Le temps presse au Maroc. Trois jours après le séisme qui a frappé le pays, les secouristes redoublent d’effort pour tenter de retrouver des survivants sous les décombres. Le bilan, lui, continue de s’alourdir: plus de 2.600 morts et 2.500 blessés. Nos envoyés spéciaux se sont rendus dans une ville ravagée par le tremblement de terre.
La ville de Talat N’Yaaqoub est presque coupée du monde. Pour la rejoindre, il n’y a qu’une seule route où se croisent difficilement les camions remplis de nourriture et de calmants.

Talat N’Yaaqoub se trouve à quelques kilomètres de l’épicentre du séisme. Aujourd’hui, ses habitants sont à la recherche des disparus. Des équipes de secouristes redoublent d’effort. Un jeune homme est assis au milieu des décombres, l’air dépité. Son oncle se trouve sous les débris.
Notre équipe tend son micro à des habitants. « C’est la volonté de Dieu, c’est Allah qui décide« , réagit un homme âgé. « Je ne trouve pas les mots pour exprimer mon sentiment. C’est très très horrible« , lance un autre témoin.
Ces secouristes qui veulent se donner la chance d’entendre un son, un bruit
A plusieurs endroits de la ville, des équipes travaillent avec une concentration extrême. « Le silence est extrêmement impressionnant. Le silence des secouristes par respect pour les victimes qui se trouvent sans doute sous les décombres. Ces secouristes qui veulent se donner la chance d’entendre un son, un bruit, qui viendrait éventuellement d’un survivant« , indique notre envoyé spécial sur place, Julien Crête, accompagné de notre caméraman Nicolas Foulon.
Sur place, le bilan ne cesse d’empirer d’heure en heure. « 107 morts. Là-bas, c’est 15. Là 40« , décrit un homme en pointant du doigt différentes zones touchées.
Pour les habitants même, impossible de reconnaître les rues du village. Des magasins, il ne reste rien. Notre équipe croise un jeune homme qui a perdu plusieurs membres de sa famille. « On compte six victimes. La femme de mon oncle et sa fille. Sa fille… Au total, ce sont six personnes« , dit-il.
Des bénévoles rejoignent les secouristes
Au-dessus de la ville, une partie du matériel arrive aussi en hélicoptère. Le balais est incessant. Parmi les secouristes, il y a des professionnels, mais aussi des bénévoles. Nos journalistes recueillent le témoignage d’un ouvrier de la sidérurgie venu prêter main forte. « Nous sommes des Marocains, des êtres humains. Je dois aider mon pays… Comme tous les Marocains je suis triste. C’est normal« , dit-il avant de perdre la voix, accablé par la tristesse.