A Kolda, les fins de mois riment souvent avec des difficultés pour les détenteurs de cartes GAB qui peinent à entrer en possession de leur salaire. Les fonctionnaires et autres salariés de la place en souffrent véritablement et les détenteurs de ces cartes GAB qui créent toujours le gap, ne savent plus à quel distributeur se fier. En plus du problème de réseau évoqué souvent par les banquiers, les raisons de ces désagréments sont quelques fois fournies par le distributeur lui-même : « Opération annulée, votre opérateur est inaccessible, votre banque est indisponible… », ont fait savoir des clients trouvés ce samedi 29 juillet, en train de faire le tour des guichets à la recherche de leur dû. Ces derniers ne cessent de pointer du doigt, à tort ou à raison, le manque de liquidité pour expliquer cette situation « intolérable et inadmissible».
En vérité, à l’image du tour de France, le tour des guichets automatiques bancaires est devenu le meeting régional de Kolda qui a lieu à chaque fin de mois. Et ceux qui sont les plus réguliers dans cette compétition organisée par les banques, ce sont les clients des banques « étrangères » (des banques qui n’ont pas d’agence à Kolda). Ces derniers peuvent rester toute une journée à faire le tour des GAB sans le moindre succès, a rapporté un fonctionnaire tout en sueur, une carte VISA en cours de validité dans sa main. Son compagnon de misère qui est en service dans une région périphérique, renchérit qu’il lui est arrivé de « traverser la frontière pour aller au Mali percevoir avec sa carte VISA »
« Très frustré », ce client croit dur comme fer que « les banques n’ont aucun respect pour la clientèle car c’est à chaque fin de mois que les salariés rencontrent de tels déboires. De qui se moque-t-on? », s’est-il interrogé. Pire encore, poursuit un fonctionnaire, « c’est les débits à tort (ndrl :une transaction validée alors que le client n’a reçu aucun sou) qui viennent vous assommer si vous ne faites pas attention » . Une situation qui vient leur rendre la vie difficile puisqu’elle occasionne des retards dans le « règlement des engagements de souveraineté familiale » tels que le ravitaillement, le loyer, les factures d’électricité et d’eau entre autres.
Ainsi, c’est le sempiternel va et vient d’agents « humiliés et frustrés » qui sont à chaque fin de mois entre le marteau des prêts et des distributeurs de billets qui ratent le rendez-vous et l’enclume des charges familiales. L’État est invité à mener une enquête sur cette situation qui n’honore pas le système bancaire sénégalais.
ismaila.mansaly@koldanews.com