jeudi, avril 18, 2024

«Le vrai taux d’endettement du Sénégal se situe autour de 65%», selon Meissa Babou

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Meissa Babou n’a pas fait dans la dentelle pour affirmer que « le vrai taux d’endettement du Sénégal se situe autour de 65% ». Interpellé sur les performances économiques du Sénégal que le Chef de l’Etat Macky Sall faisait état lors de son message à la nation du  lundi 31 décembre 2018, l’économiste Meissa Babou, trouve que le gouvernement est en train de procéder à des manipulations à travers ses chiffres.

Parlant du taux de croissance de 7,2 % enregistré en 2017, il signale que ce taux  a été très progressif  à cause des investissements publics. Toutefois, l’économiste soutient que les populations  ne pourront pas sentir  cette croissance car  dans leur globalité, elles   sont dans la consommation primaire, c’est-à-dire manger, boire et  payer l’électricité.

Taux de croissance de 7,2% en 2017 

« La conjonction de facteurs favorables tels que la bonne pluviométrie, la baisse du prix du baril du pétrole  avait mis le monde entier dans une bonne dynamique économique. Le Sénégal a profité de ses instants  pour avoir un taux de croissance de 7,2%. Surtout  que l’Etat du Sénégal a dépensé dans les 6600 milliards d’investissement. Alors si on met dans la balance ce calcul c’est comme si l’économie était en marche  alors que ce sont des routes et des ponts  qui font pratiquement la moitié de cette croissance. Cela explique le fait que les populations ne pourront pas sentir  cette croissance parce que dans leur globalité, elles   sont dans la consommation primaire c’est-à-dire manger, boire, payer son électricité,  toutes choses qui n’ont pas variées. Ces secteurs primaires qui ne sont pas très importants dans la croissance font que l’Etat, qui bénéficie de ces impôts dans cette croissance et qui n’a pas investi dans le social,  fait que les Sénégalais ne pourront pas sentir cette croissance. D’autant que les investissements publics  ont été  orientés  principalement dans le secteur du transport notamment dans deux volets majeurs  le Ter et Ila Touba».

Taux d’endettement du Sénégal         

«L’année de base a été modifiée nous étions dans un Pib de 9000 environ, ils l’ont porté à 13000. Mais le vrai taux d’endettement du Sénégal se situe  autour de 65%.  Ces manipulations peuvent tromper le peuple mais dans la réalité ils sont rattrapés  par une tension de trésorerie, une tension sociale ave les mouvements des syndicats. Même la dette intérieure de 600 milliards demandée à tous les entrepreneurs n’a pas été payée. Dans la réalité ils sont rattrapés par ce que tous les chantiers au niveau national sont à l’arrêt  dans tous les départements. Donc il ne sert à rien  de manipuler les chiffres,  de les balancer au peuple alors que ce peuple ne sent  absolument rien de ce que tu dis. Il faut être très sérieux avec les Sénégalais et de leur dire  que nous nous sommes trompés dans la phase 1 du plan Sénégal émergent. Il faudrait  s’arrêter et  réorienter les investissements  dans des secteurs de base comme la pêche. Les ménages sénégalais achètent le Kg d’oignon à 600 francs. Ce sont ces choses qui plombent  leur quotidien. Maintenant on peut manipuler les chiffres  et dire que nous sommes à 0% d’endettement. Mais la réalité c’est que nous payons 72 milliards par mois de service de la dette. Si ce n’est pas lourd ça bloque toutes les initiatives  publiques actuellement. Est-ce que le Sénégal peut avec sa simple fiscalité faire face à autant de dépenses. La réponse c’est non. A chaque fois on emprunte pour s’en sortir. Un mois, deux mois on retourne au marché financier. Je crois que le gouvernement quand même ne dit pas la vérité. Mais les Sénégalais qui vivent leur misère  de façon stoïque  sont tranquilles dans leurs maisons  sans piper mot  pendant qu’eux sont dans les télévisions et radios  pour nous vendre des kilomètres de route  qui n’ont aucune portée sociale. Ce sont ces erreurs de vision qui ont fait que dans la deuxième partie de son discours Macky Sall est venu se rectifier pour dire que maintenant on va se  lancer dans une industrialisation. Je n’ai rien contre le fait de vouloir de faire un deuxième Pse avec autant d’argent, mais il faut comprendre que le Sénégal n’a pas les moyens de son remboursement. Et nous allons tout droit vers un ajustement structurel, parce que nous sommes le pays de la Cedeao le plus endetté. Même le Nigéria qui était à 40% c’est un grand tollé dans ce pays ».

Sud Quotidien

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