samedi, avril 20, 2024

Vers une restitution des œuvres d’art africain aux pays demandeurs

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Le président français Emmanuel Macron avait confié une mission à deux universitaires français et sénégalais, Bénédicte Savoy et Felwine Sarr de rédiger un rapport proposant une évolution de la législation afin de restituer aux États demandeurs des milliers d’œuvres d’art africain arrivées pendant la colonisation, et se trouvant toujours dans les musées français. Il va recevoir ce vendredi 23 novembre 2018 ce rapport.

Ce rapport, dont l’AFP a consulté un exemplaire, dresse un inventaire précis des dizaines de milliers d’objets que les colons ont ramenés d’Afrique entre 1885 et 1960.

Selon les experts 85 à 90% du patrimoine africain se trouverait hors du continent.

Le 28 novembre 2017, à Ouagadougou au Burkina Faso, le président français avait annoncé la mise en œuvre dans un délai de cinq ans de restitutions temporaires ou définitives du patrimoine africain, reconnaissant l’anomalie que constitue sa quasi-absence en Afrique subsaharienne.

Il appartiendra au président Emmanuel Macron, qui recevra le rapport dans l’après-midi, de suivre ou non leurs propositions, parfois radicales.

Les auteurs suggèrent notamment de modifier le code du patrimoine et permettre la restitution d’objets africains dans le cadre « d’accords de coopération culturelle » entre « l’État français et un État africain ».

Pour que le processus puisse s’enclencher, il faudrait qu’ »une demande émane des pays africains concernés, grâce à l’inventaire que nous leur aurons envoyé », propose le rapport. « Une remise solennelle » des listes des biens spoliés devrait avoir lieu.

Le périmètre de la spoliation engloberait les biens pillés, volés, butins de guerre, mais aussi ceux, très nombreux, acquis à des prix dérisoires, sans commune mesure avec le marché de l’époque, par les marchands, militaires, missionnaires, voyageurs…

Le rapport recense « au moins 90.000 objets d’Afrique subsaharienne dans les collections publiques françaises ».

Le Musée du Quai Branly à Paris est le plus concerné, avec 70.000 œuvres, dont deux tiers « acquises » durant la période 1885-1960. Soit 46.000 objets potentiellement concernés. Les pays les plus intéressés sont le Tchad (9.200 œuvres), le Cameroun (7.800) et Madagascar (7.500).

Le Bénin, qui avait contribué à lancer le dossier avec sa réclamation des statues royales d’Abomey, s’est félicité que « la France soit allée au bout du processus ».

Une évolution de la législation française aurait forcément des répercussions dans d’autres anciennes puissances coloniales, comme la Belgique, le Royaume-Uni, l’Allemagne, pour les œuvres africaines, mais aussi d’autres continents.

Le360 Afrique – Afp

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