mercredi, avril 24, 2024

L’activiste Abdou Karim Guèye reconnait avoir appelé à une manifestation pacifique

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Face au juge, l’activiste Abdou Karim Guèye reconnait avoir appelé à une manifestation pacifique sans avoir, au préalable, adressé une demande d’autorisation à l’autorité. Il a également déclaré avoir agi sous l’effet de la colère car, a-t-il estimé, «le Premier ministre n’avait pas le droit de déclarer vainqueur son candidat, d’autant plus que le dépouillement des votes était toujours en cours». Pour le substitut du procureur de la République, le prévenu n’a pas le droit d’agir au nom du peuple. «Tu n’as pas cette légitimité. Le contexte de ton appel était très sensible. Tu t’es comporté comme un gamin. Est-ce que tu peux canaliser les citoyens que tu invites à te rejoindre pacifiquement ?», laisse-t-il entendre à l’endroit du jeune rappeur. La défense, quant à elle, a plaidé la relaxe. Parce que, soutiennent les avocats du prévenu, les incitations à la révolte mentionnées dans le procès-verbal n’existent pas.

Le rappeur Abdou Karim Guèye est libre. Il a été condamné à un mois avec sursis et à payer une amende de 50 000 francs CFA à verser au Trésor public. La sentence a été prononcée lundi 4 mars 2019 par le Tribunal de grande instance de Dakar, statuant en matière de flagrants délits. Une condamnation qui fait suite à son arrestation, la semaine dernière, pour «appel à un attroupement non autorisé».

«Il n’y a pas de dérives verbales. Ce sont des déclarations à chaud destinées à répondre à une provocation. On ne peut pas interdire à une personne son droit de dénoncer. La faute est à rechercher du côté des autorités», plaide Me Alioune Badara Ndiaye. «Il fait de la conscientisation des masses. Deux heures après sa sortie, le président de la commission de recensement des votes lui a donné raison, en soutenant que personne n’a le droit de proclamer les résultats issus du scrutin à la place des institutions habilitées. Ce n’est pas de la révolte. L’Etat doit s’adapter. On est au temps des réseaux sociaux», poursuit Me Aboubacry Barro.

Tout est parti de la sortie du Premier ministre, Mahammed Boun Abdallah Dionne, au soir du scrutin présidentiel du 24 février dernier. Le chef du gouvernement avait annoncé la victoire du candidat Macky Sall au premier tour, avec 57 %. Une réaction qui avait choqué le prévenu qui, le lendemain, était allé à la Place de l’indépendance pour faire un direct sur Facebook  dans laquelle il appelait les populations à le retrouver pour protester contre les propos du Premier ministre. Trouvé sur place, il a été cueilli par un élément des forces de l’ordre et gardé à vue au commissariat de Rebeuss puis déféré au parquet, avant d’être placé sous mandat de dépôt.

WalfQuotidien

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