mardi, avril 23, 2024

Afghanistan/présidentielle : second tour sous menace des talibans

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Bravant les menaces des talibans, les Afghans votaient samedi au second tour de la présidentielle pour désigner le successeur du président Hamid Karzaï à la tête d’un pays qui plongera dans l’inconnu après le retrait de l’Otan, d’ici à la fin 2014.

Deux tirs de roquettes, revendiqués par les rebelles islamistes, ont touché une zone près de l’aéroport de Kaboul avant même l’ouverture des bureaux à 07H00 (02H30 GMT), sans faire de victime, selon l’Otan et les autorités afghanes.

Cette élection, toute première passation de pouvoir entre deux présidents afghans démocratiquement élus, est considérée comme un test majeur pour ce pays pauvre et en partie contrôlé par les talibans que plus de douze années d’intervention militaire occidentale n’ont pas réussi à mater.

Les Afghans étaient appelés à trancher entre le favori Abdullah Abdullah, 53 ans, ancien porte-parole du célèbre commandant Massoud, arrivé largement en tête du premier tour du 5 avril (45%), et son adversaire Ashraf Ghani, 65 ans, un ex-cadre de la Banque mondiale (31,6%).

« Je suis venu pour participer à l’élection, pour que mon bulletin puisse apporter du changement dans nos vies », a déclaré à l’AFP Janat Gul, un commerçant de 45 ans, dans un bureau de vote de Kaboul.

« Je voterai pour le candidat qui redressera notre économie, créera des emplois et changera notre quotidien. Si notre économie tourne bien, il n’y aura plus d’insurrection, et plutôt que de se battre, les gens seront occupés à travailler », a-t-il dit.

A Kaboul, un important dispositif de sécurité était visible dans les rues, quadrillées par des forces afghanes en « alerte maximale » et déterminées à déjouer tout tentative d’attaque des talibans.

Au total, quelque 400.000 soldats et policiers ont été déployés dans tout le pays et la Force internationale de l’Otan en Afghanistan (Isaf) se tenait prête à intervenir, si nécessaire.

– ‘Pas de quoi nous faire peur’ –

Farouchement hostiles à ce scrutin qu’ils estiment téléguidé par Washington, les talibans ont appelé leurs combattants à « frapper sans répit ».

Des menaces similaires avaient déjà été formulées lors du premier tour mais les rebelles islamistes n’avaient pu empêcher, malgré de nombreuses attaques, une participation importante (plus de 50%).

Et comme au premier tour, le déchaînement de violence promis par les insurgés ne semblait guère décourager les électeurs.

« On a bien entendu quelques explosions dans la ville, mais pas de quoi nous faire peur. Ici, c’est tous les jours de toute manière. Et c’est pas ça qui m’empêchera de voter pour décider de l’avenir de mon pays », a dit à Kaboul Ahmad Jawid, un étudiant de 32 ans.

Alors que les électeurs formaient des files d’attente devant les bureaux de vote aux quatre coins du pays, un tremblement de terre de magnitude 5,4 s’est produit vers 08H30 (04H30 GMT) dans le nord-est, selon l’Institut américain de géophysique USGS, mais aucun dégât n’était signalé dans l’immédiat.

Ce scrutin marquera la fin de l’ère Karzaï, seul homme à avoir dirigé l’Afghanistan depuis la chute des talibans en 2001, chassés du pouvoir dans la foulée du 11-Septembre par une coalition militaire sous commandement américain.

Le président sortant a voté tôt samedi dans une école proche du palais. « Venez voter, venez tous voter! », a-t-il lancé. « En participant à l’élection, vous permettrez à l’Afghanistan d’aller vers plus de stabilité ».

– La fraude, autre péril –

Avec plus de 13 points d’avance sur son rival, la victoire semblait à portée de main pour Abdullah Abdullah, qui s’était retiré avec fracas du deuxième tour de la précédente présidentielle, en 2009, en dénonçant des fraudes massives au profit de Hamid Karzaï.

Revanchard, le candidat, cible d’une tentative d’assassinat qui a fait 12 morts la semaine dernière à Kaboul, a déjà prévenu que seule la fraude pourrait l’empêcher de ravir la présidence.

Bien qu’importante au premier tour, la fraude n’a pas altéré fondamentalement les résultats, mais pourrait avoir un effet dévastateur au second dans une configuration où les deux candidats se disputeront pied à pied les voix des électeurs.

Les résultats provisoires de cette élection marathon (plus de deux mois entre les deux tours) devraient être publiés le 2 juillet, avant une proclamation définitive le 22 juillet.

Le prochain président afghan prendra ses fonctions le 2 août, avec une question brûlante à régler: la signature d’un Traité bilatéral de sécurité (BSA) avec Washington, qui permettrait le maintien d’un contingent américain d’environ 10.000 hommes après le départ des 50.000 soldats de l’Otan, fin 2014.

Le président Karzaï a refusé jusqu’à présent de parapher cet accord, mais Ashraf Ghani et Abdullah Abdullah se sont dits prêts à le signer.

RTLInternational

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