samedi, avril 20, 2024

Les forces irakiennes face à la « résistance féroce » de l’EI dans Mossoul

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Des forces d’élite irakiennes entrées dans Mossoul, pour la première fois depuis le début de l’offensive pour reprendre la deuxième ville d’Irak, ont du se replier partiellement face la « résistance féroce » des combattants du groupe Etat islamique (EI).

Un responsable militaire a déclaré à une journaliste de l’AFP présente aux abords de la ville que les forces d’élite du contre-terrorisme (CTS) étaient entrées vendredi dans les rues d’Al-Karama, un quartier de l’est de Mossoul, avec des véhicules blindés et des bulldozers sous les tirs ininterrompus des jihadistes, qui avaient installé des barrières et des bombes dans les rues.

Mais certains de ces blindés se sont retirés au bout de quelques heures, a constaté la journaliste de l’AFP.

« Nous ne nous attendions pas à une telle résistance, ils (les jihadistes) avaient bloqué toutes les routes », a expliqué un officier du CTS sous couvert de l’anonymat.

« Les jihadistes sont très nombreux. Il était préférable de se replier et d’élaborer un nouveau plan », a-t-il ajouté, alors que les responsables militaires évaluaient la possibilité de tenter une nouvelle percée dans la grande ville du nord de l’Irak.

Les premières forces à entrer dans Mossoul depuis le 17 octobre, date de lancement d’une grande offensive contre Mossoul, ont tout de suite rencontré une « résistance féroce » de la part de l’EI, a indiqué à l’AFP Muntadhar Salem, un commandant du CTS.

Elles avaient quitté dès l’aube Gogjali, dernier village avant l’entrée est de la ville, et traversé un cimetière bordant l’est de la métropole en tirant de longues rafales avec leurs mitrailleuses. D’autres forces irakiennes avaient préparé leur percée en faisant feu depuis des blindés sur le quartier d’Al-Karama.

– Derrière le front –

Les frappes aériennes de la coalition internationale menée par Washington s’étaient par ailleurs intensifiées ces deux derniers jours sur Mossoul pour préparer l’assaut, en dépit des colonnes de fumée noire créées par les jihadistes pour les gêner.

Des jihadistes se sont également infiltrés vendredi derrière le front dans la région de Charqat, à environ 90 kilomètres au sud de la métropole, et ont tué sept membres des forces irakiennes lors d’affrontements, selon des responsables.

Dans un rare enregistrement sonore publié jeudi, le chef de l’EI, Abou Bakr al-Baghdadi, était sorti de près d’un an de silence pour exhorter ses troupes à lutter jusqu’au martyre pour défendre Mossoul. Il avait également incité ses partisans à attaquer la Turquie voisine, qui dispose de troupes stationnées sur une base près de Mossoul et veut jouer un rôle dans l’offensive sur la ville.

Et l’agence Amaq, organe de propagande du groupe jihadiste, a affirmé vendredi soir que l’EI était responsable de l’attentat à la voiture piégée commis dans la matinée à Diyarbakir, dans le sud-est de la Turquie, qui a fait neuf morts.

En progressant vers la métropole depuis trois directions (sud, est et nord), les dizaines de milliers de combattants irakiens et kurdes impliqués dans cette opération militaire de grande envergure ont croisé la route de civils fuyant les combats.

La plupart sont originaires des villages autour de Mossoul car peu d’habitants de la ville-même, qui seraient plus d’un million, ont pu partir.

– ‘Monde des morts’ –

Ces femmes et ces hommes témoignent de la brutalité de l’EI et des conditions de vie sous la menace jihadiste.

« Nous revenons du monde des morts vers celui des vivants », explique Raed Ali, 40 ans, qui a fui sa maison dans le village de Bazwaya.

Oum Ali, elle, ne peut retenir ses larmes lorsqu’elle évoque la peur constante que les jihadistes s’en prennent à ses jeunes fils. « Ils continuaient à venir chez nous, parfois ils frappaient à la porte à 22H00, » raconte-t-elle. « Ils ont pris notre voiture, en disant: +C’est la terre du califat, elle nous appartient+ ».

Le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés a indiqué que 3.000 personnes déplacées, dont beaucoup originaires de Gogjali, étaient arrivées au camp de Hasancham, récemment ouvert.

Les déplacés sont exposés à un grand danger, car ils peuvent être visés par les jihadistes pendant leur fuite et doivent ensuite éviter les mines plantées par ces derniers.

Vendredi, 12 civils irakiens qui fuyaient la région de Hawija, à 180 kilomètres au sud-est de Mossoul, ont ainsi péri quand une bombe a détruit leur véhicule. Un policier a également été tué.

C’est à Mossoul, en juin 2014, que Abou Bakr al-Baghdadi avait proclamé ce « califat », une annonce qui avait provoqué la stupéfaction dans le monde.

Depuis, le groupe ultraradical responsable de nombreuses atrocités a perdu une grande partie des territoires dont il s’était emparé en Irak et en Syrie.

Source:: RTLMONDE

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