L’ancienne ministre d’Etat, Innocence Ntap Ndiaye, était, ce matin, l’invitée de l’émission Grand Oral sur la radio Rewmi FM. Interrogée par Fatou Thiam Ngom et Cheikh Ibrahima Fall, la responsable libérale au niveau de Ziguinchor est revenue sur plusieurs sujets d’actualité.
S’exprimant d’abord sur les négociations relatives à la revue du Code électoral, la 6ème adjointe au maire de Ziguinchor estime « qu’il ne faut pas que le dialogue soit rompu » entre les différents protagonistes, étant donné que « le Sénégal est un pays de dialogue ». Elle pense que « le mode de scrutin ne devrait pas être un casus belli de façon à ce que le dialogue puisse être rompu de façon définitive et que cela puisse conduire à un deuxième report des élections ». En outre, elle ne trouve pas nécessaire la médiation du chef de l’Etat ; pour elle, « il faut laisser les parties en présence trouver un accord ».
Ensuite, abordant les prochaines élections locales, elle donne rendez-vous prochainement pour dévoiler clairement sa position. Toutefois, elle poursuit : « Je n’ai pas voulu être de ceux qui vont créer un mouvement, ni de ceux qui vont créer un parti ou un courant parce que je pense qu’il faut avoir, à l’intérieur d’un parti, une certaine discipline mais, par contre, ma responsabilité m’a commandée à un moment donné de mon engagement politique de geler mes activités au niveau du Comité directeur du PDS parce que tout simplement la démarche ne m’agréait plus ». Se justifiant, elle affirme qu’après « la défaite de mars 2012, on se devait de procéder à une introspection, d’abord quelles étaient les véritables causes de celle défaite, en plus essayer de faire preuve de dépassement pour l’unité parce que tout le monde sait que c’est le fait des fortes divisions au sein du parti qui a conduit à cette défaite mais, en lieu et place, nous avons vu la consolidation des anciennes méthodes, la stigmatisation et des choix stratégiques qui n’étaient pas les meilleurs pour le parti ».
Pour illustrer ses propos, l’ancienne ministre de la fonction publique donne l’exemple de la coalition «Bolo taxawu askanwi» qui, selon elle, « s’est faite, à mon corps défendant, avec l’intégration de partis, de responsables politiques qui nous avaient quittés très tôt, et que le PDS puisse faire cette coalition à l’insu même d’un membre du Comité directeur m’a semblé un peu choquant, et c’est à partir de ce moment-là que je n’ai plus participé aux réunions du Comité directeur ». Ceci étant dit, elle déclare « ne peut pas encore pouvoir parler d’un rapprochement avec le parti au pouvoir », même si elle révèle avoir rencontré à plusieurs reprises le président de la République avec qui ils ont parlé « des problèmes du pays ». A l’en croire, ces rencontres ont « porté ses fruits » parce que « le président a déroulé un programme, une stratégie » et il est « sur la bonne voie ».
Puis sur la traque des biens acquis, Mme Ndiaye avoue ne pas comprendre pourquoi certaines personnes sont poursuivies alors que d’autres, impliquées dans les mêmes affaires, ne sont pas inquiétées. Elle va même jusqu’à citer les noms de Kéba Keindé, Moustapha Yacine Guèye, ou encore le maire de Ziguinchor, Abdoulaye Baldé, qu’elle continue pourtant de considérer comme son « frère ».
Après, Innocence Ntap Ndiaye s’est intéressée au Plan Sénégal Emergent, en parlant de « réussite », tout en transmettant des félicitations appuyées au président Macky Sall et son gouvernement. Cependant, elle exhorte les gens à « éviter le glissement sémantique entre engagements et intentions de financement ; ce sont des intentions exprimées, maintenant, il faut les transformer en engagements et, après lever les contraintes pour mobiliser les ressources, il y a toute une procédure ».
Enfin, Mme Ndiaye s’est félicitée de la confirmation de la levée du mandat d’arrêt contre le chef rebelle, Salif Sadio. Elle s’est également félicitée des mesures préconisées par l’acte 3 de la décentralisation, même si elle déplore le déficit de communication noté dans vulgarisation de ce projet.
Lateranga.info