mercredi, avril 24, 2024

Kolda : des vacanciers entre les champs et le troupeau

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Peut-on parler de vacance pour les agriculteurs au Sénégal? La question reste ouverte au vu de la réalité sur le terrain, pardon aux champs.

En effet ils sont de plus en plus nombreux le étudiants, enseignants, fonctionnaires et autres acteurs à retourner à la terre en cette période.
Au Fouladou chacun a désormais son champ, face au salaire insuffisant, il faut trouver une alternative explique Mr Kandé, un professeur au milieu de son exploitation de plusieurs hectares  de mil avec ses enfants, le plus âgé chérif vient d’avoir son BAC.

De ses propres mots : « IL faut travailler pour un pays sous développer comme le notre, nous sommes condamner à travailler mieux et plus que les autres si on veut combattre la pauvreté, moi je suis un agriculteur avant d’être un enseignant, ce n’est pas a cause d’un salaire que je vais abandonner l’agriculture ». Explique t-il devant ses enfants, qui passent la moitié de la journée au champ.

C’est la tradition, personne ne se plaint, les vacances pour les "Baldé" se conjuguent avec la production.

Il faut revoir la notion de vacance, lance notre interlocuteur : 
Qui a droit aux vacances? 
Pourquoi penser à voyager dés que la période hivernale arrive, au moment ou la nature nous offre l’opportunité de profiter de sa générosité?
 

Les jeunes sont de plus en plus engagées dans les activités de productions agricoles, avec à chacun ses motivations.

Filly bientôt la trentaine a écourter ses études en classe de première depuis  quelques années, à Saré  SOUBAM il fait parti des grands producteurs et a la réputation de grands travailleurs. Pour cette présente campagne, il a diversifié son exploitation, à côté de son champ d’arachide, des hectares de mil et de maïs. Filly a son petit rêve « Barcelone », lui n’a pas de bétail à vendre pour payer les passeurs, alors il ne compte que sur la terre pour réaliser son désir, il refuse d’en parler à son entourage pour ne pas être découragé. Cette ambition l’empêche de se marier, comme la plupart de ses amis. Dans sa zone comme sur l’ensemble du département de Kolda, la situation pluviométrique est acceptable un autre motif de satisfaction. La verdure a fini d’envahir les vastes étendues de terre, le paysage est devenu plus touffue.

Les plantes du champ d’arachide de Malick sont au stade de ramification et un début de floraison est déjà visible. Le mil lui reste au stade de plantule pour l’instant tout va pour le meilleur. Les vacances, Malick ne les conçoit qu’au champ :

«Je ne me permettrais jamais de laisser les activités de productions en cette période pour des loisirs»

Dans la communauté rurale de Saré Bidji, nous avons trouver un autre étudiants  de l’université de Saint louis, Sana qui vient juste de soutenir son master 1 en géographie, est dans l’exploitation familiale, appelé Maroux au Fouladou, avec une houe attelé à une paire de bœuf, il dirige avec ses jeunes frères la manœuvre pour biner plusieurs hectares de mil. Le grenier est alimenté par le travaille de tout le monde, lui qui revient tout juste de Ndar mesure l’implication des jeunes dans les activités agricoles, qui nécessite toujours une grande main d’œuvre, vive et jeune.

Ce n’est pas avec nos vieux que nous pourront produire le  ravitaillement annuel. Il faut beaucoup de force pour faire ce travail qui reste toujours manuel, si les jeunes refusent de travailler aux champs, les greniers seront vidés très tôt.

Pour Sana, les vacances ne concernent que l’arrêt des études, les travaux champêtres sont une obligation pour pouvoir continuer à faire ses études, tout vient de la terre. Il espère finir bientôt l’essentiel des travaux, se permettre quelques jours, afin de jouer au football et autres activités de navétanes.

Aliou est lui aussi un étudiant en philosophie, mais depuis le début de ce mois d’août, il garde le troupeau, il passe ses journées avec les bêtes, une passion pour lui. Ses vacances sont rythmées, les promenades avec un troupeau à la recherche de meilleurs pâturages, loin des méditations et des ambiances des amphithéâtres.

Les vacances « je suis agriculteur en plein, je n’ai pas le temps de lire ou de discuter, je suis dés 10h du matin en brousse jusqu’à 18h 45, je préfère cela au travaux champêtres de la maison, il faut faire un choix : moi je suis bien avec le troupeau, tant pis pour les intempéries et autres risques, de toute façon,  il n’y a pas d’activités sans risque, philosophe t’il avec une calebasse de couscous bien arrosée avec du lait « jakam » entre les main, le « jakam » c’est le meilleur lait produit par des vaches dont les vaux ont plus d’un an, réservé souvent au berger.

Ici l’ambition vacance se confond entre les troupeaux et les champs, seuls les derniers jours du mois de septembre vont voire certaines activités sportives et culturelles dans le monde rural. D’ici là, il faudra suer.

A côté,  les autres, ceux revenus d’Europe, essentiellement pour se reposer, comme Ibrahima vivant en Espagne. Ecoutons le:

Je me repose, j’ai parfois envie d’aller aux champs, mais il faut savoir que notre travail en Europe est encore plus difficile et épuisant. Lorsque je vois des gens dépenser des fortunes pour regagner l’Europe, ça m’écœure, mais personne ne peut les convaincre que plus rien n’est évident en Europe, surtout de nos temps.

A kolda commune,  l’ambiance est différente, les matches de football des navétanes ont démarré, les Kankourangs  animent et agitent les rues. La ville est de plus en plus animée, pour anticiper certainement sur le mois béni du ramadan, où toutes les activités culturelles vont être réduites, voire suspendues.
 

Ainsi va kolda en cette période !

 

Abdou Diao / Koldanews

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