vendredi, mai 10, 2024

Brésil : une enquête ouverte sur les accusations de Moro contre Bolsonaro

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Le Brésil est secoué par une crise politique. Suffisant au juge du Tribunal suprême fédéral du pays d’ordonné, lundi 27 avril 2020, l’ouverture d’une enquête préliminaire sur les accusations « d’ingérence » dans des affaires judiciaires visant le président Jair Bolsonaro, formulées par son ancien ministre de la Justice, Sergio Moro.

Doyen du Tribunal suprême fédéral, le juge Celso de Mello donne soixante jours à la police pour interroger Sergio Moro. Le champion de la lutte anticorruption avait démissionné avec fracas vendredi 24 avril 2020 du ministère de la Jutice.

Une telle enquête pourrait ouvrir la voie soit à une procédure de destitution contre Jair Bolsonaro, soit à des poursuites pour dénonciation de délit imaginaire contre le ministre démissionnaire.

Selon le juge de Mello, les infractions reprochées au président brésilien semblent avoir « un lien étroit avec l’exercice des fonctions présidentielles », ce qui exclut qu’il fasse valoir une immunité. La décision du Tribunal suprême fédéral énumère sept infractions que pourrait avoir commises Jair Bolsonaro, parmi lesquelles la prévarication et l’obstruction à la justice.

Pressions présumées pour limoger le chef de la police fédérale

Ministre populaire auprès d’une opinion publique écœurée par la corruption du pouvoir politique, Sergio Moro avait claqué la porte après le limogeage d’un de ses hommes de confiance, le chef de la police fédérale Mauricio Valeixo.

Après sa démission, M. Moro avait montré à la télévision un échange sur la messagerie WhatsApp où le chef de l’État semblait exercer sur lui des pressions pour changer de chef de la police fédérale. Des médias brésiliens ont rapporté que l’ancien juge avait conservé des captures d’écran de messages qui pourraient incriminer le président brésilien.

Les Brésiliens divisés sur une procédure de destitution

Si le parquet devait trouver des éléments accusant Jair Bolsonaro, il incomberait à la Chambre des députés d’autoriser le Tribunal suprême fédéral à ouvrir une enquête formelle. Et si cette dernière devait confirmer les soupçons, le Congrès devrait se prononcer sur l’ouverture d’une procédure de destitution.

Le président brésilien traverse une passe difficile, avec l’épidémie de coronavirus qui a fait ralentir l’économie et instauré des tensions avec les autorités d’États fédéréssoucieux de protéger leur population, tandis que lui minimise l’épidémie.

Le dirigeant d’extrême droite continue de fortement diviser les Brésiliens. D’après un sondage Datafolha publié par le quotidien Folha de S. Paulo, 45% d’entre eux pensent que le Congrès devrait ouvrir une procédure de destitution, et 48% qu’il ne devrait pas.

 ■ Plus de 4 500 morts du Covid-19

Deux mois après l’apparition du premier cas de coranavirus, le Brésil compte plus de 4 500 morts, alors que le pic de l’épidémie n’est attendu que le mois prochain. Les hôpitaux à Sao Paulo sont saturés : d’après des témoignages, c’est un véritable parcours de combattant pour trouver une place en salle de réanimation.

Et les images venant de la ville de Manaus en Amazonie continuent de provoquer une grande émotion dans le pays. Lundi, les autorités locales ont procédé à des enterrements dans les fosses communes car le nombre de décès – 140 au total – ne permettaient plus des funérailles individuelles.

RFI

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