samedi, avril 20, 2024

Médiation bissau-guinéenne pour la libération des démineurs enlevés en Casamance

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SAO DOMINGOS (Guinée-Bissau) – La Guinée-Bissau a engagé une médiation pour obtenir la libération de douze démineurs enlevés le 3 mai en Casamance, dans le sud du Sénégal voisin, selon un journaliste de l’AFP et des sources concordantes bissau-guinéennes.

Les douze otages – trois femmes et neuf hommes – ont rencontré mercredi une délégation des médiateurs bissau-guinéens dans une plantation d’anarcadiers à Cassolol, à environ 30 km de Sao Domingos, la dernière grande ville avant la frontière sénégalaise, a constaté un journaliste de l’AFP ayant accompagné les médiateurs.

Les démineurs, qui ont été enlevés le 3 mai au soir dans le village de Kaïlou, en territoire sénégalais, avaient l’air en forme en dépit de la fatigue.

Nous sommes bien traités par nos ravisseurs, a dit l’un d’eux, en présence de César Atoute Badiate, chef de la faction militaire du Mouvement des forces démocratique de Casamance (MFDC) qui retient les otages.

Les premières heures de notre +arrestation+ ont été épouvantables. Nous avions tous peur et croyions que les rebelles allaient nous exécuter. Mais le chef de la bande (…) nous a assurés qu’ils ne nous feraient rien. Il a dit que nous avons pris des risques énormes en venant tout près de leur +base+, a-t-il rapporté.

César Atoute Badiate, une dizaine de ses hommes ainsi que les otages sont venus de la base de cette faction du MFDC en territoire sénégalais, à environ 5 km de Cassolol où ils ont rencontré une dizaine d’officiers supérieurs bissau-guinéens conduits par le responsable des relations extérieures de l’armée, le général Joazinho Yala, et le responsable d’une ONG bissau-guinéenne impliquée dans les discussions, Mon ku Mon (Main dans la main, en créole bissau-guinéen).

Les médiateurs, qui séjournent à Cassolol depuis le 6 mai, se sont déclarés confiants jeudi.

César (Atoute Badiate) a fermement promis de libérer tous les détenus, mais à condition que les autorités sénégalaises s’engagent par écrit à respecter un accord signé le 20 mars dernier à Sao Domingos avec l’Etat sénégalais, a expliqué à l’AFP le responsable de Mon ku Mon, Yuri Na Fantchamna.

Un des hommes du MFDC a affirmé à l’AFP que les trois femmes otages pourraient être libérées en premier pour des raisons humanitaires. La décision devra toutefois discutée et entérinée lors d’une rencontre entre M. Badiate et 25 autres responsables du MFDC agissant sous son autorité, a-t-il indiqué, sans plus de détails.

Selon un officier supérieur bissau-guinéen, l’accord évoqué par les preneurs d’otage stipule: Les opérations de déminage seront menées de concert par les deux parties (gouvernement et rébellion, NDLR), chacun dans (ses) zones d’occupation respectives.

D’après M. Na Fantchamna, une des conditions exigées par les preneurs d’otages est l’arrêt du déminage dans les zones proches des bases du MFDC, qui a déclenché en 1982 une rébellion indépendantiste armée en Casamance.

Les démineurs travaillaient pour un opérateur sud-africain lié au Centre national d’actions antimines du Sénégal (CNAMS), dans le cadre d’un projet financé par l’Union européenne dans cette région.

En 30 ans, le conflit en Casamance a fait de nombreuses victimes de mines antipersonnel et des dizaines de milliers de déplacés et réfugiés. De nombreuses rizières, des vergers et des champs cultivés ont été abandonnés par les paysans à cause de l’insécurité. On ignore le nombre précis de morts – belligérants et civils compris.

Depuis le début de la rébellion, la Casamance connaît des périodes d’apaisement relatif, interrompues sporadiquement par des violences, avec des accrochages entre rebelles et militaires ou des braquages et récemment, des enlèvements.

(©AFP / 09 mai 2013 16h32)

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