Cherchant à éviter à tout prix une longue et coûteuse bataille judiciaire, Dakar fait des propositions à la junior.
La date du clap de fin de la période de conciliation devait tomber le 18 avril (AEI nº813). Cependant, les deux parties, à savoir l’Etat du Sénégal et African Petroleum Corp (APC) se sont mises d’accord pour poursuivre les négociations au sujet du bloc Rufisque offshore profond, retiré au début 2017 à la junior pétrolière. APC est conseillé dans cette affaire par le cabinet parisien Betto Seraglini, qui n’a pas souhaité répondre à nos questions.
Assez rapidement après avoir repris ce bloc particulièrement bien situé – il jouxte celui de Sangomar Deep Offshore sur lequel Cairn Energy a mis au jour plus de 500 millions de barils -, le président Macky Sall a pesé de tout son poids pour l’attribuer à Total. Cela a conduit à une mini-crise politique et à la mise à l’écart du ministre des mines et de l’énergie de l’époque Thierno Alassane Sall, opposé au dossier du pétrolier français (AEI nº792). Or, aujourd’hui, ce différend avec APC pénalise considérablement la major qui pensait que la procédure conduisant à la reprise de ce permis était incontestable du point de vue juridique.
Le ministre sénégalais de la justice Ismaïla Madior Fall veut éviter de dépenser des centaines de milliers $ en procédure juridique pour un arbitrage dont l’issue est loin d’être certaine. A cet effet, le gouvernement sénégalais proposerait désormais de rendre le permis de Sénégal offshore sud profond (SOSP) à APC, espérant que cette proposition sera de nature à stopper le processus juridique sur Rufisque offshore profond. SOSP, situé au large de la région de Casamance, a également été retiré à la junior. Cependant, APC, cherche à utiliser à fond la situation d’inconfort dans laquelle se trouve le gouvernement sénégalais et pousse pour obtenir une participation sur Rufisque offshore profond. Comme il sera difficile de faire baisser la part de Total (90%), seule celle de la société d’Etat sénégalaise Petrosen (10%), actuellement portée par Total, pourrait être éventuellement monnayée pour faire fléchir APC.
(Source : Africa Energy Intelligence)