(Belga) Le président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, a réclamé mercredi une enquête administrative « maintenant » pour démêler les « responsabilités enchevêtrées » entre l’Etat, les monuments nationaux et le clergé qui ont pu contribuer à l’incendie de 2019 à Notre-Dame de Paris.
Dans son rapport publié le même jour, la Cour des comptes pointe une gestion insuffisante des risques d’incendie avant le 15 avril, due à un partage complexe des responsabilités entre ces différents acteurs. « Il faut absolument maintenant lancer une enquête administrative », a déclaré son président sur France Inter, car « la gestion d’une cathédrale est très compliquée, il y a un partage des responsabilités entre clergé, ville de Paris et monuments nationaux ». « La conséquence en est que la responsabilité de la cathédrale résultait de procédures et de marchés qui n’étaient pas très clairs, avec des moyens assez faibles et des responsabilités totalement enchevêtrées », a déclaré l’ancien ministre socialiste de l’Economie. « Il est regrettable –et la Cour demande que cela ait lieu maintenant– qu’il n’y ait pas eu une enquête administrative pour tirer les leçons, car « il y a tant d’autres monuments, de cathédrales et il faut éviter que ça se reproduise », a-t-il insisté. Pierre Moscovici s’est dit « surpris » que le ministère de la Culture n’ait pas diligenté immédiatement cette enquête pour « voir s’il y a eu défaillance, ou pas, dans la conduite du chantier ». « D’autant plus que vous découvrez que les travaux de restauration sont confiés aux mêmes entreprises après et avant l’incendie ». « Ce n’est pas une mise en cause du ministère de la Culture », a-t-il dit. Mais « il n’y a pas une réaction à la hauteur pour tirer les leçons, démêler l’écheveau des processus administratifs et financiers, voir s’il y a eu des dépenses de sécurité suffisantes. Et notre idée, c’est plutôt que non ». Selon de premiers résultats révélés à l’été 2019 de l’enquête encore en cours pour déterminer les causes de l’incendie, celui-ci ne serait vraisemblablement pas d’origine criminelle mais accidentelle: court-circuit, mégot laissé sur le chantier. Mais un mauvais entretien des installations électriques et une série de dysfonctionnements le soir du sinistre auraient contribué à rendre l’incendie plus grave qu’il aurait dû être. (Belga)