jeudi, mars 28, 2024

La migration et le développement de l’Afrique débattus à Rabat

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« La migration est souvent considérée comme une urgence. Nous devons travailler et contourner les frontières afin de permettre la mobilité », a préconisé Bernado Ventura, représentant d’un Think Tank basé en Italie.

Bernado Ventura s’exprimait à Rat au Maroc où les experts se sont penchés jeudi 22 novembre 2018 sur la question du développement socio-économique et celle de la migration, en vue de trouver des pistes de solution à cette seconde problématique considérée comme une menace à la stabilité des Etats, notamment de l’Afrique.

Il prenait part à un panel sur la migration et le développement socio-économique dans le cadre de la troisième édition du Forum sur la paix et la sécurité en Afrique, qui se tient à Rabat. Le thème de cette rencontre internationale est intitulé : « Redéfinir les axes de la coopération internationale face aux menaces du XXIème siècle. »

Les experts ont débattu sur la migration en esquissant le futur de « l’Afrique à l’horizon 2050 » et en dressant un « état des lieux ». Ils ont aussi réfléchi sur « les risques d’un développement déséquilibré, les partages et transferts de compétences, de technologies, de savoir-faire ».

Selon Bernardo Ventura, « la fermeture des frontières n’est pas une solution. Lorsqu’on parle de migration, il faut faire preuve d’intelligence et répondre aux besoins des communautés ».

« La réponse à la question migratoire n’est pas forcément la fermeture de frontière. Il faut que les pays s’ouvrent. C’est un impératif », a insisté M. Ventura.

L’ancien ambassadeur du Royaume Uni au Maroc, Tim Morris, estime, lui, qu’il ne peut y avoir de débat sur la sécurité « sans parler de l’économie ». « La sécurité est relative à l’économie. C’est la raison derrière la paix », a-t-il expliqué.

Mais il pense qu’il faut au préalable relever « une série d’oppositions et de défis », pour « juguler » le problème de la sécurité, « notamment sur le continent africain ». « Nous sommes tous en retard. Nous ne sommes pas bien préparés. Il faut des actions beaucoup plus adaptées », a reconnu M. Morris.

Il a souligné l’existence d’« un besoin de présenter un modèle qui s’adapte pour l’Afrique », prônant le respect des décisions des pouvoirs politiques africains.

De son point vue, le salut de l’Afrique ne peut venir de l’aide, mais de la libération du secteur privé. « Les besoins de l’Afrique ne peuvent pas être satisfaits par le système des donations. Il faut débloquer le secteur privé qui est bloqué », a-t-il suggéré.

« Les institutions de l’Afrique devraient se développer de façon beaucoup plus sophistiquées », a-t-il insisté, évoquant « une Afrique gérée par le leadership africain ».

« Aujourd’hui, l’Europe est enfermée dans une logique de sécurité. Ce qui nous intéresse, c’est de penser africain […] », a déclaré pour sa part le Marocain Jarabi Jaidi, spécialiste de l’économie internationale, du développement social, des relations internationales et des études méditerranéennes.

Pour les experts, « la question n’est pas de mettre en place des dispositifs, mais de les rendre opérationnels, étant entendu que le futur de l’économie mondiale réside en Afrique ».

Estimant que « c’est parce que les gens aspirent à un mieux-être qu’ils (les migrants) quittent leur pays », les experts pensent que « la question de la migration doit être regardée d’une façon différente, vu que les migrants fuient les conflits, la pauvreté, la sècheresse, etc. ».

Les panélistes appellent à « compléter les mesures de sécurité par le développement socio-économique ». La migration étant tombée sous le contrôle de « criminels très dangereux », les acteurs devraient ainsi prendre soins des citoyens.

Les experts sont par ailleurs d’avis que la stabilité de l’Europe passe par un développement de l’Afrique. Et d’aucuns soulignent que c’est une perspective irréversible, et qu’il est inadmissible que l’Europe regarde l’Afrique d’une autre manière.

APS

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