Invité du Colloque international sur l’avenir du FCFA, organisé au Togo par Kako Nubukpo, Ousmane Sonko risque de pas honorer son invitation. Sous contrôle judiciaire, l’opposant a pour autant, déposé une demande d’autorisation de sortie au moment où ses partisans brandissent déjà la ‘’jurisprudence’’ Ousmane Ngom.
Voilà une affaire qui risque de mettre encore Ousmane Sonko au-devant de l’actualité. Le leader de Pastef est invité d’honneur du Colloque international sur le Fcfa organisé par l’économiste, Kako Nubukpo (commissaire de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), chargé du département Agriculture, ressources en eau et environnement, du 26 au 28 mai à Lomé au Togo. Ousmane Sonko, connu pour ses positions contre «l’impérialisme» monétaire de la France, partagera ses avis sur la questions avec de grands économistes et personnalités du continent. Il s’agit du Béninois Lionel Zinsou, banquier d’affaires, ex-PDG du fonds d’investissement européen PAI Partners, favorable au maintien du F CFA, la Cap-Verdienne Cristina Duarte, conseillère spéciale pour l’Afrique du Secrétaire général des Nations unies, l’économiste Bissau-Guinéen, Carlos Lopes, ancien Secrétaire exécutif de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique, et le Béninois Emmanuel Pinto Moreira, chef des économistes pays de la Banque africaine de développement (BAD).
La demande d’autorisation de sortie du territoire et le risque de représailles politiques
Sauf que Ousmane Sonko pourrait ne pas pouvoir honorer de sa présence, ce grand rendez-vous. Et pour cause, l’opposant est placé sous contrôle judiciaire, donc interdit de sortir du territoire national (sans autorisation du juge), dans le cadre de l’affaire qui l’oppose à Adji Sarr. Selon nos sources, le leader de Pastef a déposé une demande d’autorisation de sortie auprès du juge. Reste à savoir si ce dernier voudra bien le laisser aller à Lomé. Même s’il présente les garanties de représentation, Sonko pourrait voir son déplacement tomber à l’eau du fait de considérations politiques. Ennemi juré du pouvoir qu’il ne ménage jamais, ce dernier non plus, ne lui fera aucun cadeau. Et on voit mal le pouvoir le laisser aller faire son show à Lomé, où il ne se privera pas de le critiquer, alors qu’il a les moyens légaux de l’en priver.
Les partisans de Sonko brandissent le cas Ousmane Ngom
Mais ses partisans brandissent déjà la «jurisprudence» Ousmane Ngom, pour mettre le régime devant ses responsabilités. En effet, ils rappellent à qui veut l’entendre, que l’ancien ministre de l’Intérieur sous Wade, avait voyagé avec le chef de l’Etat, dans l’avion présidentiel, et sans autorisation du juge, alors qu’il était à l’époque sous contrôle judiciaire. En effet, Ousmane Ngom avait accompagné le chef de l’Etat, en 2015, à l’investiture (second mandat) du président Guinéen Alpha Condé. Mais quelques jours après, «Libération» annonçait en exclusivité que Ousmane Ngom, Samuel Sarr et Me Madické Niang avait vu leur interdiction de quitter le pays levée, sans que l’on sache si c’était avant, ou après le voyage de l’ancien ministre de l’Intérieur avec Macky Sall.
L’info