(Belga) Les autorités chinoises ont annoncé mercredi avoir déclenché des poursuites judiciaires contre douze militants hongkongais capturés alors qu’ils tentaient de fuir la ville en hors-bord pour Taïwan.
Le groupe avait été arrêté par les gardes-côtes à 70 km au sud-est de la ville le 23 août, avaient annoncé les autorités à l’époque, avant d’être remis à la police de Shenzen, métropole de Chine continentale. Dans un avis publié sur les réseaux sociaux, le Procuratorat populaire de l’arrondissement de Yantian, à Shenzen, a annoncé que Tang Kai-yin et Quinn Moon étaient soupçonnés d’avoir organisé la fuite des dix autres prisonniers. Huit autres sont accusés de passage illégal de la frontière. Deux mineurs seront jugés à huis clos, selon l’avis. Les opposants, dont les arrestations avaient été officiellement validées en septembre, avaient disparu dans l’opaque système judiciaire chinois depuis leur capture, leurs avocats bataillant pour avoir accès à eux et leurs familles faisant part de leur inquiétude sur leur sort. Certains des passagers du hors-bord étaient menacés de poursuites à Hong Kong pour leur implication dans les immenses manifestations pro-démocratie ayant secoué la ville l’an dernier. Lu Siwei, un avocat de Chine continentale travaillant sur l’affaire, a indiqué à l’AFP que le tribunal devrait rendre un jugement d’ici deux ou trois mois. Hong Kong dispose de son propre système judiciaire, reconnu sur le plan international, dans lequel les prisonniers sont rapidement présentés devant un tribunal et jugés au grand jour – au contraire de la justice de la Chine continentale, connue pour son manque de transparence, où la tenue d’un procès après une arrestation n’est pas garantie. En juin, la Chine avait imposé une nouvelle loi sur la « sécurité nationale » à Hong Kong, selon laquelle elle pourrait dorénavant être compétente dans la ville pour certains crimes et ses forces de sécurité pourraient y agir ouvertement. Depuis que Pékin réprime le mouvement pro-démocratie de Hong Kong, Taïwan fait de plus en plus figure de refuge pour les opposants, d’autant que les autorités de l’île-Etat ferment les yeux sur les personnes arrivant de Chine sans visa. (Belga)