La croissance démographique et le chômage des jeunes constituent un casse-tête pour l’institution financière africaine. Suffisant pour la Banque africaine de développement (Bad) et ses gouverneurs pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique du Nord de souligner « la nécessité de prendre des mesures urgentes pour faire face à la croissance démographique et au chômage des jeunes » le mercredi 7 mars 2018 à Abidjan, en Côte d’Ivoire.
« A l’issue d’une rencontre de deux jours, ils ont toutefois reconnu que la forte progression de la population du continent, notamment sa jeunesse, est un moteur de croissance potentielle pour le monde », indique un communiqué de la Bad. Cité par la même source, le président de la Bad, Akinwumi Adesina a déclaré : « la bonne nouvelle est que la solution est à notre portée et nécessitera des investissements ».
Le Nigérian a notamment, échangé avec les gouverneurs « sur la meilleure stratégie pour combler le déficit d’investissement dans les infrastructures en Afrique estimé à près de de 170 milliards de dollars ».
Pour combler le déficit d’investissement, assurer la croissance inclusive et créer des emplois pour la population du continent, la réunion a approuvé le principe d’organiser le « African Investment Forum » sous l’égide de la Banque africaine de développement et l’a décrit comme une formidable opportunité de mobiliser des investissements à fort impact, selon le communiqué.
Cette rencontre prévue du 7 au 9 novembre 2018 à Johannesburg, en Afrique du Sud, « permettra à la Banque et ses partenaires de présenter des projets bancables, d’attirer des financements et de fournir des plateformes pour investir en Afrique ».
Le communiqué rappelle que 13 % de la population mondiale vit aujourd’hui en Afrique subsaharienne, selon des estimations et ajoute que ce chiffre devrait plus que doubler d’ici à 2050.
Selon la division de la population de l’ONU, quatre milliards (ou 36 % de la population mondiale) pourraient vivre dans la région d’ici à 2100, relève encore le document, soulignant que l’Afrique devrait avoir plus de 840 millions de jeunes d’ici 2050, le continent ayant la population la plus jeune sur Terre.
Les perspectives pour 2018-2020 sont brillantes
« Il nous reste 12 ans pour réaliser les Objectifs de développement durable, et si l’Afrique n’atteint pas les Objectifs de développement durable, le monde ne les atteindra pas non plus », a dit Akinwumi Adesina.
« La Banque africaine de développement accélère le développement de l’Afrique à travers ses High 5. Nous approfondissons nos réformes, nous avons porté nos décaissements à leur plus haut niveau l’année dernière et nous mobilisons davantage de ressources pour l’Afrique », a-t-il ajouté.
Le communiqué note que grâce à une augmentation substantielle de capital, la Banque « sera en mesure d’exécuter son solide pipeline d’opérations (15 milliards de dollars rien que pour 2018), y compris des projets d’infrastructure et d’intégration régionale ».
Les perspectives pour 2018-2020 sont brillantes, avec 50,3 millions de personnes qui devraient bénéficier d’un accès amélioré au transport contre 14 millions en 2017, indique la même source, ajoutant qu’en outre, plus de 35 millions de personnes devraient bénéficier de connexions électriques nouvelles ou améliorées, contre 4,4 millions en 2017.
APS