samedi, avril 20, 2024

Entre Vision et Rêve : le grand amalgame de l’ opposition ? (Par Waly Ndiaye)

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Il est fréquent d’entendre l’opposition dire que Macky Sall n’a pas de vision et que c’est son prédécesseur qui avait une vision. La question qui me brûle alors les lèvres avant même de décortiquer cette hérésie intellectuelle pour ne pas dire l’inculture qui se cache derrière de tels propos, c’est de leur demander mais quelle était bien cette vision de Abdoulaye Wade? De qui se moque –t-on ? De Macky ou du peuple Sénégalais ? De quel pays parle –t-on ? Du Sénégal légué en 2012? Parbleu !Un pays surendetté et économiquement exsangue en dépit de cette volonté entachée de calculs politiciens dans l’application de quelques programmes des institutions internationales, assujettis à l’Aide Publique au Développement ( APD). Ceci explique les quelques réalisations en termes d’infrastructures avec le PAMU de la Banque Mondiale qui date de 1998 avec les échangeurs et le renouvellement du parc Automobile, ou en termes de construction d’ Etablissements scolaires et de postes de santé, (PDEF/Education et PDIS/santé), programmes qui ont été déjà ficelés pour la plupart des pays en Développement dans le cadre des conférences Internationales (Jomtienpour l’Education , Washington/OMD).

De quelle vision parle –t-on ? Celle d’une république à genou, avec des institutions piétinées asservies, un pouvoir temporel ligoté et vendu au pouvoir spirituel, avec une monarchie politico religieuse rampante, un quotidien rythmé de scandales économiques et sociaux, une nation en dislocation avec un potentiel irruptif de replis identitaires dangereux pour la cohésion sociale, un peuple spolié de tout son patrimoine mobilier et immobilier, un pays toujours classé au dernier peloton des plus corrompus de la planète. Non ce n’est certes pas là, la vision clamée, mais plutôt la nostalgie de la bamboula, de la ripaille, des prébendes et des pass-droits.

Bien sûr tout ceci était savamment masqué dans des élucubrations, des fantasmes, des rêves présentés comme Vision (Tamways, chemins de fer à grands écartements, Souterrain pour contourner la Gambie etc…) Non Messieurs le Président sortant n’avait pas de vision mais compte tenu de son âge avancé, il rêvait beaucoup et il invitait tous ceux qui avaient la chance de le rencontrer à rêver. Mais le rêve, même s’ij se rapproche de la vision en est totalement différent. La vision est réaliste et réalisable parce partant du réel et du concret, de la maîtrise de l’existant, en intégrant les facteurs de risques qu’il faut minorer pour atteindre le but visé. Par contre le rêveur se projette directement sur le résultat, il fait fi de la situation initiale de référence et des risques potentiels. C’est cela qui explique qu’aucun des rêves de Abdoulaye Wade n’a pu se réaliser.

Plus grave Messieurs vous poussez la témérité en tant que politiciens jusqu’à vouloir dénier à un candidat élu, une vision pour son pays alors qu’il a été élu soit sur la base d’ un programme décliné en promesses électorales ou sur la base d’un désir de changement des populations , auquel cas ces désirs à eux seuls peuvent constituer un programme, une Vision, celle de voir autrement les choses si anodines soient- elles. Au demeurant cette rupture annoncée par rapport à ce qui se faisait avant, c’est-à-dire la restauration des valeurs, la réhabilitation des institutions, la fin de l’arrogance et de l’impunité, la traque des biens mal acquis, l’équité et la justice, suffisent comme bilan d’un premier mandat et constituent à coup sûr les fondements d’un nouveau décollage de notre pays vers l’émergence.

Toute autre entreprise serait un biais irrationnel et répondant à des préoccupations bassement égoistes, individualistes, de place et non de classe. La patrie avant le parti, au prix de la vie doit être un sacerdoce non pas pour Mackhy seulement mais pour toute la classe politique car notre patrie est à la croisée des chemins. L’un dans l’autre Macky et ses alliés qui ont tout donné à ce pays, ont une claire conscience de la situation très critique de ce pays et sont entrain de dérouler une vision commune, d’étape certes mais incontournable avant le Grand Soir. Tous ceux qui disent que Macky n’a pas de vision font preuve de cécité politique s’ils sont de bonne foi, autrement ils ont des desseins inavoués en le disant.

L’hérésie politique c’est de ne pas comprendre que la déclaration de politique générale d’un premier Ministre dans un régime présidentialiste est essentiellement structuré autour de la vision du Président, autour de son programme socio-économique articulé à tous les secteurs de la vie nationale car sous ce régime c’est le Président lui-même qui définit les grandes orientations de la politique de la nation.

Le passage du PM devant le parlement, au-delà des civilités Républicaines, de la routine cérémoniale, est un moment fort d’ attention sur la vision. IL s’y ajoute les messages du nouvel an ou à l’occasion de l’anniversaire de l’indépendance, opportunités pour recadrer les actions stratégiques. Hélas la vision d’un chef d’Etat ne peut pas se réduire à celle d’un groupuscule et moins encore à celle du citoyen lambda, ainsi va la vie. Vous semblez ignorer également et malicieusement le contexte de Mondialisation néo-libérale, alors que vous vous défendez libéraux, pour comprendre que la marge de manœuvre pour nos Etats soumis à des impératifs financiers dont la solution est ailleurs, en termes de vision et d’autonomie d’action est très limitée avec des lettres de politiques sectorielles souvent co-rédigées, mises en œuvre ensemble et co-évaluées avec les partenaires techniques et financiers qui ne sont pas des enfants de chœur.

En guise de preuve, pendant les 12 Ans au pouvoir où vous vous êtes employés à mettre en application, le PDEF ou le PNDS/PDIS quelle a été la vision pour le Sénégal en termes d’Education ou de Santé ? Est –ce l’état actuel de notre système éducatif où en poursuivant une scolarisation universelle (100% de TBS) on n’a fait qu’alphabétiser et former des chômeurs au finish ? Est-ce l’Etat actuel de nos structures hospitalières et de Santé, devenus de mouroirs ?

Chers compatriotes, si j’ai tenu à apporter cette modeste contribution au débat en cours depuis la deuxième alternance démocratique c’est parce que je trouve celui-ci démagogique et attentatoire au fonctionnement correct des institutions et à la paix sociale or nous avons une grande démocratie qui a besoin de lucidité et d’objectivité des acteurs. Pour rester irréversible nous acteurs de cette Démocratie devons faire preuve de dépassement, des clivages, des rivalités, adversités politiques qui ont leur temps et place bien déterminés dans l’Agenda Républicain, entre temps nous devons retrousser les manches, nous donner la main pour servir loyalement notre Pays .

Waly Ndiaye Réseau des syndicalistes Africains chercheurs

wandiaye@gmail.com

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