samedi, avril 20, 2024

Affaire Moussa Seck : de Nouvelles révélations sur la mort du sénégalais au Maroc

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Les circonstances du décès de Moussa Seck, un ressortissant sénégalais en situation irrégulière à Tanger, se précisent. Aujourd’hui, le Consulat du Sénégal à Casablanca a « recadré les faits » et précisé que l’homme âgé de 24 ans a été « pris de panique » lors d’une opération de routine de la police avant de s’enfuir par le balcon du 9ème étage de l’immeuble où il résidait. Une version qui contraste avec celle donnée par ses amis au lendemain de cette mort tragique.

Le voile se lève sur les conditions du décès de Moussa Seck survenu jeudi dernier à Tanger. Le Consulat du Sénégal à Casablanca a démenti les allégations de meurtre et indiqué que la victime est « accidentellement tombée du 9ème étage [ndlr la Wilaya de Tanger a mentionné le 4ème étage] de l’immeuble où elle résidait ». « C’est le jeudi 10 octobre 2013, vers 7 h que les forces de sécurité marocaines ont investi un quartier populaire de Tanger dit ‘’Boukhalef’’, pour procéder à des rafles parmi les nombreux subsahariens, notamment des ressortissants sénégalais », a-t-il expliqué, ajoutant que ces subsahariens sont pour la plupart catalogués candidats à la traversée clandestine de la méditerranée pour rallier l’Espagne, à partir des côtes marocaines.
D’après le Consulat, c’est au cours de cette opération que Moussa Seck, né en janvier 1989, « vraisemblablement pris de panique, a tenté de s’enfuir par le balcon du 9ème étage de l’immeuble où il résidait et d’où il est malheureusement tombé, se blessant gravement ». Evacué par les sapeurs pompiers à l’hôpital Mohamed V de Tanger, le sénégalais y a rendu l’âme vers 12h45, a-t-il conclu.

Le Consulat confirme la version des autorités marocaines

Cette énième version vient confirmer en quelque sorte celle émise premièrement par les autorités marocaines. Pour rappel, la Wilaya de Tanger avait souligné, au lendemain des faits, que Moussa Seck est décédé après avoir eu une « hémorragie interne consécutive à une chute accidentelle du quatrième étage d’un immeuble situé au complexe résidentiel Al Irfane 2 au quartier de Boukhalef ». Le décès est survenu lorsque la police menait ses opérations de routine contre toutes les formes d’atteinte à l’ordre public.
Après une enquête préliminaire, la police avait également souligné que, le défunt, qui a eu connaissance de la présence des autorités dans le quartier, « a tenté de quitter l’appartement en empruntant une fenêtre, sans se soucier du danger qu’il courait ».

Deux versions différentes vendredi

Selon la MAP, c’est vers 08h00 du matin que le concierge dudit immeuble, situé loin de la zone d’intervention des services en question, « a alerté les autorités locales de cette chute accidentelle ». « Suite à cet accident, une ambulance a été dépêchée sur les lieux pour transférer le ressortissant sénégalais à l’hôpital où il a été examiné et placé sous surveillance médicale jusqu’à son décès survenu à 12h45 », avait-elle précisé.
Contacté vendredi dernier lorsqu’il retournait à Casablanca après s’être rendu à Tanger, le vice-consul, nous a bien indiqué qu’il avait reçu deux versions différentes sans donner plus de détails. Ce lundi, il nous a fait savoir qu’il n’était pas habilité à s’exprimer sur cette affaire, nous informant qu’après son rapport, le Consulat disposera de plus de détails sur les circonstances du décès de Moussa Seck. Ce matin, nous avons tenté de joindre le Consul en personne en vain.

Le Gadem ne comprend pas les opérations répétées de la police

Tout compte fait, les multiples allégations de meurtre lancées après la mort de Moussa Seck, par des amis et quelques colocataires, ont été toutes désavouées par des versions officielles marocaine et sénégalaise. Un colocataire du défunt avait bien précisé que la victime avait été brutalisée par la police avant sa mort. De même, un représentant du Groupe antiraciste d’accompagnement et de défense des étrangers et migrants (Gadem) qui était à Tanger lors des faits, a indiqué qu’il y aurait eu des affrontements ces derniers jours entre la police et les Subsahariens.

Joint ce lundi par téléphone, le président du Gadem, Ousmane Bâ, a déploré ce décès et exprimé son inquiétude par rapport aux opérations de la police à Tanger sur les Subsahariens. Il a indiqué de son côté être au courant de deux versions différentes, mais retient, après tout, que ces meurtres surviennent suite aux opérations menées par la police. « Pourquoi ces multiples opérations envers les Subsahariens ? », fustige-t-il. Depuis janvier 2013, le nombre de morts connus par la presse marocaine suite à ces opérations s‘élèvent à 4 personnes.

Reportage au journal télévisé de 2M

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