« C’est dans la nuit du 06 au 07 juillet 2015, vers 23 heures, que j’ai mis au monde un bébé mort-né », a raconté Awa Badiane devant la barre. « Parce que, dit-elle, l’enfant était né prématurément puisque la grossesse n’a duré que de six à sept mois ».
Des propos balayés par le certificat de genre de mort délivré par le Dr Charles Diatta qui atteste que l’enfant est arrivé en maturité et qu’il est né vivant. Ce que Awa Badiane a nié en bloc tout en précisant qu’elle n’avait pas l’intention de tuer son bébé.
Prenant la parole, le procureur a martelé que « Awa Badiane avait bel et bien l’intention de tuer son nouveau-né ». « Car », dit-il, après l’accouchement, l’accusée a emballé son bébé dans un sachet en plastique. En réalité, un bébé emballé de cette façon n’était pas destiné au berceau. Suffisant pour qu’on le déduise Madame Badiane ne voulant pas être la risée du quartier château d’Eau de Kolda, a voulu se débarrasser de son enfant. Mais, mal lui en a pris. Car, la gendarmerie a trouvé dans un coin de sa chambre ce sachet contenant le corps sans vie du nouveau-né. Des faits qui attestent à suffisance qu’ Awa Badiane était sur le point de jeter son bébé selon le procureur qui a requis 10 ans de travaux forcés contre l’accusée
La défense a demandé à la Chambre Criminelle d’acquitter sa cliente, du fait que AWA Badiane n’a commis aucun crime d’infanticide, même si le certificat de genre de mort soutient le contraire. Me Prosper Djiba poursuit que si par extraordinaire la Chambre Criminelle retient la culpabilité de l’accusée, il a demandé une application bienveillante de la loi.
Finalement, la Chambre Criminelle a reconnu Awa Badiane coupable d’infanticide. Elle a été condamnée à 5 ans de travaux de forcés ce mardi 20 décembre.
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