vendredi, mars 29, 2024

Pfizer annonce un retard dans ses livraisons en Europe: comment les pays vont-ils pallier cet imprévu?

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Déjà critiquée pour sa lenteur, la campagne de vaccination contre le Covid-19 en Europe a subi vendredi un nouveau contretemps avec l’annonce de retards de livraison du vaccin Pfizer/BioNTech pour les semaines à venir.

Le groupe américain Pfizer, associé au laboratoire allemand BioNTech, a averti de façon inopinée qu’il n’allait pas être en mesure, jusqu’à début février, de fournir aux pays de l’UE les quantités hebdomadaires auxquelles il s’était engagé.

Selon Berlin, cette baisse de cadence est prévue « pour trois à quatre semaines ». En cause : des modifications à effectuer dans la chaîne de production de l’usine belge de Puurs, lesquelles « nécessitent des approbations réglementaires supplémentaires », a expliqué Pfizer.

La Belgique ne recevra la semaine prochaine que 60.000 des 100.000 doses du vaccin Pfizer prévues, écrivent vendredi De Tijd et Het Laatste Nieuws. L’Agence fédérale des médicaments et des produits de santé (AFMPS) a confirmé l’information.

La Suède table sur « une baisse de 25% environ » des livraisons, selon l’autorité de santé publique. La France évoque une « forte baisse » qui va la contraindre à « ajuster » son rythme de vaccination.

La Norvège anticipe 18% de doses en moins par rapport à ses prévisions. Le Danemark, qui est le pays de l’UE à avoir vacciné le plus pour l’instant, « s’attend à vacciner moins qu’initialement prévu ».

Même si les laboratoires promettent que le retard sera rattrapé avant la fin du trimestre, l’annonce a provoqué l’irritation de plusieurs gouvernements européens.

Le gouvernement allemand a déploré « une communication inattendue et de très court terme ».

Les ministres de la Santé de six autres pays de l’Union européenne ont exprimé leur « sérieuse préoccupation ».

Dans une lettre commune, les ministres du Danemark, d’Estonie, de Finlande, de Lituanie, de Lettonie et de Suède dénoncent une situation « inacceptable » portant préjudice à la « crédibilité du processus de vaccination ».

Les adaptations sur le site de Puurs, qui produit les vaccins à destination de toute l’Europe, vont entraîner « des fluctuations dans les calendriers de commandes et de livraisons », décrit Pfizer. Le géant de la pharmacie a assuré que les changements apportés à l’usine avaient pour but, « dans un avenir proche », de « permettre d’augmenter rapidement les volumes » fabriqués.

La présidente de la Commission Ursula von der Leyen a affirmé que, passé le retard des prochaines semaines, les quantités promises pour l’ensemble du premier trimestre seront livrées d’ici l’échéance de celui-ci.

Pfizer/BioNTech a récemment relevé son objectif de production annuelle du vaccin contre le Covid-19, l’un des deux distribués dans les pays de l’UE, le faisant passer de 1,3 milliard à 2 milliards de doses pour l’ensemble de l’année 2021.

« Stocks de précaution »

Pour compenser la baisse, la Norvège va puiser dans le stock de précaution de vaccins qu’elle avait constitué à la réception des premières doses.

L’Allemagne qui avait établi ses prévisions sur la livraison hebdomadaire de 670.000 doses du vaccin Pfizer-BioNTech, et 11 à 13 millions de doses pour l’ensemble du premier trimestre, n’a pas communiqué d’estimations révisées.

Le Canada a dit également être touché par ce ralentissement de livraison.

« C’est un retard temporaire, et nous pensons toujours obtenir suffisamment de vaccins pour que tous ceux qui le souhaitent puissent être vaccinés d’ici fin septembre 2021« , a déclaré la ministre des Services publics et de l’Approvisionnement Anita Anand.

Ce contretemps n’affectera pas les Etats-Unis livrés en vaccins depuis une usine Pfizer du Michigan.

Plusieurs obstacles dans le déploiement de la vaccination dans le monde 

Sous pression face à la lenteur des vaccinations en Europe pour contrer la hausse des contaminations, l’UE avait annoncé début janvier doubler ses précommandes du vaccin Pfizer-BioNTech, avec une précommande ferme de 200 millions de doses supplémentaires, assorti d’une option pour 100 millions de plus.

Cela s’ajoute au contrat déjà conclu portant sur 300 millions de doses du vaccin, autorisé depuis le 21 décembre par la Commission européenne. Les pays de l’UE ont également commencé à recevoir les doses du vaccin Moderna, également sous contrat avec l’exécutif européen qui s’est chargé de négocier pour l’ensemble des Etats membres.

La production de doses de vaccins peine à suivre le rythme de leur conception et autorisation en un temps record. Outre la question des quantités disponibles, le déploiement de la vaccination contre le Covid-19 bute dans le monde entier sur d’autres obstacles comme les difficultés logistiques et de stockage, les pesanteurs administratives ou la méfiance de la population.

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