerre civile n’entravent pas la livraison de l’aide humanitaire en Syrie. « Nous ne sommes jamais partis« , a souligné la représentante de l’UE.
Le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk, avait demandé mercredi un assouplissement « urgent » des sanctions internationales, lors d’une visite à Damas. Une des actions attendues de la part du nouveau pouvoir syrien est aussi de garantir que l’aide humanitaire internationale parvienne à toutes les populations qui en ont besoin en Syrie, « quelle que soit leur religion ou leur histoire personnelle« , a souligné Mme Lahbib. Après plus d’une décennie de guerre, les besoins en Syrie sont énormes, a-t-elle insisté.
« Nous nous tenons aux côtés de tous les Syriens« , y compris ceux, très nombreux, de la diaspora, a ajouté la commissaire européenne. Elle devait quitter Damas en fin d’après-midi pour la Jordanie, où elle devrait se rendre auprès de réfugiés syriens du camp de Zaatari.