Le prix du kilogramme d’arachide pour la campagne de commercialisation 2024/2025 a été fixé à 305 F CFA, soit une hausse de 25 F par rapport à l’année précédente. Cette décision, officialisée en prélude au démarrage de la campagne prévu pour le 5 décembre prochain, suscite des réactions variées, notamment dans la région de Kolda, une zone clé de la production arachidière au Sénégal.
Une hausse appréciée mais insuffisante selon certains producteurs
Les producteurs de Kolda se disent globalement satisfaits de cette revalorisation, qui témoigne, selon eux, d’une volonté des autorités de mieux rémunérer leurs efforts. « C’est une avancée, mais ce n’est pas encore suffisant », souligne Mamadou Diallo, un agriculteur de la région. Certains espéraient un prix oscillant entre 400 et 500 F, jugeant ce niveau plus conforme aux coûts de production et à la rentabilité nécessaire pour motiver les agriculteurs à investir davantage.
Des défis structurels pour l’avenir
Au-delà de la question du prix, les producteurs appellent l’État à mettre en œuvre des politiques structurantes pour maximiser la production arachidière et, plus largement, renforcer l’agriculture sénégalaise. « L’objectif de souveraineté alimentaire ne peut être atteint que si les terres sont exploitées toute l’année, pas seulement pendant la saison des pluies », insiste M. Diawara, une cultivateur de la zone.
Parmi les suggestions émises figurent le développement des infrastructures d’irrigation, l’accès élargi aux intrants agricoles, et la facilitation des crédits pour les exploitants. « Si ces conditions sont réunies, nous pourrons non seulement couvrir nos besoins nationaux, mais aussi exporter davantage », ajoute un autre producteur.
Un enjeu stratégique pour le Sénégal
La campagne de commercialisation de l’arachide reste un moment crucial pour l’économie sénégalaise, compte tenu du rôle de cette culture dans la sécurité alimentaire et la balance commerciale du pays. En fixant le prix à 305 F, les autorités entendent envoyer un signal positif aux producteurs, tout en cherchant à préserver un équilibre économique pour les autres acteurs de la chaîne de valeur.
La réussite de cette campagne dépendra toutefois de la capacité à concilier les intérêts des producteurs, des industriels et de l’État. En attendant le démarrage officiel le 5 décembre, tous les yeux restent rivés sur les champs d’arachides, véritables baromètres de l’ambition agricole du Sénégal.
ismaila.mansaly@koldanews.com